[10 ans de poker] Mon histoire avec ce jeu qui a changé ma vie

Loth_Broke wrote:

Salut Pe4nuts ! Passionant a lire ! Tu prevois combien d’episodes ? Frequence de diffusion ? GG

Pour l’instant j’en sors 1 par semaine tous les Mardi, donc on va rester sur ce rythme a priori!

Aucune idée pour le nombre d’épisodes, j’ai envie de raconter ça comme je le sens, au rythme où c’est allé dans ma tête et selon les moments que j’ai envie de mettre en avant!  

Chapitre 6: Démarrer sur un bon good run!

Dans le chapitre précédent, je vous avais expliqué comment j’avais pris en une fraction de seconde la décision de ne pas aller m’inscrire en MASTER2 de Philosophie Politique, et donc d’arrêter les études du moins pour cette année. Nous étions à la mi-Octobre 2007. Le but était de me laisser donc de mi-Octobre à fin Août pour jouer au poker à fond, et voir si j’arrivais à monter un Bankroll d’environ 10k$ pour tenter de passer full time pro l’année suivante. Je dis full time pro, car pour ne pas me mettre en danger sur l’année en cours, je comptais bien donner des cours particuliers de maths / français / philo et soutiens aux devoirs! À Paris, les cours particuliers me rapportaient entre 15 et 20€ de l’heure, et mes parents m’aidaient pour payer mon loyer, donc ça me suffisait pour vivre puisque je ne dépensais strictement rien à côté. De plus, j’adorais donner des cours particuliers, j’avais vraiment de bons résultats avec mes élèves, et j’adorais les voir progresser! Je crois que c’est aussi de là que m’est venue ma passion pour la pédagogie et le coaching. Mes élèves étaient super cools, et c’était une bouffée d’air frais de bosser avec eux!

C’était sûrement mon élève préféré! Il était super excité et c’était dur de l’aider à se focus, mais il a eu de supers résultats derrière!

Par contre ce que je ne vous ai pas encore dit, c’est que j’ai menti à tout le monde. Enfin tout le monde sauf mon meilleur pote à qui j’avais parlé de mon projet, et ma copine. Vous savez tous très bien la mauvaise réputation qu’a le poker dans l’opinion générale, et comme il est délicat d’en parler à son entourage (surtout les parents). Eh bien là on est bientôt en 2017, et ça va BEAUCOUP mieux! Le poker a été largement médiatisé, beaucoup de gens savent que des pros en vivent, plein de gens ont déjà joué pour le fun entre potes, etc…
Mais à l’époque jouer au poker était vraiment très mal vu, et je ne vous raconte pas comme il était difficile de faire comprendre aux gens que ce n’était pas un jeu de hasard! Impossible de leur faire comprendre qu’il y avait de la variance, mais qu’on pouvait gagner sur le long terme grâce aux statistiques, l’analyse de range ou autre… Je sais bien que c’est toujours difficile de nos jours d’expliquer aux gens qui n’y connaissent rien que le poker n’est pas un jeu de hasard, mais à l’époque c’était quasiment mission impossible! J’avais tâté le terrain avec amis et potes, et quasiment personne ne croyait qu’il était possible de vraiment gagner de l’argent régulièremet avec ce jeu.
Déjà qu’on me prenait un peu pour un fou d’étudier la philosophie, alors si en plus je devais expliquer que je quittais tout pour me lancer dans le poker je vous raconte pas les dégâts… Du coup, j’ai menti à tout le monde, et même mes amis très proches pensaient que j’allais à la FAC. Sick bluff. En réalité, je grindais et bossais mon poker des heures par jour, j’allais sur les forums… Et je donnais 6-8h de cours particuliers par semaine, ce qui me permettait de faire rentrer environ 400-500€ / mois. Je me rappellerai toujours de ce moment où un pote m’a demandé: « alors la fac, ça se passe bien ce Master2? » J’avais répondu je sais pas quelle connerie, et c’était très bien passé en apparence! Mais au fond de moi, je me sentais vraiment mal. Cependant, je me disais: « Ok Simon c’est mal ce que tu fais, tu mens, mais c’est juste temporaire! Quand tu auras monté une Bankroll un minimum solide, tu pourras en parler aux gens et là ils te croiront et te soutiendront! »
Mais très honnêtement, je n’avais pas du tout envie de parler de mon projet pour l’instant, à des gens qui n’y connaissaient rien! Car je savais d’avance que j’allais récolter des regards surpris et me jugeant, et qu’on allait me dire des choses qui allaient juste me décourager ou m’angoisser. C’était déjà assez difficile comme ça. Je n’avais pas besoin et pas envie de ça. Je voulais être encouragé, stimulé, et soutenu, et je me suis donc mis à parler des heures avec d’autres joueurs de poker très compétents, pour être dans un environnement adapté! Je créais mon « cocon », afin de me sentir dans ma bulle pour me couper de tout ce qui pouvait perturber mon objectif.

