- Ce sujet contient 18 réponses, 5 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par plataxis, le il y a 2 années et 8 mois.
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Bonjour,
J’aimerais avoir une idée de la manière de s’y prendre pour « équilibrer » un jeu au poker : pour l’instant, l’essentiel de ce que je vois consiste à passer spot par spot dans un solver, et je ne doute pas que ce soit indispensable, seulement avant de mémoriser la totalité des combinaisons possibles, ce qui me semble d’ailleurs inatteignable, j’aimerais avoir une idée générale de ce qui est recherché.
A la base, le poker, c’est mettre de l’argent au milieu pour être payé par moins bien ou faire coucher une meilleure main. Si j’ai pigé l’idée de la GTO, c’est de faire cela de façon « équilibrée » entre les fois où l’on bluff et les fois où l’on value, tout en protégeant les ranges de check pour ne pas être face up.
Maintenant comment concrètement avancer dans ce sens en partant de 0 ? Trop souvent j’ai l’impression de me retrouver dans une situation caricaturale où je vais jouer trop passivement des mains fortes, ou trop agressivement sur des bluffs ayant une faible équité… Ca marche quand j’ai un read particulier sur mon adversaire, mais contre quelqu’un de compétent je perds clairement énormément de value en slow play, et je me casse les dents sur leurs hero calls.
J’imagine que certains d’entre vous se sont déjà confrontés à cette difficulté et auront des pistes pour équilibrer petit à petit un jeu qui ne l’est très certainement pas (y a pas photo, sur les tables full regs des NL 2-5-10-20 je suis perdant, et probablement pas seulement à cause du rake). Y a-t-il d’autres pistes plus générales que retenir ce que crache un solver dans telle ou telle situation ?
Salut,
Malheureusement, je n’ai pas ton niveau donc je ne vais pas pouvoir t’aider dans ton problème mais je suis intéressé par la réponse. je veux juste rebondir sur le fait de pio tous les spots possibles et inimaginables. Je pense que faire ça alors que tu ne comprends pas la raison derrière ne doit pas être d’une grande utilité. Sinon, dans applications of No Limit Holdem de Matthew Janda il parle un peu de l’équilibrage si jamais tu ne l’as pas lu peut-être que ça pourra t’aider.
GL
B2P
Osef d’être équilibré en small stakes ; autant jouer nos mains de manière optimale. C’est quand tu commences à te faire exploiter , qu’il convient de se protéger en équilibrant les ranges.
A un moment, tu croiseras un vilain un peu moins mauvais qui te fera comprendre qu’il est temps d’arrêter de prendre les gens pour des jambons. Il va mettre le doigt assez naturellement sur le déséquilibre. Par ex, tu es capé et il overbet comme un maniaque => tu ajoutes quelques slowplays à ta range. Ou bien tu as 0 bluff dans un spot , et vilain fold tous le temps.
Avant la NL50, les joueurs ne font pas trop attention à ce genre de chose. Même en NL100, y a des trucs super exploitables qui continuent à passer.
Merci pour vos réponse,
back2poker44, je n’ai pas de bouquin, je trouve tellement de contenu gratuit sur le web que je ne me rajoute pas de lecture en plus, d’autant que c’est du temps pris sur le « vrai » travail sur tracker.
democrite68, merci de me rassurer, je suis un peu parano mais c’est vrais que je me questionne beaucoup, surtout en jouant avec des sizing très différents parfois, je ne sais jamais si ça induce des bluffs lorsque c’est pas cher ou si vilain est vraiment nutsé, car les 2 arrivent. A quel moment tu te dis qu’un adversaire exploite un déséquilibre de ton jeu ? Personnellement j’ai beaucoup de mal à situer si mon jeu est du côté de l’over agro ou de la passivité, même si d’un point de vue statistique je semble être « dans la norme » des regs NL20.
