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Rano, le il y a 12 années et 7 mois.
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Hier fût une soirée fort agréable!
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Bon, mise à part le fait que comme j’étais pressé, j’ai du manger 2 sandwichs dégueulasses achetés à l’arrache à Monoprix, mais bon… J’avais pas le temps de me faire à bouffer! Je suis allé rejoindre des amis pour voir un petit concert de Jazz où j’ai failli m’endormir, mais ensuite les discussions autour d’une pinte ont pu me réveiller! ^^
Avec un ami à moi, prof’ de Maths en ZEP, nous avons discuté longuement de la pédagogie, l’approche de l’enseignement, le rapport aux élèves etc etc… Bien sûr, je ne suis pas un prof de l’éducation nationale (désolé papa, j’ai pas eu la motiv’ de passer le CAPES!), mais finalement je passe pas mal de temps soit à préparer des vidéos (comme un prof’ prépare ses cours), et à enseigner via le coaching.Â
Etant en ZEP, mon ami a bien du mal à capter et garder l’attention des élèves, qui n’en ont pas grand chose à faire des angles droits, des puissances de 10 ou je ne sais quelle inéquation! Pourtant, si l’on veut enseigner, il faut bien avoir des gens prêts à écouter, et quand ils ne sont pas intéressés, on ne peut rien faire.ÂVous pourriez me rétoquer: « Oui mais ça n’a rien à voir, toi quand tu as un élève qui te prend du coaching, il est forcément intéressé, et il t’écoute, donc c’est facile, arrête de te plaindre un peu Pe4nuts tu commences à nous c***** les c****** ». Et bien figurez-vous que oui et non!
Disons que bien sûr, les joueurs qui me prennent du coaching m’écoutent, mais parfois il est très dur de capter l’attention de l’élève sur tel ou tel point. Il faut savoir que bien évidemment, la très grande majorité du temps quand un joueur prend du coaching, c’est qu’il pense qu’il y a des problèmes dans son jeu. Bien souvent, c’est aussi lorsqu’il est en pleine perte de confiance, et qu’il ne gagne pas ou plus depuis un petit moment. Et forcément, ce qui intéresse le joueur, c’est de gagner de nouveau de l’argent! Sauf que malheureusement, ça n’est pas aussi facile que ça. Ca implique forcément de « changer », non seulement sur le plan technique pur, mais aussi toujours sur le plan mental. Il faut pouvoir se remettre en question, mais garder confiance en même temps. Changer ses objectifs, sans perdre la motivation. Revoir peut-être sa vision du jeu, sans pour autant perdre ses repères!Â
 Tout ceci, dieu que c’est difficile! C’est alors mon rôle de trouver la meilleure façon pour faire changer le joueur sur tel ou tel point. Et ce qui est fascinant dans la pédagogie (et nous étions d’accord avec mon ami sur ce point), c’est que tout le monde ne réagit pas pareil à un « enseignement ». Chaque élève est vraiment différent! Parfois des joueurs de même niveau, et avec à peu près les mêmes lacunes techniques, auront deux façons différentes de résoudre un de leur problème. De mon côté, c’est alors super motivant de constater que le savoir ne se « livre pas » comme un colis bien ficelé, mais qu’il doit se transmettre dans un échange lucide et construit. Ce qui fait changer les joueurs, c’est bien souvent d’avoir une vraie prise de conscience claire et du type « Eurêka!!! ». Et c’est mon  rôle de trouver le moyen de déclencher cet « Eurêka moment ». C’est fascinant, parce que ces moments viennent parfois tout seuls, on ne peut pas toujours déclencher ce moment de force! Parfois aussi, il n’y aura pas de moment « Eurêka », parce qu’il n’y en a pas besoin. En effet, beaucoup d’élèves ont en réalité un jeu bien meilleur que ce qu’ils pensent. Simplement, non seulement ils n’ont pas confiance en cette affirmation, mais en plus, ils ne jouent leur A-game que trop rarement. Du coup, au lieu d’avoir un jeu constant et solide, leur jeu se dérègle selon qu’ils run good ou bad.