J’étais dans ma bulle, pour me protéger de l’extérieur et me focus sur mon objectif!

Pour ce qui est de mes parents, je me sentais ultra mal de leur mentir, et j’ai hésité plusieurs fois à tout leur avouer pendant l’année. Mes parents sont des gens géniaux que j’adore, et je leur dois énormément! De plus, ils m’ont toujours soutenu, et je savais qu’ils m’encourageraient à poursuivre mon rêve même si eux avaient peur. Le gros soucis c’est qu’ils étaient en plein divorce… Et ce n’était pas le divorce « smooth » ou tout se passe bien: mes parents étaient ultra affectés et tristes de devoir se séparer, et moi aussi bien évidemment! Et du coup je les voyais malheureux, dans le doute, dans une période difficile de leur vie… Je ne me voyais pas du tout leur dire, en rentrant sur Nice à Noël: « Hey ça va? Ah non c’est vrai ça va pas du tout vu que vous divorcez! Ah bon ben alors profitons-on pour accumuler les mauvaises nouvelles, moi il se trouve que là j’arrête la fac et je me donne 1 an pour monter une Bankroll au poker, génial non?! »
Depuis mes parents et amis savent bien que je ne suis pas allé en MASTER 2 à la fac. Et c’est peut-être result oriented mais je ne regrette pas du tout d’avoir menti à l’époque pour me préserver. Si c’était à refaire avec ce que je sais maintenant, bien sûr je ferai différemment. Mais à l’époque, j’étais bien trop angoissé, à l’arrache et pris dans plein de contradictions pour être capable d’encaisser le lourd poids du jugement des gens et proches que j’aime! Bref, voilà où j’en étais mi-Octobre 2007: 

– J’avais ~2800$ de Bankroll
– J’avais arrêté la FAC mais seul ma chérie et mon meilleur pote étaient au courant
– J’avais à la fois une boule au ventre car j’étais stressé du changement radical dans ma vie mais…
– J’avais pour la première fois de ma vie la sensation d’être 100% libre et responsable de ma vie

Car oui, je n’avais plus de « cadre ». Plus de « rails ». Rien ne m’obligeait à rien, ni rien ni personne d’ailleurs. Je pouvais me lever à l’heure que je voulais, jouer au poker quand je voulais, aller dormir quand je voulais, manger quand je voulais, sortir voir mes potes quand je voulais… Ce que je pensais être une joie infinie s’est avéré être un enjeu majeur dans ma progression et dans ma vie, et si j’ai de suite adoré cette liberté totale, j’ai tout aussi vite compris que si je ne cherchais pas à me fixer mon propre cadre, j’allais partir en coui****! Nous aurons l’occasion de reparler de tout ça dans un prochain chapitre…

J’étais 100% libre et livré à moi-même! Plus de rails, plus de cadre, plus de structure… Pour le meilleur et pour le pire!

Quoiqu’il en soit, en cette mi-Octobre, j’étais excité comme une puce! Mon pote Harri se gavait en Cash Game, et j’avais trop hâte de commencer. Et tout s’est passé comme dans un rêve, dès le début! Je suis allé directement jouer en NL25$. J’ai pris entre 500 et 800$ en environ 1 mois. Je me rappelle plus des montants exacts, mais ça runnait good, j’ai pris de l’argent, et j’avais envie de shot la NL50. Et j’y suis allé. Là j’ai eu un premier « gros » downswings sur une session de -8 buy-ins, soit -400$. À l’époque c’était rare vu le faible niveau et comme ça jouait low varaince.
Je m’en rappelle très bien car j’étais justement avec mon meilleur pote à la maison, et je me rappelle que j’avais noté toutes mes mains où j’avais perdu 1 cave sur un document: j’avais pris que des setups ou bad beat only.
Dès le début, j’avais compris qu’il était super important de distinguer entre les pertes dues à la variance ou les pertes dues à du spew / C-game. J’étais rassuré, je savais que mes pertes de cette session étaient donc surtout dues à un manque de chance. Je savais bien évidemment que j’étais très loin d’être un bon joueur, mais j’étais confiant et même certain d’être EV+ sur la limite. Je me rappelle aussi que j’avais découvert les trackers! À l’époque, c’était Poker Office! Dieu que c’était laid!