Surtout je ressens une claque en passant de NL10 où je marchais sur l’eau (10 BB/100) à la NL20 où tout est plus compliqué (1,5 BB/100) malgré un excellent run au départ, c’est peut être la variance, et/ou psychologique, mais il me semble que même les récréatifs ont pour beaucoup un jeu plus « reggish » et moins caricatural. Il va me falloir réapprendre la prudence et la subtilité…
La première chose à rappeler c’est que le jeu GTO en micro ou même en middle stack est EV- puisque jouer GTO c’est jouer optimalement face un jeu optimale. Quand villain à zéro bluff et bien il a zéro bluff, pas la peine de lui inventer un range équilibré au dixième de pourcentage près. Quand villain devient plus équilibré il est certain qu’il a plus de bluffs et là il devient interessant d’attraper ses bluffs. Souvent t’as pu entendre: « ici villain a trop de bluffs ou pas assez ». L’équilibre c’est avoir le bon ratio de mains en value et de bluffs (semi-bluff). Le but de l’équilibrage c’est de rendre indifférent villain à nous call ! Que ce soit avec nos bluffs ou nos mains en value. C’est nous rendre le plus illisible possible. Arrivé à la rivière villain doit toujours se demander si t’es en value ou en bluff. Il doit se demander si t’es équilibré dans tes ranges sur les 4 streets et tes sizings.
L’intérêt pratique du GTO c’est de regarder comment le solver découpe les ranges. Dans quelle case il classe les mains et à quelle fréquence. Suite au résultat tu prends ce qui t’intéresse pour l’intégrer dans ton jeu. Exemple le range de check raise. Qui a un range de check raise équilibré à tes tables ? Les reprises de lead turn en overbet OOP dans les pots 3bet par exemple t’en voie beaucoup ?
Faire ce découpage prenait une éternité à des bons joueurs il y a quelques années, aujourd’hui ça prend pas plus de 3 mn sur un seul flop et le résultat est parfait pour joueur contre un joueur parfait. Ce n’est pas parfait contre Robert-Bluff-Jamais94. Contre lui le jeu exploitant a encore de beaux jours.
L’intérêt majeur c’est les calculs d’EV, pas besoin de sortir ta calculette. Tout est calculé. Il y a énormément de spots où tu te demandes si c’est EV+ de call telle river avec telle main contre tel range, le solver est là. Il va aussi te montrer ce que tu défends et ce que tu dois fold. Il y a pas de fuck-call avec un solver, c’est froid ! Contre un humain tu dois évidement t’adapter avec les reads que tu peux avoir sinon c’est n’importe quoi !
Le jeu GTO c’est la théorie, il faut l’adapter à la pratique et de la pratique étudier la théorie pour encore revenir à la pratique. Il faut se rendre compte à quel point le jeu est profond et à quel point la marge de progression est énorme grâce aux solvers. La grande force de la théorie c’est qu’elle est immuable ! C’est des maths point ! Pour nous c’est plus compliqué puisque nous sommes reliés à l’émotionnel et au résultat. Nous jouons souvent les coups avec le frein avec la peur de perdre une cave. En théorie à 100BB deep les tapis devraient voler quasiment à chaque main ! C’est ça le jeu optimal, il suffit de regarder les parties hight stake.
Le piège c’est de penser qu’il suffit d’étudier la théorie pour devenir très fort. Ça peut être le cas comme ça peut être néfaste quand d’autres problèmes sont pas corrigés et viennent saccager notre jeu.