Le poker est vraiment un jeu très difficile à travailler. Quand on travaille des maths, une fois qu’on a bien compris une notion, on peut faire tous les exercices justes, 100% du temps, si on se concentre. Par contre, au poker, lorsqu’on a parfaitement compris une notion, on peut perdre à répétition en faisant le « move juste » 100% du temps. Ce point est vraiment très important. Ca me rappelle une discussion que j’avais eu en Thaïlande avec Alexandre Luneau aka Alexonmoon, ce petit génie du Head’s up. Il m’avait dit ceci, à peu près en ces mots « Ce qui m’a le plus servi dans les heures de coaching que j’ai prises, ce n’est pas tant ce que j’ai appris techniquement, mais plutôt la confiance que je retirai lorsque mon coach me disait que mon move était très bon alors que je runnais bad. » Bien sûr, il ne faut pas croire qu’il n’y a rien à améliorer techniquement, mais souvent le fait d’avoir confiance en son jeu, et garder cette confiance dans les périodes de bad run, est un élément déterminant dans la réussite d’un grinder!
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J’espère que vous saurez garder cette confiance dans les moments les plus durs. N’oubliez pas que même si votre jeu n’est pas bon, ça n’est pas grave! On peut très bien dire, bien confiant: « Mon jeu n’est pas bon, mais je sais qu’en travaillant régulièrement, et avec entrain, je vais améliorer ça rapidement ». La confiance, c’est la condition sina qua non de l’efficacité dans tout activité de compétition. Si votre jeu n’est pas bon donc, on s’en fout! En travaillant, votre jeu deviendra bon. Et si tel n’est pas le cas, c’est que la méthode de travail n’est peut-être pas bonne. N’ayez pas peur de mal faire les choses. C’est le meilleur moyen d’avoir peur, de perdre confiance, et de ne pas changer. Si vous faites plein d’erreurs, techniques, mentales ou dans votre méthode de travail, pas de problème! Il faut pas voir ses erreurs comme un mur, mais plutôt comme une petite bosse sur la quelle rebondir pour avancer.Â
Â
Je vais essayer de faire de mon mieux pour vous transmettre cette envie en tout cas, parce que c’est le moins que je puisse faire pour vous remercier de votre soutient dans l’aventure Kill Tilt!Â
La bise tout le monde, et courage pour ceux qui bad run, NO PASARAN!!
Â
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Bonjour et bravo pour ton post,
Comme c’est mon premier post, j’en profite pour te remercier pour la sérénité (ou du moins ce vers quoi je tends) que ton site m’a apporté … Et je suis positivement surpris par la générosité dont tu fais preuve.
La discipline que tu enseignes ( Le capes n’est pas une fin en soit ;-) ne repose pas contrairement aux mathématiques sur ce qui peut être considéré par la majorité des gens comme des arguments d’autorité. 1+1 = 2.
Au poker c’est complètement différent, rien n’est intangible et comme tu le dis on peut jouer parfaitement et perdre ou jouer comme un imbécile et gagner…. Et ce qui est important (à mon avis) c’est le « Thinking process » à savoir la capacité à penser « juste ». Gagner qui pourrait être considéré comme avoir « raison » est dans l’absolu accessoire puisque sur le long terme « penser juste » nous fait gagner de l’argent.
Donc à mon sens tout tient dans la suggestion, c’est à dire comment amener tes élèves (dont je ferais certainement parti) sur la voie du raisonnement optimal. Pourquoi suggestion et pas enseignement ou conviction ?
Parce qu’a mon sens (pour l’avoir expérimenté avec un ami avec lequel ont travaille en team) c’est la « théorie de l’engagement » qui est développé dans un livre * qui pose problème aux joueurs de poker : En gros, quand on prends une décision on se trouve une infinité de raison qui justifie nos choix uniques ou récurrents. Même si cette décision n’est pas bonne.Désolé pour la longueur du post.
* Petit Traite? de Manipulation a? l’Usage des Honne?tes Gens – Jean-Le?an Beauvois/Robert-Vincent Joule-
Yoyo le dingo pas si dingo ;-)
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