- Ce sujet contient 46 réponses, 9 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Pocket Quads, le il y a 5 années et 7 mois.
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Salut tout le monde!
Je commence donc pour la première fois à écrire un journal, qui plus est en publique, moi qui n’ai jamais été une personne très ouverte, même très introvertie, qui n’ai jamais eu l’habitude d’aller vers les autres et de m’exposer à leur regard, à leur jugement. On peut voir ce blog, en quelque sorte, comme une catharsis.
Présentation, rétrospective
Pierre, 20 ans, étudiant en fac de philosophie, joue depuis 2 ans en tant que regfish. J’ai toujours joué par salve de 3 mois maximum juqu’au prochain cashout, lassé par le jeu et surtout la difficulté. J’ai jusqu’ici été reg de NL10, NL20-NL30 la plupart du temps, plus ou moins gagnant/breakeven.
J’ai découvert le poker étant gosse, avec mes amis d’enfance, mes voisins, dont le père passait sa journée enfermé dans sa pièce à jouer aux jeux d’argent sur internet en enchaînant les paquets de clopes. J’étais trop jeune pour comprendre qu’il était addict, même si je voyais qu’il y avait quelque chose de malsain derrière tout ça. Pour autant, ni moi, ni ses enfants Léo et Tom n’avions développé d’aversion au jeu. On passait nos après-midi à jouer, quand le temps ne permettait pas d’aller taper la balle dans nos beaux jardins de campagne. Puis avec le temps, on grandit, et ayant 2 ans de plus que le plus grand des deux frères, on se perd de vue, le collège et le lycée accentuant l’écart de mentalité. On s’oublie sans pour autant se négliger, de nouvelles amitiés remplacent les anciennes, de même pour nos centres d’intérêts.
C’est plus tardivement que je redécouvre ce jeu magnifique. Fin de mes 17 ans, en vacances, soirées poker avec ma bande de potes. Comme beaucoup de gens, je me rends compte qu’il est possible de faire carrière dans ce jeu, que les gains reposent sur des principes rationnels, que les professionnels sont beaucoup plus des nerds que des magiciens vaudous ou je ne sais quoi de surnaturel. Je tombe amoureux du jeu.
2016-2017: Je joue, je gagne, je suis passionné par le jeu. Je monte jusqu’en NL30, je rêve de devenir professionnel. Mais dès que je ressens de la difficulté, je m’arrête, je cashout, et je claque toute ma roll pour un départ en vacance, pour payer mes soirées, ou encore pour me payer des fringues.
En somme, je me comporte comme je l’ai fait toute ma vie: dès que je fais face à l’adversité ou plus largement tout type de difficulté, je procrastine et je fuis (j’ai pratiqué une dizaine de sports, m’arrêtant dès qu’il fallait se bouger pour progresser). J’ai toujours eu des facilités en général. J’ai sauté une classe et passé l’ensemble de ma scolarité sans jamais travailler, et l’esprit pourri par la mère un peu cinglée d’un amis qui m’a fait croire que nous étions tous deux des surdoués, des cerveaux exceptionnels, j’ai développé une sorte de fausse assurance qui me faisait croire que j’étais au dessus de tout, que si j’échouais dans un domaine, c’était simplement parce que je ne me donnais pas les moyens de travailler. « Si je m’y mettais, je pourrais atteindre n’importe quel but ». Mes parents, beaucoup plus lucide que je ne l’étais, voyaient bien dans quel chemin je me dirigeais, et m’ont mis en garde: à force de cet excès de « confiance en moi » (ce qui n’en était pas, bien au contraire, je m’auto-persuadais pour cacher ma médiocrité et mon manque de confiance) , de ne jamais rien travailler, d’abandonner face à la moindre difficulté, viendra forcément un moment où je me heurterais à un mur. Ils avaient raison…
2017-2018: Entré dans mes études, force est de constater que j’ai adopté des habitudes qui me mènent au gouffre. Si j’abandonne tout le temps dès que les choses se compliquent, je suis voué à la médiocrité. Je me rends compte qu’il faut que je change cet état d’esprit malsain qui me donne une fausse confiance en moi. Je décide qu’il faut que je m’attelle à une tâche, que je fonce à 100% dedans quelqu’en soit le coût et l’issue, pour des tonnes de raisons. Puisque ma flamme pour le poker ne s’est jamais éteinte, puisque j’ai besoin d’indépendance, puisque je vois le poker comme un eldorado de développement personnel, puisque je hais l’environnement disciplinaire et l’idée d’être assigné à une routine et un boulot standard, je prends une décision.