Bien maitriser le jeu exploitant est à mon avis primordiale avant de s’attaquer au chantier GTO et surtout plus lucratif en micro. Si t’enlèves tous les calls inutiles quand villain te dis qu’il est devant toi, que tu rajoutes toutes les fois où t’as pas osé barrel alors que villain aurait probablement foldé et qu’il a gagné le pot avec sa bouze. Toutes les fois où t’as pas su value river ou laissé bluffer pour lui prendre une street de value. La liste est longue sans forcément être GTO, rien que cette liste de progression devait être largement suffisante pour être gagnant à ce jeu. T’es certainement trop passif pour être perdant, il faut envoyer du bois ! Le poker est un jeu à risque ! Tu mises pour gagner pas pour essayer de ne pas perdre. Il y a une grande différence. Le game est en général trop passif, vraiment trop passif, c’est fou. Ça call, ça fold, ça mise quand ça a les nuts, ça limp, min-raise, ça donk-bet une blind en bluff pour se situer ou trape ! Puis ça part en tilt quand ça perd un pot, puis après ça vous chasse pour se venger et ça pleure quand ça perd tout…
Ok je parts en live, je me demande juste ce que viens faire le GTO dans ces parties. La value est tellement plus importante quand tu commences à manipuler les villains. Ici c’est kill tilt non ? Le chantier est là aussi, bien plus important que le GTO, le mental ! « Putin ça fait 5 fois de suite qu’il me 3bet celui là je vais lui montrer qui est le patron ! Et boum vs deux AA ! »
C’est comme poster une main en essayant de faire un commentaire le plus objectif possible tout en occultant la dynamique qui a fait que la main s’est déroulée ainsi, alors que c’était le point le plus important, pas tellement la main…
Pour terminer voici un extrait à méditer du livre de ED Miller: Play the player
Qu’est-ce qui fait un bon joueur de poker ?
C’est une question plus difficile à répondre que vous ne pouvez l’imaginer. Dans d’autres jeux, la réponse à cette question est plus simple.
Un bon joueur de tennis est une personne qui remporte de nombreux matches et tournois. On peut s’attendre à ce qu’un tel joueur ait un bon niveau de forme, des bases fondamentales solides – jeu de jambes, service, coup droit, revers, etc. – et qu’il ait au moins un jeu psychologique passable.
Un bon joueur d’échecs est quelqu’un qui remporte de nombreuses parties et tournois. On peut s’attendre à ce qu’un tel joueur possède une excellente connaissance du jeu, de bonnes aptitudes tactiques et positionnel et au moins une concentration et un contrôle psychologique passables.
Mais qu’est-ce qui fait un bon joueur de poker ? Est-ce quelqu’un qui gagne de nombreux tournois ? Pas vraiment. Si quelqu’un devait gagner tournoi sur tournoi, cela indiquerait certainement un excellent joueur de poker. Mais il y a tellement de chance au poker que vous ne pouvez pas regarder le vainqueur d’un tournoi ou d’une courte série de tournois et dire: «Ce joueur est un bon joueur de poker. ”
Un bon joueur de poker est-il quelqu’un qui comprend bien les principes fondamentaux du jeu ? Peut-être, bien que je dirais que la grande majorité des joueurs de poker ne comprend pas quelles compétences sont «fondamentales» au poker.
La plupart des gens, je pense, diraient qu’un bon joueur de poker est un joueur qui gagne à un taux élevé, mesuré en dollars par heure (ou par 100 mains jouées), sur une longue période.
Taux de réussite. C’est la mesure ultime d’un joueur de poker.
Voici la chose. La plupart des étudiants de poker apprennent à jouer dans un style statique particulier, conçu pour jouer assez bien dans divers environnements de jeu, mais maximise rarement le taux de gains dans un jeu en particulier. En d’autres termes, les joueurs de poker apprennent à ne pas perdre au poker (gagner ainsi à un taux modeste). Ils n’apprennent pas à gagner.
Pourquoi est-ce ? Il y a deux raisons. Les joueurs de poker sont paresseux. Maintenant, presque tous les humains sont paresseux selon cette définition, alors je n’ai pas l’intention de nuire aux joueurs de poker en particulier. La plupart des joueurs veulent une stratégie plug-and-play, une stratégie qu’ils peuvent utiliser dans presque tous les types de jeu. Après tout, le poker est assez risqué. Pourquoi ajouter plus de risque à l’équation en faisant des ajustements qui pourraient se retourner contre vous ?
Plus précisément, la plupart des joueurs de poker recherchent à prendre des «lignes standard». Avec la meilleure paire, je parie le flop, je me couche, je checks le turn et je mise sur la river. Avec un tirage quinte sur le flop, je parie et je fais all-in si je suis relancé. Ces lines standard sont souvent conçues pour gagner dans de nombreux environnements de jeu courants, tout en gérant souvent la variance. Les lines standard vous permettent de jouer au poker sans engager complètement votre cerveau. Vous pouvez regarder la télévision, bavarder, jouer sur votre téléphone ou faire ce que vous voulez tout en jouant à un jeu de poker gagnant.