Je m’étais fait un petit post it que j’avais collé à côté de mon écran, où j’avais écrit les stats VPIP = volontary $ put in the pot ; PFR = preflop raise, etc etc… Je savais bien que toutes ces stats étaient super importantes, mais j’avais du mal à tout bien retenir! Je ne me rappelle plus exactement combien j’ai gagné en Novembre, mais j’avais été up. Par contre je m’en souviens bien vu que j’ai gardé le screenshot, en Décembre, j’avais pris 1 127$ en NL50, sur 18k5 mains (LOL @VOLUME), et donc 11.62 bb/100. Je ne jouais que 4 tables, et la room était très lente donc je devais faire 280 mains/h. De plus je passais beaucoup de temps tous les jours à bosser mon jeu, étudier mes HH, donner mes cours particuliers… Je voulais me concentrer sur le fait de jouer de façon qualitative, pour être ultra focus sur les spots, et j’avais la hantise de faire un spew! Surtout, je ne savais pas exactement ce qui était censé être un bon volume. Je savais que faire au moins 50k mains c’était cool, mais bon je me voilais pas mal la face en me disant qu’en jouant moins j’avais deux fois plus d’edge (eh oui, ce beau raisonnement de fish!!). De plus, j’avais arrêté de jouer vers le 19 Décembre pour redescendre à Nice pour les vacances de Noël. Et surtout soyons tout à fait honnête: tout s’était bien passé pour l’instant en Octobre / Novembre et début Décembre, donc j’ai joué le moins possible pour « rester up ». Mine de rien j’avais peur. Et savoir que pour l’instant tout se passait bien était rassurant! Je me disais que j’allais m’y remettre sérieux et à fond en début Janvier, et que j’allais en profiter pour me reposer…

Le graph’ de mon premier mois à 1k$, en Décembre 2008. lol @ volume & run!

La suite Mardi prochain!

• Cette réponse a été modifiée le il y a 6 années et 10 mois par Pe4nuts.
• Cette réponse a été modifiée le il y a 6 années et 10 mois par Pe4nuts.

@4kingSponk: Thx, la suite Mardi prochain comme d’hab! ^^

@PAsg8: Tu vas voir ça risque de pas brag trop longtemps!  

@U_KnowNOTHING: C’était il y a 10 ans hein!   Après ma base c’était quand même de faire des des semaines à 25h de grind quand même! 

• Cette réponse a été modifiée le il y a 6 années et 10 mois par Pe4nuts.

karotman wrote:

VPIP= Volume Put In Pot. So close… /quote]

Haha j’avais même pas vu la boulette, thx j’ai edit! xD

Franchement je suis content que ça vous plaise parce que c’est pas évident de se livrer comme ça, y a pas mal de trucs dont j’ai honte mais en même temps j’en ai bien chi** pour en arriver là donc c’est aussi un récit authentique de toutes ces péripéties!

Chapitre 7: La rencontre avec Cuts

Lors du chapitre précédent je vous avais laissé fin Décembre 2007: ma transition du SnG au Cash Game s’était passée comme dans un rêve puisque j’avais enchaîné un mois en NL25 gagnant (~300$ de pris), puis un autre en NL50 (~800$)! Cependant ma Bankroll n’avait pas beaucoup monté car j’avais du faire pas mal de petits cashouts (étudiant broke oblige!), et j’avais donc dans les 3 000$ sur mon compte. Mais quoiqu’il en soit, ma vie avait d’ores et déjà pris une toute autre tournure, et je rentrais pour les fêtes de Noël tout excité. J’avais hâte de dire à quelques potes niçois que le poker c’était la folie, qu’il y avait sûrement moyen d’en vivre, en tout cas que ça me paraissait un truc à tenter… Ceci dit, je voulais pas non plus trop frimer parce que j’étais extrêmement méfiant sur mes propres capacités à réussir et sur la viabilité long terme d’un tel « projet ». De plus, n’oubliez pas que personne ne savait que j’avais arrêté la fac (à part ma copine et mon meilleur pote!). Bref, du coup j’étais archi motivé, et dans les moments de doute je me disais: « Ok, si certains arrivent à gagner d’énormes sommes au poker, je dois bien pouvoir gagner de quoi en vivre! ». Comme je l’ai déjà évoqué dans les chapitres précédents, je traînais beaucoup sur le forum Club Poker pour lire des conseils, réfléchir à des mains, et c’est là que j’avais rencontré mes deux premiers grands potes poker: Harri et Loïc. Et à l’époque il y avait un joueur qui faisait beaucoup parler de lui sur les forums: Cuts, aka Ludovic Lacay.