Août-Septembre 2018: Un de mes potes les plus proches avec qui j’ai (re)découvert le poker est devenu pro, on a une discussion bourrés en soirée, j’avoue ce que je n’ai jamais voulu avouer. J’ai un objectif, je veux devenir joueur professionnel. C’est une sensation bizarre pour moi, d’avouer quelque chose comme ça à un proche. J’ai toujours été le type de personne que je détestais: toujours dans l’apparence, manquant de confiance en soi, voulant se donner des airs qu’il n’a pas, complexé par ses défauts. Avouer que j’ai un objectif inachevé, que je considère comme inatteignable, c’est comme si je me mettais à poil, dévoilant mon talon d’achille au monde entier. C’est une sensation bizarre, désagréable parce qu’impudique, parce que c’est seulement avec le temps qu’on se rend compte des bienfaits de l’honnêteté, tant envers les autres qu’avec soi-même. Je sens que je fais des progrès, que je deviens une meilleure personne petit à petit: je dois être dans la bonne voie.
Oui, maintenant c’est sûr, je veux devenir pro, je veux me lancer dans ce périple, je veux apprendre des choses sur moi-même sur la route, je veux devenir une meilleure personne, je veux regagner une vraie confiance en moi sur ce chemin, je veux apprendre à apprendre!
Aujourd’hui: Actuellement en NL20, j’espère bientôt en NL30, malgré mon passé breakeven sur les small stakes, je considère avoir gagné ma place après avoir battu la gofast NL10 de wina sur un bon sample sous l’EV. Je dresse donc une liste neuve de mes objectifs.
Court terme:
– Devenir meilleur chaque jours, prendre toujours plus de plaisir à apprendre de nouvelles choses sur le plan technique. Rechercher ces fameux « haha moments » qui sont devenus une véritable drogue.
-Forger et respecter les règles que je m’impose, construire un cadre. Respecter la discipline que je m’impose. Pas à pas, à chaque objectif que j’accomplis, gagner un peu plus en confiance en moi.
Moyen terme:
– Apprendre à apprendre. Passer du statut de « bragger » à « learner », briser cet écran qui fait que j’ai toujours été bloqué dans un paradigme malsain qui faisait de moi quelqu’un de superficiel et inintéressant et désintéressé, blasé. Continuer à découvrir le plaisir qu’il y a à apprendre des choses, s’intéresser à tout, questionner le monde, se questionner soi-même, entretenir un regard d’enfant sur tout ce qui m’entoure: c’est cela qui me rend heureux. Les gens aigris, jaloux, toujours bloqué dans l’apparence, superficiels, conformistes, sont en réalité des personnes faibles. Changer de paradigme requiert beaucoup de courage et d’humilité. Quand je me suis rendu compte que l’état d’esprit dans lequel j’étais était nuisible, destructeur pour moi-même autant que pour mes proches, ça m’a frappé, je me sentais découragé face à la tâche qui m’attendait. Briser une telle illusion, sortir du petit confort requiert plus que de la modestie.
– Devenir une meilleure personne.
– Être gagnant en NL100 SH sur Winamax d’ici la fin de l’été.
Long terme:
-Devenir pro
-Redevenir heureux, continuer à progresser dans un maximum de domaines, aimer la vie, garder un regard d’enfant sur un maximum de choses
A quoi sert ce blog
– Partager mon état d’esprit avec d’autres joueurs
-Montrer que l’on peut encore devenir pro en 2018. Même si il est impossible de faire un montant à 7 chiffres de nos jours, le poker est toujours un métier, mais seulement si on étudie comme un étudiant en médecine qui prépare ses concours.
-Créer une sorte de lien avec des gens, pour avoir comme une sorte de responsabilité, de devoir, de charge sur ma progression et ma motivation.
-Partager mes mains, les étapes de ma progression.
Le titre, « Turning point« , est dû au fait que je sens que je suis à un moment charnière de ma vie, qui va changer beaucoup de choses sur ma personne. Si j’échoue dans certains de mes objectifs techniques, je suis sûr de ressortir encore plus riche de cette « aventure », surtout du point de vue humain.
Update:
Pour l’instant je vais parler tout seul en attendant du monde
Le but de ce journal c’est aussi en grande partie de garder une trace de ma progression, donc rien n’est écrit en vain anyway.
Grind du samedi:
2k mains, 3 sessions.
Run: 3/10.
Qualité de jeu: 7/10, 7/10, 4/10.
Impressions: Assez déçu par mon niveau de concentration sur ma dernière session. Trop de tables, C-game, trop d’erreurs stupides (3bet un reg over-aggro avec 33% de fold to 3bet avec A3s, reshove trop thin avec 2ème straight en fin de session, spot de 5bet shove obvious contre un shortstacker de 70 bb raté.)