L’autre raison pour laquelle les joueurs apprennent à ne pas perdre est que c’est une barre beaucoup plus basse à atteindre que d’apprendre à maximiser le taux de victoire. Afin de maximiser les gains, vous devez vous adapter de manière agressive à vos conditions de jeu. Pour vous adapter, vous devez faire certaines choses correctement en même temps.
- Vous devez identifier correctement le jeu de vos adversaires. Ce n’est pas toujours simple, car des séries de cartes chaudes et froides peuvent fausser votre perception du style de jeu de vos adversaires.
- Vous devez identifier le bon ajustement à effectuer contre vos adversaires.
- Vous devez mettre en œuvre les ajustements. Vous devez avoir la présence d’esprit pour identifier les situations qui demande un ajustement, puis vous devez appuyer sur la gâchette.
- Vous devez identifier quand un adversaire effectue un ajustement en fonction de votre jeu et de le réajuster.
Cela nécessite beaucoup plus d’effort mental que de jouer pour ne pas perdre. Cela demande beaucoup plus de travail en dehors de la table. Et cela nécessite également d’avoir un très bon contrôle du tilt. Mais si vous recherchez une percée dans votre jeu, c’est la seule option.
- Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 4 mois par Chamalow1.
Merci Chamalow1 pour cette mise au point. C’est vrai que ma quête de GTO s’inscrit dans un cycle de bad run dont je suis probablement le principal artisan, sur un cycle que je crois très répandu qui se résume à :
- good run
- augmentation du volume
- baisse de vigilance
- erreurs
- perte d’EV / bad run
- recherche de la formule magique où tout redevient facile
- prise de conscience que c’est plus trivial que ça
- vrai travail hors des tables
- remise en confiance progressive
- good run
- (…) etc
Cela dit, comme tu le soulignes, la GTO apporte des choses, au moins sur le mode « qu’est-ce qui est théoriquement adapté ici », et j’ai l’espoir que cela donne comme tu l’écris de la « profondeur » à ce jeu qui se résume sinon trop souvent à « est-ce que j’ai de la value » ou « a-t-il des bluffs » ?
Par exemple quand je vois les avis diverger sur le forum, je me dis que c’est quand même fou aujourd’hui d’avoir un outil permettant d’avoir la réponse théorique « parfaite » qui n’est, bien sur, absolument pas la meilleur dans l’énorme majorité des cas compte tenu des limites jouées par la plupart des membres qui postent des mains. Je me demande d’ailleurs si, à partir d’un certain niveau, les joueurs se contentent de review en groupe de travail, voire de regarder l’avis du solver et de se demander si c’est EV+ face à cet adversaire à ce moment de la partie.
Je vais sans doute me payer ça d’ici quelques mois mais un il y a effectivement un gros chantier nettoyage des fuck calls et des weak mooves à faire avant. Dans l’interval je me pose simplement la question de ce qui peut se faire pour aller dans le bon sens, mais je crois que democrite68 m’a bien rassuré : c’est plus ou moins ce que je fais déjà « naturellement », lorsqu’il explique
Par ex, tu es capé et il overbet comme un maniaque => tu ajoutes quelques slowplays à ta range. Ou bien tu as 0 bluff dans un spot , et vilain fold tous le temps.
J’ai d’ailleurs remarqué que ça m’était plus douloureux de me faire bluff catch que de faire un mauvais hero call : il faudrait sans doute que je progresse là-dessus, il y a du vieux relent de morale type « c’est pas bien de mentir » qui transpire dans un jeu où ça fait partie… des règles !
Par ailleurs, c’est vrai que
En théorie à 100BB deep les tapis devrait voler quasiment à chaque main !
Le problème c’est qu’une mauvais décision de 100 BB dans les low stakes, ça prend des plombes à rattraper, parce que ça ne vole justement pas à chaque main. Donc même avec une BR très solide, ça pique quand on prend quelques caves dans la tronche parce qu’on sait que ça va être long à remonter.