Ludovic Lacay aka Cuts, un grand joueur et un sacré personnage!

En effet, Le 17 Octobre 2007, Ludo fait beaucoup parler de lui car il finit 2ème du WPT Barcelonne, pour 418 653$ de gains. C’est là que je découvre le bonhomme via le bruit que la news fait dans le milieu du poker. Déjà à l’époque, je savais bien que faire une telle performance en tournoi était surtout due à un bon gros coup de chance, même si cela demandait aussi de grandes compétences techniques. Mais ce n’était pas le tournoi qui m’intéressait: trop aléatoire pour en faire un revenu « solide » sur lequel on peut compter à peu près tous les mois. Non, ce qui m’intéressait, c’était les résultats en Cash Game du bonhomme Cuts! En effet, je savais qu’il jouait à des limites impressionnantes en Cash Game, aux blinds 10/20$ et plus (NL2000+) sur Winamax, et qu’il avait de gros résultats! Après quelques temps d’hésitations, je décide de le contacter directement. Ouais, comme ça. Direct. Tout simplement en lui envoyant un message via Facebook, après avoir tout simplement tapé « Ludovic Lacay » dans la barre de recherche du site désormais mondialement connu. Désolé pour le pavé ci-dessous, mais je trouve que c’est rigolo à montrer ici… Après tout, prendre la décision d’envoyer ce message le 18 Décembre 2007 a été une vraie « étape » dans ma vie! Voici le message que je lui ai envoyé à l’époque, en copier/coller:

J’ai un peu honte en relisant le message de l’époque, mais j’assume! J’y suis allé au culot, et comme vous le savez… Ça a payé! 3h plus tard, je recevais en réponse sur Facebook un laconique: « add moi sur msn  » accompagné de son adresse mail. C’est donc aussi pour cette raison que j’étais grave motivé en redescendant à Nice pour les vacances de Noël: J’avais hâte d’être début Janvier et de me faire une année à fond! Je savais que j’allais être épaulé et soutenu par Cuts, ainsi que mes amis poker Harri & Loïc, qui eux jouaient déjà en NL200! Que rêver de mieux?! Les fêtes se sont donc déroulées dans une sorte d’euphorie mélangée à de l’exctitation et à de la peur: « vais-je vraiment y arriver? » « Ce serait tellement génial! » « J’espère que je vais pas trop bad run! » étaient les phrases qui résonnaient régulièrement dans ma tête.

De retour à Paris les choses sérieuses ont pu démarrer. J’échangeais pas mal avec Cuts, et il me donnait plein de conseils stratégiques, et il me traitait aussi de « nit ». Faut dire qu’il avait raison, j’étais un sacré nit à l’époque! En 6-max, je jouais 15/12 à mes débuts: j’avais trop l’habitude du SnG Full-Ring où il faut jouer super serré, donc c’était super difficile pour moi de me « loosifier ». J’envoyais à Ludo des mains sur lesquelles j’avais du mal à trouver la meilleure line, et il m’aidait à prendre conscience de certains de mes leaks. Je galérais beaucoup sur les mains classiques qui posent problème quand on débute le poker: les paires moyennes hors de position, celles où on a JJ preflop et qu’on se fait 4bet par un nit, ou encore quand on se fait check/raise par un joueur inconnu et qu’on a juste une top paire… Mais le plus fou pour moi, c’était de voir jouer Cuts en live! Il me partageait son écran et je le voyais jouer en direct des parties de NL2000 en Heads-up. Je me rappelle que je regardais ça comme un truc magique: j’en revenais pas qu’on puisse parfois jouer 1h en HU NL2K, et finir gagnant ou perdant de 10 000$. 10 000$ putain, WTF! Je me rappelle aussi que lorsque ça se passait mal sur le HU, Cuts tiltait à mort, et je le comprenais: se prendre des bad beat pour des montants aussi énormes, quelle angoisse… ! C’est à cette période aussi que j’ai compris l’importance du mental au poker, que ce soit pour rester autant que possible dans notre A-game, mais aussi pour ne pas trop souffrir dans notre vie perso de la variance bien souvent très violente.