Le week-end je suis chez mes parents, j’ai qu’un écran donc je suis obligé de stack les tables, ce qui fait beaucoup baisser mon niveau de concentration.
Ajustements: Je vais commencer à jouer 8 tables maximum sur un écran. Qualité> quantité. Avec trop de tables, je fais des erreurs stupides, ce qui fait baisser ma confiance en moi in game, et je joue encore plus mal. Un gros snowball négatif, en somme.
Hands:
J’aurais dû prier avant de call
Tuto: prendre max value contre un degen
Programme du dimanche:
Pas mal de hh reviews ce matin, de database review. J’ai remarqué plusieurs choses à corriger dans mon jeu:
– De tous les plus gros pots perdus de cette semaine, au moins deux sont des spots où je prends l’option agressive/ high variance sans avoir de justifications d’EV. Exemple:
Villain est inconnu, fish présumé vu le play au flop. Si j’avais eu le read que villain faisait ça avec une range polarisée, j’aurais call sans réfléchir. Cependant sur ma database, ce genre de minraise OOP en pot 3bet se fait avec une range complètement mergée: des TP weak, des draws, des 2è paires, des air total. Donc en soi, raise All-in peut avoir du sens. Erreur.
L’EV de raise All-in est meilleure seulement si on a le read que villain fold ses TP, ses Kx, etc. Or aucune info ne vient confirmer ça.
En somme, un play aggro qui repose sur une supposition cachée, celle que je fais folder les TP de villain.
Ajustements:
C’est un principe clé dont parle mon « coach » de référence, Nick Howard. Dans cette main, j’ai utilisé plusieurs niveaux de suppositions lors de mon thinking process postflop:
1) « Villain ne va pas répondre correctement à une stratégie de bet 1/3 avec toute ma range sur ce flop, ce qui rend ce bet EV+ » : Sans doute correct.
2) « La population va tendre à minraise une range mergée »: correct, validé par l’analyse de data sur Hand2note.
3) « Je vais raise All-in puisque villain va souvent fold et quand il call, j’ai une équité énorme »: Fail. Ce raisonnement suppose que pour prendre cette line, EV(call)<EV(raise). Or pour que l’EV de raise soit plus grande, il faut que j’ai beaucoup de FE, c’est à dire que je fasse fold des TP. CQFD.
Il faut donc que je « challenge » toutes les suppositions de ce genre que je fait in game, que je sois en alerte constante sur mon thinking process in game: quand je fais une supposition un peu trop « forte », il faut que je le remarque instantanément. C’est un travail de tous les jours, et ça nécessite beaucoup de concentration.
C’est pourquoi au programme, je m’en vais faire un peu de méditation pour éviter le même B/C – game d’hier. Et après, grind!
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Salut!
Sympa ton blog, bien rédigé et ta présentation est très intéressante.
(La procrastination, ça me connait bien aussi… Quel leak infernal !)
Tiens nous au courant de la suite, GL aux tables
Salut! Sympa ton blog, bien rédigé et ta présentation est très intéressante. (La procrastination, ça me connait bien aussi… Quel leak infernal !) Tiens nous au courant de la suite, GL aux tables
Salut! Merci, ça fait plaisir un peu de feedback positif
Normalement, je devrais tenir ce blog assez activement, parce que j’ai l’intention de m’en servir comme béquille pour maintenir mon auto-discipline.
Haha la procrastination c’est d’autant plus vicieux que ça peut se cacher sous de nombreux aspects… Par exemple cet été, j’avais un emploi du temps assez chargé, et j’utilisais inconsciemment l’excuse du sport pour me défouler jusqu’à être complètement H.S le reste de la journée… Résultat: j’étais incapable d’étudier et de bosser. Ca a continué tout l’été jusqu’à ce que je me rende compte de ce que je faisais et que je remette en question, ce qui encore une fois est super dur à faire, surtout quand t’en as jamais eu l’habitude avant. Mais c’est avec des petits pas comme ça qu’on en vient progressivement à bout
Update:
J’ai passé la journée fatigué, mais bon quand même réussi à faire mes 3 sessions en B-game, donc plutôt satisfait overall
Sessions: 3
Run: 8/10, 9/10, 6/10.
Qualité de jeu: 7.5/10, 7/10, 7/10
Remarques: Avec moins de tables et un bon warm-up (exercice de respiration/méditation de 5 minutes, étiremments et un coup d’eau fraîche sur le visage), ça se ressent sur la qualité de jeu.
