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Gibolin2000, le il y a 8 années et 2 mois.
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Cool, merci pour cette explication! Dis donc la méditation ça à vraiment l’aire important dans ta conception du poker. J’ai lu de nombreux articles sur le sujet mais j’avoue avoir du mal à m’y mettre. Pourrais tu me donner un ordre d’idée du volume d’heure de pratique par semaine? histoire que j’évalue le chemin vers la sagesse
GG Pour ce blog c’st super intéressant.
Je pense que nous avons tous à des degrés différents ressenti des sentiments proche du tiens.
C’est intéressant et alarmant de lire quelqu’un qui a identifier et creuser le problème.
Merci.
Je n’en suis pas du tout au même niveau et j’ai l’avantage que le poker n’impact ni mon budget, ni mon temps étant étudiant j’en ai beaucoup).
Bonne chance pour tes objectifs. Je pense que rationaliser le phénomène est le meilleur moyen de trouver une gestion adéquate. Continu comme ça.
SLIP TIGHT
Dans l’article Avarice et Panzani, je terminais sur un cliff hanger de ouf malade : « Cette formidable résolution allait m’amener à squatter le canap’ de mes potes pendant six mois, le plus souvent les yeux rivés sur l’écran, à ne plus me balader qu’en boxer, et à rêver de paquets de pâtes. » En effet, ça y est, je m’étais lancé… j’allais être joueur de poker professionnel!
Alors ne riez pas tout de suite, attendez de lire la suite. Je me lance avec une bankroll qui représente tout ce que j’ai sur mon compte soit : mon dernier salaire (800€: hooooo on va pas faire les 35h en plus). Je grind les tables de pokerstars, 4,80$ 180 joueurs max, full ring en monotable. Du coup pour moi le challenge était de m’adapter au online. En effet 2 mois de parties quotidiennes en Casino m’avait adapter à un style de jeu, surtout que je jouait exclusivement en cash game. Je me lance dans cette aventure avec la parfaite hygiène de vie d’un mec dans la vingtaine un peu pommé :
Réveil callé sur 12h-13h: un café, une clope, et hop on grind (à ce moment là de la journée je n’ai pas encore passé de pantalon)
13h30 : je roule un joint
14h25 : je bust – j’ouvre une nouvelle table
14h30 : le stresse généré par le premier bust me donne envie de rouler un joint
17h : je saute à la bulle – j’ouvre une nouvelle table – je n’ai toujours pas enfilé de pantalon
17h00min30sec : Je roule un joint parceque je suis bien véner d’avoir buller
17h30 : Alimenté par mon précédent joint je tilt en repensant à la bulle. et bust – j’ouvre une nouvelle table
18h : Le premier coloc rentre – ouverture d’une bière
18h15 : je m’aperçoit que je suis sit-out depuis 2 niveau de blind
19h : Le deuxième coloc rentre – ouverture d’une bière – je roule un joint
20h30 : On est toujours in dans le tournoi – les copains passent prendre l’apéro – les copains roulent un joint – ouverture d’une bière
21h : ITM, 18 joueurs left (18ème -> 9ème = 9,50$)
21h20 : Je bust, les copains qui prennent l’apéro et qui sont intrigués par la partie, me demande que je leurs explique le jeu – j’ouvre une nouvelle table – ouverture de la bouteille de vodka – je roule un joint – les copains roulent des joints – je n’ai toujours enfilé de pantalon.
21h30 : Un groupe de copine arrive
21h30min32 seconde : « Ben qu’est-ce tu fous toi, t’es en boxer? » – J’enfile un pantalon
22h30 : Début d’un jeu à boire
23h : Bust du tournoi – Break poker – on roule un joint – ouverture d’une Deuxième bouteille de vodka.