Bref, il y a de la marge de progrès avant de rechercher l’équilibre, c’est évident. Je viens d’ailleurs d’être scotché par la courbe d’un membre qui gagne de l’argent en NL2 non pas grace à la show down value, mais grâce à la non-showdown, ce que je ne croyais possibles qu’aux limites où le rake est plus vite capé. Comme quoi les certitudes…
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Salut Plataxis,
C’est vraiement une question et une réflexion intéressante que tu poses là.
En étant seul dans mon coin avec de bons outils (flopzilla pro, PIO solver) je ne savais pas trop comment m’y prendre et comment bosser efficacement mon jeu, je t’avoue que c’est à la lumière du travail effectué avec mon coach que j’ai appris à discerner quand et pourquoi la gto était utile et comment la bosser mais j’ai eu la chance de tomber sur un coach qui est vraiment une machine dans ce domaine.
Dans un premier temps j’ai envie de te partager quelques remarques préliminaires qui à mon avis te son déjà connues :
– La GTO est vraiment utile en HU (préflop et postflop) car la dynamique en multyway est tellement multifactorielle en fonction des joueurs en présence que j’ai envie de dire, il n’y a pas lieu du tout de faire de l’équilibrage, il faut juste réfléchir à trouver le meilleur moove le plus EV+ dans ce spot précis qui ne se reproduira certainement jamais (contre les mêmes joeurs, les mêmes positions relatives, les mêmes ranges, les mêmes stacks, les mêmes SPR,…). Tu comprends où je veux en venir, c’est vraiement utile en 6max où, avec un jeu agressif preflop, on se retrouve assez souvent en HU postflop.
– Même dans un spot HU on va commencer à réfléchir GTO et équilibrage que dans quelques situations particulières :
– Si vilain semble compétent sans gros leak dans ses stats sinon on va taper sur ces leaks en priorité et c’est très très rare jusqu’en NL 100 de ne pas avoir un adverseraire au moins partiellement leaké (ex : pas assez de probe bet turn, pas assez de raise sur donk bet, fold turn cbet trop écarté du fold flop cbet en srp etpot 3 bet,….)
– Même si vilain est compétant on va commencer à penser équilibrage uniquement après au moins 1k main car au début avant qu’il puisse conclure quoique ce soit dans certains spots précis, on peut et on doit se faire plaisir.
Mon coach me disait qu’en fait il a remarqué que depuis 2,3 ans, le niveau moyen du field des low et middle limites diminuait globalement (avant contexte confinement) car de plus en plus de gens achète PIO où se base sur des articles et vidéos de gto et ils pensent trop à équilibrer dans des spots où ce n’est vraiment pas nécessaire et c’est clairement de la miss value.
Maintenant si ta démarche, qui a été similaire à la mienne est de t’améliorer de manière générale, il est nécessaire de bosser avec un solveur pour essayer de « le faire parler » et comprendre pourquoi il opte pour certains mooves avec certaines portions de range et d’autres mooves avec d’autres portions et cela devient très instructif mais je ne te cache pas qu’il faut bosser beaucoup.