Je dirais que le run a été très bon sur l’EV, et mon jeu en B-game quasi-constant malgré la fatigue, donc plutôt satisfait overall. Il reste par contre quelques mains sur lesquelles j’ai des gros doutes.
Hands:
– Pas fan du tout de celle-ci. J’étais dans une grosse dynamique de 3Bet/4bet avec ce villain-là, il m’avait notamment 4bet/fold 2 mains avant.
-Pas sûr à 100% du shove turn non plus. Je suis jamais censé bluff ce spot. Villain est un regfish, mais bon je sais pas si on se fait call souvent par QJs. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a des tonnes de paires+ draws contre lesquels j’ai besoin de protection, donc je pense que c’est fine.
– Enfin ce call là est vraiment borderline, sachant qu’il peut pot bluff avec mieux de temps en temps. Mais bon quand il pot sur une Q après avoir donk 1blinde 2 streets ça veut pas dire grand chose imo. J’ai hero avec blocker sur straight, 64, 94… Après coup je pense qu’on préfère bloquer 9x, 6x ou 3x puisqu’il rap pas mal de 2paires.
Hello GL pour ton challenge !
Je vais suivre ça avec attention ! oser tenter l’experience de devenir pro en 2018 c’est couillU !
Concernant ta main : Préflop avant de 3-bet light je vais essayer d’avoir un minimum d’info sur le gars je dis pas non plus d’attendre 100 mains sur lui pour commencer à le play ou l’outplay, cependant juste savoir à qui j’ai à faire ( on reconnait vite qui est qui à une table )
As played flop : C bet est standard par contre sur le min check raise j’ai pas l’impression que sur un flop AK8 dont tu as clairement l’avantage en terme de range perçu tu vas avoir beaucoup de bluff de vilain même avec ce sizing. Pour conclure mais tu dois le savoir, vs son min check raise c’est un call flop IP easy. je sais pas si tu joues au poker depuis lgt mais fût un temps online ton moove serai passer 100% car les vilains check-raisaient pour info lol et foldaient leurs petits Ax mais ce temps là est révolu mdr !
Petit conseil : Fait toi un post it et ecrit 100 fois dessus » je semi buff pas sans FE »
GL aux tables ++
Haha merci @Dibeuv et Suarez pour le feedback! Pour la HH, c’est surtout un problème de concentration je pense imo.
Update:
Le lundi, c’est ma journée pépère. Sur un cours qui m’intéresse pas vraiment, j’en ai profité pour profiler quelques regs que je joue très souvent. C’est une routine chiante à faire, mais ça paie rapidement. Je me rends compte d’un truc qui revient souvent en NL20: les regs sont overaggros dans certain spots très précis (par exemple IP dans un single raise pot vs BB, ça va 3barrel overbluff des tooonnes et des tonnes), ce qui les rend très prévisibles et exploitables. Par contre il y a d’autres spots où ça va underbluff des masses
Travail de la journée:
Durant les prochains mois à venir, je vais avoir une routine de travail assez spécifique: ma tâche sera de trouver un maximum de spots où le pool va overfold et underbluff. Mon outil: l’exploration de range via hand2note. Si je m’y prends bien, mon bb/100 devrait monter en flèche. Le truc, c’est que j’ai acheté Hand2note ce week-end, et que la bête se laisse pas maîtriser aussi facilement, c’est un peu du « do it yourself »
J’ai donc passé 3h à créer une interface d’exploration de ranges, je commence à prendre le logiciel en main. Ca donne à peu près ça (avec les chiffres floutés, désolé je garde une part de secret ):
Ma première impression après avoir repéré déjà 4-5 spots d’overfolds massifs, c’est que c’est une méthode de travail redoutable. 1h passée à explorer des ranges sur H2N m’a appris autant que j’aurais pu en apprendre sur 3h de liveplay de n’importe quel pro. Non pas que je dénigre la capacité de certains coach à apprendre, mais je pense que prendre l’étude en main, le faire soi-même, voir les chiffres en noir sur blanc favorise l’intégration et l’apprentissage.
J’arrive donc pour ma session excité comme jamais d’appliquer les ajustements que je ferais sur le pool.
Compte-rendu:
Sessions: 2, 1K6 mains
Run: 5/10, 1/10
Qualité de jeu: 6.5/10, 7/10
Remarques: Un ou deux missclicks sur la 1ère session, du genre min3bet J3o En dehors de ça le run a été juste dégueulasse, en particulier sur la deuxième session. Deux ou trois setups all-in préflop, pareil postflop et un run sous l’EV.
Cependant, je ressors hyper frais de ces deux sessions, notamment parce que je n’ai rarement eu autant confiance en mon jeu. Je vois de plus en plus de leaks dans le jeu du pool, et autant de façons d’augmenter drastiquement mon winrate.