2h30 : Fin de soirée – les gens rentrent – ouverture d’une table
3h : Bust – on va se coucher complètement déchiré sur le canapé en matant du Kaamelott.Bref… pas sur que ce soit l’hygiène top top pour perfer! Les journées se succèdent ainsi, conservant du lien sociale à travers des soirées quotidienne à l’apart au prix de ma bankroll qui fond à petit feu. Je rencontre même une petite meuf, très cool, très stylée, elle me plait bien. Je sors avec elle quelque temps, mais soyons franc l’image d’un joueur de poker, qui attend 21h30 avant de commencer à s’habiller, qui préfère rester devant son écran plutôt que d’aller s’encanailler avec elle chez elle, et qui en plus squatt un canap’ : ça n’est effectivement pas super glam… Du coup bien évidemment elle m’a quitté comme une merde… ne m’incitant pas plus à remettre mon pantalon pour aller chercher du taff.
Les maigres perfs que je fais ne font que ralentir la chute de ma roll. Suis-je broke ou pas? A ce moment là je ne sais pas, je ne regarde plus mon compte en banque. Je tiens ce rythme depuis 5 mois, l’argent je ne le mets même plus dans les courses pour la coloc, je vie à leurs crochet comme un putin de parasite. Je commence alors à me mésestimer, tant dans le jeu que dans la vie « Mais putin, je suis tous les conseils, je passe mon temps à regarder des vidéos de poker, à essayer d’apprendre, c’est forcément la variance qui me fait déjouer« . J’étais dans le dénie total que je n’étais pas au niveau, et que je n’avais même pas la base pour le devenir : avec une gestion de bankroll sérieuse, et une hygiène de vie au moins standard. Résultat … j’étais broke, pire… à découvert! Aucun approvisionnement sur le compte, je ne peux plus retirer d’argent, mais en revanche je peux quand même payer sur internet, et par conséquent recharger mon compte poker : « Je vais me refaire! »
J’investissait en étant dans le rouge, et réussit à ship enfin ce premier tournois et prend 300$ : Ce soir là fut une tuerie : fin d’année d’étude de mon coloc architecte, et toute sa promo est là pour fêter ca. Cette fois j’ai quand même mis un jean. Tout le monde est là à regarder l’énergumène qui joue sur son écran. Quand cette putin de paire de 99 a battu le 77 adverse, ce fut l’explosion dans l’appartement. Avec l’argent j’ai remboursé mon découvert et pu acheter à manger pour la coloc (enfin).
Du coup ça m’a redonné confiance pour repartir. Mais un mois plus tard alors que je recommençais à m’enfoncer dans les abysses financières, j’ai rencontré la mère d’un des colocs qui m’a dit : « Bon écoute Arthur, on t’aime bien, t’es un gentil garçon mais là nous on paye l’appartement pour notre fils pas pour toi, on t’a hébergé pendant un petit moment mais là ça suffit« … C’est ce qu’on appelle dans le jargon se prendre un coup de pied au cul… Je me retrouve dans la situation où il faut que je rentre chez mes parents, à qui il va falloir que j’explique que j’ai plus une tune… bref le comble de la loose. Je suis down, dépressif, putin mais merrrrrrrrrrde!!
« De toute façon qu’est-ce que je fous en France, il faut que je reparte en Angleterre pour retrouver la dynamique : bouge toi le cul ou crève!! » Et me revoici parti pour London, l’une des villes les plus cher au monde avec 400€ prêté par ma mère après m’avoir à raison sermonné, et un découvert de plus de 800€ sur mon compte français.
Reculer pour mieux sauter
Salut colo !
Deja, sper blog !
Perso je te conseille de grinder la nL2 pour te payer tes tournois au lieu de jouer de la musique pour ca.
Psychologiquement, ca devrait t’aider a controler cet aspect « se payer les Buy-Ins ».
Tu joues tous les soirs tes 2-3h la semaine 1 et tu te payes tes tournois de la semaine 2 avec.
GL en tout cas pour ton aventure, on est avec toi !
69 la trik !
L’heure du Bilan : 1 mois
Un mois après le début du challenge, il est temps de faire un état des lieux. Ma consommation étant arrivé à un point de compulsion assez avancé et mon addiction de plus en présente, je m’étais lancé comme challenge de financé le poker par une autre passion : Le saxo. En jouant dans la rue ou en faisant des concerts j’avais prévu d’investir 100% de cette argent dans le poker de manière à :
– Me souvenir que j’ai galéré pour avoir cet argent
– Réduire ma fréquence de jeu
– Favoriser ma sociablité (facteur de lutte contre l’addiction)
– Retrouvé le plaisir
– Ne plus taper dans mes deniers pour financer le jeuAprès un mois où en sommes-nous ?