Moi quand j’étais en train de rail Cuts en NL2k

Mais la chose la plus extraordinaire que Cuts m’a apportée, c’est tout simplement le soutien moral. Il croyait en moi et me disait que je faisais les choses bien. J’étais sérieux, je bossais mon jeu autant que possible avec HH Review, visionnage de vidéos Cardrunner, rail de Cuts, et je grindais en mode ultra focus. J’étais très stressé donc j’avais un gros défaut que j’ai mis du temps à corriger: j’arrêtais souvent mes sessions lorsque j’étais gagnant de 2 ou 3 buy-ins car j’avais peur de tout reperdre, erreur que beaucoup de joueurs font. En revanche, je ne tiltais pas trop, je sentais que mentalement j’arrivais à rester assez « sage » et éviter de gros spews que je voyais d’autres regs faire. Je l’ai dit plusieurs fois mais c’est l’occasion ici de le répéter pour marquer le coup: Cuts m’a aidé gratuitement et a fait explosé mon niveau de jeu de l’époque, ainsi que ma confiance et mon envie d’aller plus loin. Et lorsque j’ai créé Kill Tilt il y a 5 ans, ma motivation principale était tout simplement de rendre la monnaie de la pièce. On m’a aidé, gratuitement, sans rien demander en échange, et ça a changé ma vie. J’ai eu une chance extraordinaire, et ça n’est « pas juste » seuls certains aient cette chance. Bien sûr, vu le succès de Kill Tilt aujourd’hui nous ne pouvons plus coacher gratuitement des joueurs comme au début, mais on continue de faire notre maximum pour fournir des ressources gratuites et de qualité, afin d’aider les joueurs de poker à progresser mentalement et techniquement.

Ne le prenez pas mal, mais je précise que ce n’est pas la peine de venir me contacter après ce billet de blog pour me dire quelque chose du style: « Hey Pe4nuts j’ai vu ce que tu as fait avec Cuts à l’époque, et bien moi aussi j’aimerai faire pareil blablabla tu veux pas me cocher?! » Non seulement je l’ai déjà fait de nombreuses fois gratuitement à mes débuts, mais surtout je continue d’épauler mentalement des amis joueurs de poker, donc désolé mais je n’ai absolument plus le temps de prendre un « protégé »! Je veux vraiment me concentrer sur le développement de Kill Tilt pour toucher un maximum de joueurs de poker. Ce qui me plaît, c’est que les joueurs progressent au maximum de façon autonome et autodidacte en piochant sur notre site et ailleurs toutes les ressources qui vont les aider à progresser techniquement et mentalement. Pour finir sur ma rencontre avec Cuts, ce qui était aussi super c’était aussi le simple aspect humain. On parlait parfois un peu de tout et de rien, de la vie, de films ou de bouquins, et même si bien souvent on n’était pas d’accord, ça faisait des débats intéressants!

Bon ok Cuts est un chouilla moins zen que Yoda, mais il avait raison de dire que j’étais trop scary / nitty.

Bref, cette rencontre avec Cuts a marqué au fer rouge ma décision de m’engouffrer à 100% dans le poker! J’avais tout ce qu’il fallait pour réussir: motivation, sérieux, travail, amis en soutien, temps libre… En rentrant à Paris en Janvier, j’ai donc appliqué cette recette « gagnante ». Malheureusement ça n’a pas payé sur les tables ce mois-ci, et j’ai fini quasi breakeven, légèrement up de 300$ soit 6 buy-ins de NL50. En tapant ces lignes j’ai le sourire aux lèvres (mais sur le coup je ne rigolais pas du tout!) car je me rappelle très bien que ce mois-ci j’avais tellement swingué que j’en revenais pas. J’avais dit à Cuts: « Mais c’est n’importe quoi ce jeu! Je te jure, je commence la session je prends 4 buy-ins en 2h, et la session d’après je reperds tout! Et la session encore suivante je perds encore 2 buy-ins et au final j’avais commencé à +4 buy-ins et je finis à -2 buy-ins, c’est n’importe quoi! » Comme vous pouvez vous en rendre compte, j’étais loin d’être familier avec la variance. En théorie j’avais quelques notitions, mais en pratique quand je prenais une petite claque je faisais un peu ma pleureuse. Cuts me répondait toujours le même genre de choses: « C’est la variance, c’est le poker. Si t’es pas capable d’encaisser des swings aussi faibles alors arrête ce jeu car tu ne pourras pas réussir. » Il avait raison, et je le savais. Donc je gromelais un peu et puis je me remotivais un coup pour me remettre en selle…

Voilà donc la rencontre avec Ludovic Lacay aka Cuts, et j’ai une bonne nouvelle: comme vous l’avez peut-être déjà appris, ce sera notre invité ce soir pour la KTRadio, en ce Mardi 6 Décembre! 9 ans après, quasiment jour pour jour, ce sera un plaisir d’accueillir un ancien mentor qui est désormais un pote… Encore merci à lui, merci à vous tous, et à la semaine prochaine pour la suite de mes aventures!

• Cette réponse a été modifiée le il y a 6 années et 10 mois par Pe4nuts.