J’ai envie de te dire qu’en autodidacte 100% c’est quasi impossible car il est nécessaire d’avoir 2 bases importantes sinon tout ton travail sera faussé : c’est facile de mettre dans le solveur tes ranges à toi d’ouverture ou de 3 bet mais c’est bien plus compliqué de définir de manière pertinente les ranges moyennes de call ou de 4 bet,… du field moyen à ta limite pour dégager des lignes de jeu gto et des tendances intéressantes, il y a pas de secret il faut jouer des milliers de mains pour se faire sa religion, et souvent un coach compétent pourra confirmer si tes ranges sont pertinentes ou non (il faut faire des études de field dans les database de poker tracker)
Ensuite, ce n’est pas tout, une fois que tu as les bonnes ranges, il faut encore définir correctement l’arbre des possibilités dans le solver. Par exemple si tu omets au solver la possibilité de faire un overbet turn et que tu as mis que le sizing 1/3 ou 3/4 ou pot et il va te proposer cette solution, tu vas la retenir comme pertinente car donnée par le solveur alors que peut être la ligne la plus gto et la plus ev+ dans ce spot est clairement l’overbet. Et crois moi savoir bien configurer un solveur, ça prend quelques heures avec un bon coach car il faut voir les situations en single raise pot, en pot 3bet,…. En NL 25 je ne vois quasi jamais d’overbet turn sur un check/check flop alors que c’est une ligne hyper fréquente avec les solveurs et ce n’est qu’un exemple. Perso j’en abuse et cela marche vraiment bien et du coup je me rends compte que 80 % des gens qui ont PIO, il ne boss pas correctement avec. Et il y pas de miracle, il faut faire des gammes, travailler une situation (ex : pot 3 bet en SB vs CO) et runné des imu sur au moins 20 boards différents pour comprendre sur chaque type de board quel est la stratégie et pourquoi (board pairé, low board connecté, low board disconecté, board 2 cartes high connecté, non connecté,…)
Après pour revenir sur l’équilibrage proprement dit et comment dégager des tendances gto, il y a quand même du positif, certains pro qui ont fait un énorme taf avec les solveurs pour améliorer leur jeu, dégager des tendances en fonction des types de board,…commencent petit à petit à partager cette connaissance dans de bons bouquins (en anglais) ou du contenu vidéo (malheureusement encore assez cher et toujours en anglais). Je ne sais pas si je peux communiquer des infos ici sur les auteurs mais si tu es intéressé, contacte moi en mp.
Concernant l’équilibrage, pour revenir à ta question c’est en général proposé par les solveurs dans un spot avec des stratégies mixées : çad par ex en SB vs BB sur 882 tu va bet full range 1/3 pot 50% et check full range 50% pour éviter que tu puisse te faire exploiter, c’est vraiment un spot typique le board Axx ou un board avec une doublante genre 883. Idem dans les pots 3bet ex en SB vs BU sur un board Ahigh tu dois check des combos Ax car tu as un gros problème avec une grosse portion de ta range de 3bet en SB qui ne percute pas ce board (KQ, 88,66,KJs,TJ,….) du coup si tu es pas équilibré et que vilain le voit (mais pour cela il faut qu’il ait au moins 1K mains et qu’il soit bon sinon tu oublies toute cette problématique d’équilibrage) si tu cheques il sait que tu as quasi jamais d’as et il peut arracher le pot avec any 2 de manière EV+
En conclusion j’ai envie de dire qu’il y a aussi un point très positif à beaucoup runner des simu et bosser avec des solveurs, cela te permet tout de suite de voir dans certains spots où tu as fold si un joueur qui semble avec des stats propres à première vue, est « au même niveau de connaissance » que toi car il y a clairement des lignes à ne jamais prendre sur certains spots même contre des mauvais joueurs. Un exemple typique si un reg cbet plus de 1/3 pot en bluff sur 882 vs un fish tu sais qu’il a pas bosser ce type de spot avec un solveur car le solveur t’apprend que c’est clairement ev- car 1/3 pot fait le même boulot, vilain ne pourra jamais défendre 75% de sa range (le MDF) sur du 1/3 alors que sur du 3/4 quelque part tu l’aides, il ne va pas overfold sur ton bluff. Du coup tu peux prendre une note sur ton adversaire et faire des hyptohèse pertinente sur son niveau moyen de compréhension et trouver des lignes exploitantes contre lui alors qu’à priori tu ne voyais peut être pas des leaks dans ses stats.
Sorry si j’ai été un peu long….
Merci schoupy pour cette contribution.
Curieux que la GTO érode le niveau général, j’aurais parié sur l’inverse a priori.
C’est clair que les ranges de départ de l’adversaire sont ce qui me semblent le plus difficile à cerner : autant après plusieurs relance j’ai une idée, autant faire la part entre ce que vilain flat ou 3bet / 4 bet c’est assez chaud de s’y retrouver (5bet c’est assez simple, en générale c’est KK+)
Sur les sizing si j’ai bien compris c’est surtout une limite de calcul : tout est possible mais si le solver a trop de possibilité il fait fondre le silicium avant de cracher la solution.