Finances :
J’ai mis mon système en place très rapidement, je suis sorti 5 fois avec le saxo. J’ai extrait de ces sorties 70€. J’ai opté pour une approche de kiff et non pas de BRM, pourquoi ? Tout simplement parceque dans mon esprit au moment où j’ai commencé ce challenge, je n’ai pas pour ambition de monter de l’argent, mon principale objectif est de m’amuser, et il s’avère que les tournois sur lesquels je m’éclate sont les deepstacks 5€ et 10€ (cocktail, fièvre). Du coup je fais un bon nombre de tournoi sans ITM et voit 70€ partir dans les méandres d’un prize pool dont je ne verrai pas la couleur.
Contrairement à ce que j’avais évoqué dans mon premier blog, je suis également revenu au freeroll, j’en ai joué 4 pour 3 ITM 4ème-11ème-13ème sur des fields massifs, faisant rentrer quelques euro ou centimes qui permirent de subsister dans une période à laquelle jouer dans la rue est un risque de gel de doigts et donc d’amputation.
Par contre autant être franc je me suis laissé un « plaisir » dans mon budget compte courant. Je me suis autorisé un dépôt minimum : 15€ pour un mois pas plus. Je vous vois venir : «MAIS NON MEC ! T’ASSURES PAS TU VAS REPLONGER » Je considère cette marge de plaisir comme une récompense pour l’effort que je fais de changer ma consommation de poker. Je ne suis pas un grand dépensier en terme général et 15€ c’est le prix que je mettrais dans une soirée lambda, alors l’avoir comme un substitut je trouve ça correct.
D’autres part sur la fin du challenge, j’ai décidé de ne jouer que des satellite à 1€ pour grind des tickets à 5€ pour jouer le cocktail ou d’autres deep à 5€, ce qui m’a permis comme les freerolls, de travailler ma patience, mes range de push et mes timing de push. Je me force à jouer qu’en monotable pour avoir un maximum de concentration et du coup un maximum de plaisir.
RESULTAT : 90 jeux en 30 jours et d’après sharkscope une perte de 85€ oubliant une perf’ à 100€ grindée sur le digestif. Bref toujours est-il que les pertes des mois derniers sont véritablement atténuées. Puisqu’avec cette perf je serai même en positif de 15€. Et mon compte en banque n’a pas été impacté.
Bref sur ce point le challenge est EV+ pour ma vie et pour mon jeu.
Compulsion :
Si vous avez suivi ce blog alors vous avez lu dans l’article GRANDEUR ET DECADANCE comment la compulsion se symbolise chez moi : Je fais une perf et hop je respew tout dans les 24h. La raison ? La boulimie du jeu, l’envie de voir des cartes et de cliquer sur des boutons… En un mot : LA MERDE !!! C’est surement le facteur qui m’a mis le plus à l’épreuve dans ce challenge. Et je vais vous avouer une chose, sur ce mois de Novembre, la compulsion a gagné. Elle s’est présentée plusieurs fois à moi et elle a gagné une majorité de fois. Sur la courbe on peut la voir se manifester le 11 Novembre avec pas moins de 18 jeux (un peu beaucoup pour quelqu’un qui veut mettre le hola !). Le pire quand tu luttes, c’est le craquage : il entraîne une mauvaise estime de soi qui te fait sentir mal et coupable sur une action dont tu es le seul responsable.
L’avantage c’est que je commence à percevoir des tells de faiblesse chez elle, et j’arrive de plus en plus à lui résister et j’espère vous dire le mois prochain, que je l’aurai vécu. Très sincèrement je pense que ce sera plus long, mais je suis prêt !