De plus, j’aurais été incapable de prendre autant de set-ups et de bad beats il y a de ça un mois. J’ai l’impression d’avoir beaucoup gagné en maturité au niveau de mon mental: prendre du recul, repérer le début de tilt, injecter de la logique devient de plus en plus naturel.
En bref, que du bon, c’est prometteur!
La bête immonde:
Sinon malheureusement pas de HH intéressantes, c’était que du setup ce soir
- Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 10 mois par Pocket Quads.
Update
Aujourd’hui, encore pas mal de range research sur hand2note. Un nouveau monde s’ouvre à moi, j’ai l’impression de redécouvrir un nouveau jeu. Je commence à devenir drogué aux « haha moments » que peut procurer le processus d’apprentissage.
Au niveau de ma stratégie, je développe avec l’analyse de data un jeu simple, hyper agressif et exploitant, en essayant de voler un maximum les pots dans tous les spots d’overfold que je peux trouver.
Aussi, je suis de plus en plus amoureux du jeu à mesure que je l’étudie. A un tel point que j’ai beaucoup de mal à m’endormir, parce que trop excité de rejouer et progresser.
On entend souvent dire que le poker est un jeu où l’agressivité paie, que les bons joueurs sont ceux qui te mettront dans le plus de spots de merde. Mal interprété, dans les oreilles d’un joueur de small voire mid stakes, ça peut facilement terminer en surplus d’agressivité: trop de 3barrels, d’énormes bluffs dans des pots à 200bb sans autre read que « villain est un reg weak, je vais mettre la pression sur ses top paires low kicker ». J’ai joué comme ça pendant plusieurs mois cette année, et je me débarrasse enfin de cette croyance, j’ai perdu mes œillères.
Les meilleurs joueurs ne sont pas ceux qui sont les plus agressifs. Ce sont ceux qui sont agressifs au bon moment, dans les bons spots. Même si dit comme ça, ça paraît simplet et assez intuitif, il faut prendre du temps et y mettre du travail pour comprendre quand, comment et pourquoi on va vouloir overbluff certains spots et pas d’autre.
Du coup, avec mon nouveau style de jeu, je vais favoriser les tables incognitos. C’est plus fishy, et puis surtout, quand tu joues 41/32/12 avec un Agg% de 40, on est contents de pas se faire repérer. Pour autant, j’ai carrément confiance dans le fait que même face-up, peut-être que seulement 20% du pool va s’adapter, grand maximum.
Malgré le fait que je sens effectivement que je progresse, que c’est un peu attesté par mon All-in EV et ma redline, il faut que je garde en tête que pour l’instant, on reste sur du court terme. Ne pas trop s’emballer, mais rester motivé!
Bilan:
Sessions: 2
Run: 3.5/10, 6/10
Qualité de jeu: 7.5/10, 7.5/10
Commentaire: Je me rends compte qu’un des avantages du style de jeu que je développe est qu’il est hyper low-variance. Je vais voler un maximum de petits et moyens pots, et je vais très rarement (voire jamais) faire de bluffs/gamble high variance. Ca a un impact significatif sur mon état mental, parce que je ne ressens quasi plus la montée du tilt.
Graph et stats:
Je connais des joueurs de HU qui ont à peu-près ces stats-là :
Et encore une journée under EV
Update
Le doute?
Toujours la même routine, j’ai fait un bilan de mes recherches sur H2N, et j’ai trouvé une quinzaine de spots d’overfold sur l’ensemble de la population. On parle de chiffres qui tournent autour de 55 à 75% de fold selon la line.
J’ai parlé avec des membres de mon groupe de travail, et je ne suis pas choqué de les voir tous plus ou moins dubitatifs quant à ma méthode de travail, et surtout ma façon de m’adapter au field. L’intérêt du groupe de travail, c’est d’avoir un maximum de points de vue différents, venant généralement de joueurs de notre niveau. Quand ça vient de ceux qu’on considère comme plus expérimentés, il faut d’autant plus remettre ses convictions en question. Pour autant, j’ai l’intuition, voire la conviction que le chemin que j’emprunte est le bon.
Je me retrouve un peu tiraillé face à cette situation. Je l’avoue, j’ai longtemps été très peu traversé par le doute. C’est selon moi encore une fois un symptôme de manque de confiance en soi: une personne qui ose facilement se remettre en question doit avoir une base solide sur laquelle se reposer quand elle change de paradigme, de modèle de pensée, de façon d’appréhender les choses et le monde qui l’entoure. Au contraire, une personne comme moi, qui manque de confiance en soi, aura une aversion naturelle à changer ses convictions et à se remettre en question: « Si j’abandonne tout ce que je prenais pour être vrai, que me reste-t-il? Je devrais tout recommencer de zéro, je serais encore plus faible que je ne l’étais avant« . Bien entendu, c’est entièrement faux, et vient dynamiter le processus d’apprentissage, puisque ce dernier repose sur le fait même de remplacer ses anciennes convictions par des nouvelles.