Sur les ressources, je ne paie rien : si je n’ai pas fait de dépôt sur mon compte de poker, ce n’est pas pour acheter des livres et des vidéos. Par contre en gratuit il y a de la ressource et l’anglais n’est pas un problème pour moi. J’envisagerai peut-être GTO+ un jour mais rien ne presse.
Dans l’immédiat, j’espère pouvoir trouver un/des partenaires de review et progresser un peu dans mes prises de décisions exploitantes, au vu des avis qui se sont exprimés ici
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En fait quand je dis que le niveau moyen diminue globalement, c’est peut être un peu un raccourci car de manière général avec le contenu de qualité qui est de plus en plus partagé et accessble le field moyen acquiert des compétences assez rapidement ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques années mais en contre partie des leaks qui n’étaient pas présent dans le pool moyen au préalable apparaissent comme des tendances facile à reconnaître et exploiter car le field utilise souvent à mauvais escient des concepts d’équilibrage qui certe sont EV+ de manière générale mais pas assez EV+ face à certain profils qui sont présent en majorité en low et middle limite et c’est donc une grosse grosse diminution du winrate.
Tu as raison pour le contenu gratuit, perso je ne touche rien, je peux te donner la référence de bouquin moderne en anglais qui est très bon et qui parle des concepts que tu souhaites creuser avec un gros travail de macro analyse sur les stratégies en fonction des boards mais je ne sais pas si on peut faire de la pub, après si tu as des points dans ta boutique sur ta room tu peux peut-être le commander gratos, je ne cherche pas à me faire le moindre euro ni en produit ni en conseil.
En fait pour les sizings, c’est vraiment parfois très subtil car si par exemple tu mets que 1/2 pot pour la river eou même bet pot mais pas overbet river 1,5X ou 2X ce qui n’est pas très intuitif, le solver va devoir compenser dès le flop par une stratégie moins optimum en changeant les sizings dès le flop pour se rapprocher de la meilleur EV mais qui n’est pas l’EV max et le sizing préconisé flop si tu avais mis overbet river et du coup tu retiens dès stratégies dès le flop par exemple qui n’ont pas une réelle cohérence avec la gto et la nature du coup. Par exemple le solver va te dire de cbet tel combo au flop en 3/4 alors que si tu avais mis le bon sizing river (overbet) il serait full en 1/3 au flop et tu le vois jamais et du coup tu retiens une mauvaise stratégie.
Si je comprends bien il y a tout intérêt à
- proposer au solver le max de sizing possibles (tant que le CPU parvient à faire les calculs)
- proposer au solver des sizing les plus écartés possibles, genre de 25% à 200% du pot (voire plus ?)
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C’est un peu l’idée général mais il y a des tendances et des choses à faire très attention ; ce n’est pas nécessaire de mettre overbet dès le flop en cbet par exemple (quoique sur des babyboards non connecté en bataille de blinde le cbet 2X est parfois gto mais c’est un peu l’exception) mais il ne faut pas oublier le petit sizing au flop et ne pas oublier de mettre des donk bet pour vilain sinon ca change toute la stratégie de hero sur certains boards.
Dans le nombre de reraise sur une street, il va varier dans les pots 3bets et SRP, il faut faire très attention au sizing de raise, si on propose du cbet 1/3 on doit ajouter des gros sizings de raise (genre 5X) pour vilain sinon on passe à côté de beaucoup de stratégie gto pour vilain du coup le solver va abuser pour nous du cbet 1/3 car vilain ne peut pas raise cher mais de base ce n’est pas la bonne stratégie si vilain peut raise cher,….
Ha oui quand même, c’est pas simple. Et le donk bet est GTO dans quel cas typiquement ? Je ne donk bet à peu près jamais pour ma part, sauf éventuellement nut flush ou bluff avec l’as de la flush river.
Je pense que publier le titre du bouquin n’est pas un problème, ce n’est pas faire de la pub que de dire que l’on a appris telle ou telle chose dans tel ou tel ouvrage.
