- Ce sujet contient 6 réponses, 3 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
af58e288, le il y a 4 années et 4 mois.
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Bonjour à toutes et à tous,
Cela fait maintenant quelques semaines que je traverse une période de  » bad run  » et j’aurai aimé partagé avec vous ma réflexion par rapport à notre manière d’aborder cette difficulté.
En effet, le grind en NL10 ne se passe pas très bien ; j’ai l’impression d’appliquer des concepts avancés (raisonner en terme de range et non plus en terme d’équité de notre main) en vain car en face, on a bien souvent des joueurs qui eux ne jouent que leur main et vont call 3 streets une top paire mal kickée (par exemple) alors que le board avantage clairement notre range. A côté de ça, beaucoup de set ups, de 95% turn qui se transforment en 0% river (après s’être fait call turn all-in). Bref, des situations que vous connaissez tous et qui en soit sont très anecdotiques.
Conséquences de ce bad run ; du tilt, une impression que le sort s’acharne sur moi, une grande colère (que j’exprime bêtement sur le chat des tables). Encore une fois, beaucoup d’entre vous ont connu une situation similaire.
Toutefois, je pense qu’il est primordial de comprendre à quoi cette sensation d’injustice fait écho. On dit souvent que c’est injuste, que l’on ne mérite pas un sort pareil mais pourquoi ressentons nous cela ? Je pense que ces bad run ne font que resurgir des problématiques intérieures plus profondes mais que très peu d’entre nous ont le courage de vouloir en prendre conscience. Blâmer la malchance et la rendre coupable de notre malheur est bien plus simple qu’admettre que ce ne sont que nos frustrations qui resurgissent à cet instant.
En fait, pour ma propre expérience, j’estime que ma colère qui fait rage lorsque je perds n’est pas liée au poker ; le poker est juste une manière pour moi de l’exprimer et si je veux progresser face à cela, je dois faire un travail de fond sur mon être.
Cette réflexion, que l’on pourrait résumer à  » ce qui se cache dans l’envers du décors  » peut se transposer sur un tas d’autres situations ; pourquoi est ce que je déteste autant cette personne ? Est ce que je n’aime pas cette personne pour ce qu’elle est ou plutôt par ce qu’elle me renvoie des complexes avec lesquels j’ai du mal à composer dans ma vie ?
Tout ça pour dire qu’il faut toujours une remise en cause implacable pour faire face à des situations pénibles comme celle du bad run afin de pouvoir faire la paix avec une partie de nous même et donc, mieux vivre cette étape.
Sur ce, je serai très heureux d’en discuter davantage avec vous, n’hésitez pas à faire part de la manière dont vous gérez le tilt, et surtout la manière dont vous le comprenez.
Salut !
Ce que tu ressens est le tilt d’injustice. C’est le fait d’être tilté à cause de la variance, de setup qui ne te sont pas favorables…
Il faut bien comprendre que cela fait partie du poker. Injecte de la logique dans ton raisonnement : la part de chance fait partie du poker. Jouer GTO est impossible dans les basses limites face à des fish qui n’ont pas vraiment conscience de ce qu’ils font. Il faut être patient (je travaille beaucoup moi-même dessus d’ailleurs en ce moment).
Comme tu le dis très bien, les joueurs à ces limites jouent leurs mains. J’ai envie de te dire « tant mieux », cela rend le jeu plus facile. Et si on te bluff sur un coup, eh bien tant mieux pour ton adversaire. Ca ne t’enlèvera pas les gains que tu feras plus tard contre lui parce qu’il joue trop « face-up ».
Le tilt que tu ressens peut venir aussi d’autre chose. Tu penses que, parce que tu travailles en dehors des tables et que tu joues ton A-game (ton jeu parfait) à chaque fois, les gains doivent obligatoirement te revenir. Je ne critique pas, nous ressentons tous ce sentiment que ce soit au poker ou dans la vie. Quand tu t’investis dans quelque chose, tu souhaites que les honneurs ou les gains te reviennent. Qui ça ne tilterait pas de faire des heures supplémentaires au travail pour, à la fin du mois, gagner moins que d’habitude ?
Cela peut venir aussi de quelque chose de plus profond en toi. Dans ce cas-là , je ne sais pas trop quoi te dire. Prendre des séances chez un psychologue peut peut-être t’aider (je pense moi aussi en prendre « pour essayer »).
Un conseil : lorsqu’un setup ou un bad beat t’arrivera la prochaine fois, injecte de la logique dans ton raisonnement. Le poker fonctionne ainsi, la grande inconnue de l’équation sont les cinq cartes qui vont sortir lors du déroulement d’une main. Je t’invite aussi à lire « Le mental au Poker » de Jared Tendler, ça devrait beaucoup t’aider.
Si tu veux continuer la conversation, j’en serais ravi !
Salut af58e288,
J’ai tout à fait conscience que la variance est inhérente au poker et j’ai suis maintenant pas mal habitué (cela fait 3 ans que j’y joue).
Je la trouve juste un peu plus difficile à digérer lorsque tu joues contre un field où justement, tu prends des spots assez low variance (j’essaie d’éviter les tables full réguliers).