Je ne me suis pas encore débarrassé de cette façon de penser, du moins pas entièrement. Au moins, je m’en rends compte.
Pour autant, cette méthode de travail n’est pas la mienne. Si c’était le cas, j’aurais vite rebroussé chemin. Je tire toute la méthodologie de l’analyse de data d’un coach très peu connu, Nick Howard. Compte tenu des résultats de ses élèves, il peut sans aucun doute se targuer d’être le « meilleur coach du monde », du moins en taux de gains de bb/100/élève. J’ai une confiance presque aveugle en sa méthode, et je crois profondément qu’elle est bel et bien la plus efficace et rapide pour crush en NLHE, que ce soit en small, mid ou high stakes.
C’est pourquoi malgré les avis divergents dans mon groupe de travail, je compte continuer à bosser de cette façon. Si mes résultats se mettent à baisser sur un gros sample, alors je reviendrais sur ma décision. Mais pour l’instant, mon graph d’All-in EV et ma redline semblent attester l’efficacité de cette façon de jouer.
Contrairement à ce qu’on entend partout, en small stakes, on ne joue pas 100% en value, il y a trop d’argent à trouver dans de nombreux spots pour pouvoir l’affirmer! Avoir une redline à pas moins de -2 ou -3 bb/100 tout en crushant la blue line est possible, je vais essayer de le prouver! En attendant, je vais éviter de prêcher l’agression à tout va, on dirait qu’il y a une dissonance cognitive qui se produit chez les regs de small stakes quand on leur parle de redline.
Bilan
Sessions: 2, 1.4k mains
Run: 8/10, 8/10
Qualité de jeu: 7.5/10, 6/10
Commentaire: Trop de tables à certains moments. Ne pas regarder la roll, même quand on approche du stade auquel on va shot la limite supérieure!
Les stats (c’est ce que j’appelle un poker décomplexé):
Le graph:
- Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 10 mois par Pocket Quads.
Très intéressant ton blog, félicitations !
Merci, c’est cool de ta part!
Update
Je ne compte pas m’étendre sur ce post, même si j’ai quelques trucs à raconter. Je compte me coucher tôt .
Je ferais un bilan des gains en fin de semaine, après ma session du dimanche soir.
Sessions: 2, 2.3K mains
Run: 8/10, 6/10
Qualité de jeu: 7.5, 7
Commentaire: Ca m’était pas arrivé depuis un petit moment, mais j’ai senti le tilt monter à un moment dans la session. Je pense que c’est surtout dû au fait que je shot la NL30 dans une demi-cave. J’ai eu de la chance, pas de spots compliqués au moment où c’est arrivé. Pas d’impact sur ma session, du coup.
Update
Allez, j’ai fait une overdose d’écriture depuis vendredi, ça m’a un peu bloqué pour l’update d’hier, remise à aujourd’hui. Et pour cause, j’ai envoyé un long texte pour postuler au programme de coaching personnalisé sur 2 ans de Nick (en anglais en plus, yes sir!). Si je suis pris, c’est non seulement le plus beau cadeau de Noël que j’aurais jamais eu, mais aussi et surtout la certitude que ma vie va prendre un tournant à 180°. J’ai mis mes tripes sur la table en écrivant ma lettre de motivation, j’espère que ça paiera. On est beaucoup à postuler, et seuls les plus convaincants et prometteurs (pas plus de 10 personnes) seront sélectionnés. Je parlerais de tout ça plus en profondeur quand les résultats seront tombés. Je ne veux surtout pas trop me « hyper » sachant que mes chances d’êtres pris sont de pas plus de 10-20%.
Je voudrais cependant parler de la figure du coach. On entend tout et n’importe quoi le concernant. Pour certains, il est indispensable à quiconque espère se lancer dans une carrière de joueur pro. Pour d’autres, il est optionnel, voire dans certains cas inutile. Et puis il y a ceux qui le considèrent comme dangereux, comme un pur scam.
Je pense personnellement que la vérité gravite entre ces trois points.