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il y a vraiment un seul type de board qui sont donk bet en HU et single raise pot c’est lorsque vilain ouvre BU ou en late position et tu défends en blindes et le flop vient un low flop avec des quintes possibles ex : 432, 542, 645 car sur ces boards tu as beaucoup plus de nuts que vilain (tu as le nuts advantage et BU est capé à une grosse overpaire voir 2 paires mais il en a très très peu) et tu as donc un gros intérêt à mettre directement de l’argent dans le pot car si vilain est compétent il est censé beaucoup check back ces boards et pas cbet (au moins check back 40 % de sa range) et lorsqu’il cbet ici il doit toujours faire un petit sizing (1/4 ou 1/3) pour éviter de mettre de la dead money et se faire overbluff sur un raise si le joueur en blindes est compétent. Maintenant si tu joues contre un calamar passif en blinde tu oublies tout ces concepts gto et si tu as touché quelque chose genre top paire kicker As ou overpaire qui a besoin de protection (88,99) tu peux size-up ton cbet (2/3 ou 3/4) mais si vilain est compétent en blindes, qu’il comprend un minium la gto et défend bien avec un bon pourcentage de raise cbet en blindes (>10-12%) il faut toujours cbet petit sizing ces boards et souvent même les checks, même avec des overpaires pour pouvoir check/call ou call un raise sur ton cbet au moins une fois
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Sinon pour être tout à fait complet il y a aussi une autre situation où tu as intérêt de très souvent bet preflop c’est lorsque vilain open au bouton, donc avec une range large(45-55%) et tu cold call en SB et BB fold et le flop vient un board dry avec une overcard qui n’est pas l’as : genre Q82, K73, ici ta range de cold call est plus forte en moyenne que la range d’open au BU et si le BU est compétent, il le sait et il va pas souvent cbet du coup tu as intérêt de mettre directement toi même de l’argent dans le pot (en value avec tes top paires et pour équilibrer aussi avec des bluffs car encore une fois ici tu as le range advantage ca va être très dur pour vilain de défendre)
Par exemple sur Q82 un des meilleurs combos pour donk bet en bluff en SB c’est A2s car il bloque AQ et surtout 22, tu peux le donk 100 % du temps c’est EV+
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les bons regs qui connaissent ces stratégies de donk bet GTO ont un pourcentage de donk bet entre 4 et 7 %, du coup si tu vois chez vilain qu’il a une stad de donk supérieur, tu sais qu’il abuse et tu peux souvent raise ses donk bet (surtout si il donk bet avec un sizing demi pot car ca veut souvent dire qu’il a une main moyenne qui ne pourra pas affronter le run out sur un raise et un deux barels)
Inversément si tu vois que vilain à une stat de donk < 5% cela veut dire qu’il donk pas assez donc dès qu’il donk il est en value tu peux vite jetter tes cartes par la fenêtre si il donk et aussi cela veut dire qu’il ne donk pas assez en BB sur les low boards à quinte donc tu dois encore moins cbet au bouton ces flops contre lui si tu as touché quelque chose car il peut avoir le jeu max et si malgré tout tu cbet et il raise tu peux vite ouvrir la fenêtre et dire au revoir à ta main
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Ok alors le titre du bouquin qui a fait un très bon travail de synthese de la gto en cash et mtt c’est Modern Poker Theory mais pour l’instant je ne l’ai lu qu’en Anglais..
Il synthétise des miliers d’études avec piosolver de manière vraiment précise et minutieuse, ce nest pas un bouquin que l’on digère en 1h. Il y a une partie sur les ranges preflop mais je vous conseille de pas trop s’attarder dessus car c’est pour de la zoom 500 ou plus par contre le theorie postflop est vraiment intéressante
C’est marrant je retombe sur cette discussion après avoir relu le bouquin d’Acevedo en question et je le trouve toujours aussi peu fonctionnel : c’est sans doute la marque d’une recherche de stratégie applicable sans effort comme décrit plus haut, mais je trouve quand même assez limitée la porté pratique d’un si gros bouquin rassemblant une telle masse de donnée. Ce bouquin a-t-il un jour permis à un joueur d’y voir plus clair dans sa façon d’aborder le poker ? Pour moi c’est plus un exercice intellectuel sans conséquence pratique. Je ne vois pas très bien en quoi cela me permet d’évaluer la pertinence d’un coup joué par un joueur ou moi-même.
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