Addiction :
Pour cette partie, il faut bien le dire, je vous dois beaucoup à vous lecteurs, qui suivez ce blog, qui m’encouragez, qui me donnez des conseils pour éviter la rechute. Et c’est ces conseils, donnés par les uns et les autres qui ont permis à l’addiction de reculer ce mois-ci. En effet, j’ai pris du temps pour mon couple et pour moi, j’ai passé beaucoup plus de temps avec ma chérie, beaucoup plus de sorties (ciné, jamm session, théâtre) et organisé mes temps morts de manières plus sociables (coup de fil à des vieilles connaissances pas eu depuis quatre ans, boire des coups chez les potes).
Il est vrai que j’ai eu des crises de manque, mais moindre que celles que je pouvais avoir auparavant. Comment se manifestent-elles ? C’est simple, je suis chez des potes, on bavarde, on boit des canons, je jette un œil à l’horloge « 18h30 » puis « mmmm, le cocktail commence à 19h45, j’ai donc 1h15 » alors que je n’avais pas du tout prévu de le jouer en sortant. Puis ensuite « Si je décolle à 19h25, ça me permettra de profiter encore de mes potes et de ne pas arriver trop tard dans le tournoi pendant les inscriptions tardives ». VOILA CE QUE C’EST UNE CRISE DE MANQUE : c’est organiser son planing en fonctions du poker, et regarder la pendule toutes les 5 minutes pour savoir si on va craquer ou non et si c’est raisonnable.
Je devais appeler un addictologue, je l’ai fait. Ai-je pris un rendez-vous ? Toujours pas ! La raison : renouvellement de carte vitale, et peu de secrétariat décrochent. La vérité, c’est que tout ça, ce sont des excuses, je suis vraiment motivé et je vais le faire avant le nouvel an (les paroles volent, les écrits restent). Mais de manière générale l’addiction a fortement reculé en tout cas pour ce mois-ci et encore une fois je vous remercie pour le soutient.
Fun et gaming :
Question « bonheur de jeu » c’est top, je me retrouve à apprécier chaque situation, que je sois dans ou hors d’un coup, je retrouve l’envie de bien faire, et je sens cette hargne de prendre la bonne décision, de mesurer mes sizing, de comprendre les dynamiques. L’impact sur mon jeu est funky, car j’ai resserré énormément mes range d’open. Après tout l’une des premières phrases que j’ai entendu au poker c’est « On a une personnalité qui s’adapte à un style de jeu ». En effet un mec serré comme une jeune fille de 13 ans, aura du mal à devenir aussi large que le trou de balle d’Hillary Clinton après l’élection de D.Trump. Moi j’ai essayé pendant des années de devenir Davidi Kitai ou Ludovic Lacay, mais force est de constater que je n’ai pas cette personnalité de jeu (sans même parler du talent bien entendu). J’accepte d’être serré et visiblement ça me va bien puisque depuis mes résultats repartent à la hausse.
Conclusion :
Un mois chargé en émotion, ce ne fut pas tous les jours facile mais quoiqu’il arrive ce mois ci fut fortement positif. Lutter contre mes démons et en tirer du bénéfice, est un challenge entraînant. Mon rythme de vie s’améliore et ma consommation poker devient plus saine. Le saxo dans la rue m’amène à de nombreuses rencontres et à sortir de mon confort.
Rendez vous le mois prochain pour le prochain bilan, mais d’ici là vous aurez de nombreux postes avec le récit de mon Odyssée pokerrienne touchant tantôt les abysses de la dépression, jusqu’aux vacances no stress payées par les cartes, en passant par un EPT Barcelone… Bref y a de la matière !
GG pour ton blog et courage, tu as fais le plus dur avec la prise de conscience, 50 % mini du taf est fait.
En ce moment tu agis, consolide toutes les étapes pour maximiser tes chances de réussite.
J’ai vaincu un
so far, bientôt 4 ans: plus d’alcool depuis le 23/01/13
, je pense que le cheminement prise de conscience, actes et adaptation/abstinence (selon l’addiction …) reste le même et est plus ou moins long selon les gens et la nature de cette addiction.
J’attends la suite avec impatience.
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