Le coaching sera indispensable à certains individus dont le learning process est optimal quand quelqu’un vient les assister. C’est le cas pour certains sportifs de haut niveau, qui ont absolument besoin de ce regard critique extérieur dans lequel ils ont confiance à 100%. Il sera aussi inévitable pour une énorme partie des joueurs qui veulent atteindre les high stakes. Il y a une value énorme à investir dans du coaching à partir d’un certain niveau, où le rapport (Gains d’EV absolue / Coût horaire de coaching) sera maximisé. Bien entendu, dans ces deux cas, on ne parle pas ici de joueurs de microstakes.
Pour des joueurs de micros, c’est clairement pour moi de l’argent jeté par les fenêtres en terme de « (Gains d’EV absolue / Coût horaire de coaching) », que le coach soit bon, bien, mal intentionné ou pas. Il y a beaucoup plus de gains d’EV à avoir gratuitement avec n’importe quel contenu poker disponible sur Youtube.
Pour ce qui est du reste, c’est à dire les joueurs de small/mid stakes aspirants à devenir pro, c’est là que se fait la nuance. Je vais être assez catégorique, je pense qu’au grand minimum 75% des coachs privés n’ont rien à foutre de leurs « élèves ». Soit parce qu’ils sont aveuglés par l’argent qu’ils se font par le coaching, ou parce qu’ils ne se rendent pas compte de l’impact négatif qu’ils ont sur leur vie, ou encore peut-être parce que ce sont simplement de trous du culs cyniques. L’industrie du coaching qui s’est développée avec le poker en ligne est comparable à l’industrie bancaire, qui n’a rien à faire de ses clients, qui se préoccupe juste d’attirer un maximum d’imbéciles à qui ils pourront soutirer le maximum d’argent pendant qu’ils crèvent lentement.
Enfin, me concernant. J’ai l’orgueil de prétendre avoir trouvé un coach qui ne fait pas partie de ceux-là. Je pense avoir pris la bonne décision en essayant de le rejoindre. Il s’agit d’une décision stratégique: comme je ne cesse de le dire depuis le début de ce blog, je souffre d’un gros manque de confiance en moi. Comment progresser en stakes avec ce leak? In game, chaque décision est remise en cause, au moindre downswing, perte énorme de confiance, l’abandon guette: c’est tout simplement impossible. Mais d’un autre côté, je compte reconstruire ma confiance en accomplissant mes objectifs au poker, ne serait-on pas dans une impasse?
On ne dirait pas: instinctivement, puisque je ne pouvais pas me l’attribuer, j’ai placé temporairement toute ma confiance dans la personne de Nick et sa méthode. Il m’aidera à me « propulser » dans cette aventure, nous construirons les bases ensemble, voilà mon plan. Ensuite, je pourrais voler de mes propres ailes.
Bilan de la semaine
Semaine contrastée: j’ai drastiquement changé ma stratégie, à tel point que j’ai l’impression de ne plus jouer au même poker. Mais rapidement, le problème du run se pose: je m’étais mentalement préparé, puisque changer de stratégie ne se fait pas du jour au lendemain, et il est si facile de se la jouer faux empiriste quand les résultats ne sont que sur du court terme.
Oui, j’affiche exactement 0.27 bb/100 depuis que j’ai adopté ma stratégie hyper aggro. Mais guess what putain de variance, c’est pas comme ça que tu m’auras. Parce qu’en terme d’EV, j’ai un run théorique à quasi 14 bb/100 sur 10k mains
Et voilà le graph bien villain:
Quel jeu magnifique le poker, avec tout ce travail théorique, j’ai tellement gagné en EV que je peux maintenant me payer un mois de loyer théorique
Du coup, ça reste très prometteur, et loin de me faire baisser les bras, ça me motive encore plus! Des bisous et à demain pour l’update du dimanche!
Update:
J’ai joué qu’une session hier finalement. Trop de bad run, trop de tilt accumulé, j’en ai parlé avec un pote du groupe de travail, et il m’a bien raisonné. J’ai tendance à trop me mettre la pression en pensant que c’est bénéfique pour mon jeu, ce qui est faux. Du coup, petit break, ça fait du bien. J’ai recommencé ce matin frais, un peu de sport, etc.
Bilan pas terrible aujourd’hui non plus, notamment à cause de mon impression d’être maudit ces temps-ci, d’être dans le pire run possible par rapport à mon EV. Pour démystifier tout ça, rien de tel qu’un petit coup simulateur de variance. Il ne faut pas oublier que je joue en 5max, et encore, quand la table est full: ça augmente des tonnes la déviation standard.
Sachant qu’actuellement je perds 8 caves, je suis loin d’être dans le pire run possible avec une EV de 10bb/100. J’ai regardé mon run overall depuis le début de mon « projet », et c’est pareil, je suis dans les clous.
Bilan du lundi: 4 sessions, 2.2k mains.