Encore hier, je termine à -2 BI avec +2 bi d’EV pour un total de 0€ avec +100€ d’ev sur 24k hands (c’est pas du tout la fin du monde, y a pire que moi je sais bien).
Le simple fait d’avoir écrit cet articile hier m’a imposé, pour ma séssion d’hier soir, d’être en accord avec ce que j’ai écris et tu vois, je n’ai tapé ma souris sur mon bureau qu’une seule fois ! Et j’ai pris à la rigolade certains bad beats tellement ça devient routinier ^^ ! Et évidemment, vs les fishs je ne joue pas du tout GTO mais exploitant à mort, il n’y a que contre les bons réguliers que j’essaie d’être équilibré.
L’intérêt de ce topic c’était juste de dire aux gens que chez moi, le tilt était une façade et que cela traduisait une problématique plus profonde et je pense que c’est le cas pour 99% des gens ; un mec bien dans ses pompes acceptera sans ronchonner la variance.
Es tu souvent soumis au tilt toi sur les tables ? Quelle limite joues tu ?
A bientôt.
Pour ma part, je suis en NL2. Je ne joue pas au poker de façon sérieuse depuis très longtemps (environ 1 petit mois). Autrement j’ai joué sur 2-3 périodes espacées depuis 2 ans je dirais.
Je ne suis pas tant que ça soumis au tilt. Disons que je souffre plutôt d’un manque de confiance en moi, surtout dans le poker. Je doute sur mes connaissances. Et je pense aussi que ça vient de mon peu de pratique réel.
Je ne suis pas sûr qu’un mec bien dans ses bottes serait moins soumis au tilt d’injustice qu’un autre. Il faut surtout avoir beaucoup de recul quand on joue et accepter beaucoup de notions « meta ».
Salut, je me reconnait dans ce que vous dites, moi-même me posant beaucoup de questions, pas que pour le poker !
J’étais aussi sujet au tilt lié à « l’injustice » ou au Bad Run , ce qui impactait beaucoup mon grind .Après avoir travaillé tout ça du côté mental, je me suis rendu compte que ces émotions étaient injustifiées : je dis que comme le poker est un jeu de long terme, il faut n’accorder qu’aucune importance à ce qui se passe sur 50 tournois ou 2000 mains .Sur une main où on part à tapis avec 70% d’équité , on va le perdre 30% du temps, ce qui va créer un gros impact sur notre session .Mais comme on sait que la variance se lisse avec le volume, et quand on sait qu’on travaille régulièrement son jeu, on les accepte volontiers car on sait que ces spots vont se répéter et faire rentrer de l’argent .En fait, il faut surtout avoir confiance en son jeu (travail et estimation de son niveau régulier), avoir le temps pour atteindre le long terme et bien comprendre la variance, les maths, etc .Pour moi ce sont les points les plus importants .
Pour ma part, j’avais ciblé plusieurs raisons:
Pour le bad run :
–>Manque de patience , envie de réussir au plus vite .C’était lié à un besoin de se justifier et de concrétiser tt l’investissement réalisé.
–>Je n’avais pas encore intégré le concept de variance .J’étais terrorisé à l’idée de bust la main d’après loin dans un tournoi .C’était une part de risque, de perdre contre les joueurs faibles que je n’acceptais pas .
Pour le tilt d’injustice :
–> Je m’estimais meilleur que les joueurs récréatifs, je pensais qu’ils ne le méritaient pas .Je pensais qu’ils ne pouvaient jamais bien jouer et que tout les coups devient me revenir .
–>Je ne m’intéressais pas à leur manière de penser .Je jouais selon mes propres repères .Je m’énervais sur un donk 1 BB car je me disais que ca valait rien en théorie , alors qu’il y a une logique derrière .
Ca fait pas de moi un automate, on ressent encore bien l’émotion sur des gros coups perdus .Mais avec tout se travail, çaa se régule mieux:)
Au plaisir!
@El Bousin: ton tilt me fais penser à mes tilts Vs les moves non conventionnels de fishs de MTT ^^
Il faut juste se dire qu’ils emploient une stratégie suboptimale qu’on ne connait pas, on peut parfois se faire surprendre mais ca ne dure généralement pas. On est prêt à accepter quelques erreurs et coups perdus car on sait que contre eux on gagnera sur le long terme, bien ciblés
Et c’est justement parce qu’ils gagnent parfois des coups qu’ils continuent à les faire!
Pour ma part, j’avais ciblé plusieurs raisons:
Pour le bad run :
–>Manque de patience , envie de réussir au plus vite .C’était lié à un besoin de se justifier et de concrétiser tt l’investissement réalisé.
–>Je n’avais pas encore intégré le concept de variance .J’étais terrorisé à l’idée de bust la main d’après loin dans un tournoi .C’était une part de risque, de perdre contre les joueurs faibles que je n’acceptais pas .
Pour le tilt d’injustice :
–> Je m’estimais meilleur que les joueurs récréatifs, je pensais qu’ils ne le méritaient pas .Je pensais qu’ils ne pouvaient jamais bien jouer et que tout les coups devient me revenir .
–>Je ne m’intéressais pas à leur manière de penser .Je jouais selon mes propres repères .Je m’énervais sur un donk 1 BB car je me disais que ca valait rien en théorie , alors qu’il y a une logique derrière .
@Vince1302 a tout dit
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