Run: 3/10
Qualité de jeu: 7.5/10
Graph:
Je vais essayer de lâcher prise sur une durée un peu plus longue que d’habitude ce mois-ci. Ca fait 3 mois que j’ai la tête plongée dans le grind et le poker en général. J’ai mes exams dans 1 semaine, ça devient dur de bosser et de grind en même temps. Je vais prendre un break d’au moins 2-3 jours du coup
Update:
J’ai beau être en pleine période de partiels, j’ai trop envie de grind pour faire une pause d’une semaine. Pour ce qui est de mon plan, après les 20 buy-ins d’EV de perdus (j’ai encore perdu un peu plus que depuis ma dernière update, j’ai environ 40 caves de NL20), je me suis rendu compte de plusieurs choses: je ne suis définitivement pas encore au point mentalement, et je me mets trop de pression. La conséquence principale est que mon niveau de jeu se détériore, et en plus de ça, je rentre dans un cercle vicieux qui fait que je perds confiance en mes capacités, donc je me focus moins, donc je perds encore plus, etc.
Concernant la pression que je me met (de façon totalement inutile), c’est une mauvaise habitude que j’ai acquis durant ma découverte du processus d’apprentissage. C’est lors d’une périodes de « bas », en cherchant comment regagner en motivation, que j’ai fait la fausse supposition suivante: parmi toutes les sources alternatives de motivation, le stress et la peur de ne pas accomplir un objectif que l’on s’est fixé est sans doute un moteur suffisant pour alimenter notre envie de progresser.
Je pense que cette façon de voir les choses est totalement erronée et vient parasiter le processus d’apprentissage, surtout pour une personne naturellement anxieuse. L’objectif que l’on se donne devrait être notre seule motivation, notre seul moteur. Le remplacer par la peur, le stress, en faire une contrainte négative dans le cas où on ne l’atteindrait pas le rend nocif, désagréable, repoussant, une source de problèmes.
C’est d’autant plus stupide que je m’impose une pression en terme de up de bankroll que je ne peux pas justifier. Je n’ai pas spécialement besoin d’argent, les tables vont pas s’arrêter de tourner d’un jour à l’autre, j’ai tout mon temps pour accomplir mes objectifs, on ne peut pas gravir les stakes et arriver en NL100 en 4 mois. J’ai le temps, je vais me fixer des objectifs plus réalistes.
Le problème du fait de se fixer des objectifs en termes de gains et de se mettre une certaine pression (même légère), c’est la spirale négative qui s’en suit. Celui qui procède de cette manière, et même s’il est gagnant, qui move up en limites puis tombe dans un downswing se retrouve dans une situation de stress où ses objectifs se retrouvent remis en question. Un type qui se dit qu’il a besoin de faire de l’argent rapidement, puis perd, devient souvent celui qui pense qu’il mérite de gagner plus, parce qu’il est dans une situation de stress financier.
Ajustements:
1) Je vais repasser à un BRM plus safe, avec un shot à la limite supérieure à 60 caves, down à 45 caves.
2) Après les résultats pour la candidature au coaching avec Nick, je vais supprimer mes objectifs à caractère financier, tout en gardant mes objectifs de long terme.
3) Si je ne vois pas trop de progression, je vais peut-être aussi arrêter de poster mes graphs post-session et revoir la forme du blog (même si je n’ai pas l’impression que ça influence beaucoup mon « mindset »)
Globalement, ça veut dire que je m’en vais faire joujou avec le field de NL10 gofast sur wina, jusqu’à ce que je retrouve mes 60 caves de NL20 Je suis assez confiant et je pense pouvoir atteindre un winrate de 10-12 bb/100 sur le long terme, sauf si ça run vraiment bad
Bilan d’aujourd’hui:
Sessions: 2, 1.5k mains
Run: 7/10
Qualité de jeu: 7/10, 7/10
Graph:
Mains marrantes:
- Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 9 mois par Pocket Quads.
Update
J’ai encore du mal à évaluer la variance. Si les (rares ) lecteurs de ce blog ont de l’expérience là-dedans, ou ont une bonne technique pour l’ « affûter », je suis preneur!
Grind du mercredi
Sessions: 2, 1.5k mains
Run: je dirais 7/10
Qualité de jeu: 6.5/10, 7/10
Graph:
Salut,
pas de technique pour maitriser la variance (elle est une maitresse très capricieuse ).
Courage, on s’accroche !
@Dibeuv Haha oui en effet, mais je parlais de façons de reconnaître la variance, comment mieux estimer si on a run good ou bad
Merci!
- Cette réponse a été modifiée le il y a 5 années et 9 mois par Pocket Quads.
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