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, le il y a 13 années et 2 mois.
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Mis à part le temps carrément dégueulasse sur Nice la semaine dernière, je n’ai pas à me plaindre! J’ai pas mal joué, et coaché pas mal d’élèves: plus ça va, plus je me rends compte de la richesse de ces deux activités! Ce qui me frappe à chaque fois, que ce soit en tant que joueur ou en tant que coach, c’est la simplicité de certains conseils, qu’on a pourtant bien du mal à appliquer. Et c’est pareil dans la vie d’ailleurs.
Ca me fait penser à ce vers d’Ovide je crois, qu’un prof de philo avait prononcé en cours et qui m’a énormément marqué: « Je vois le meilleur, je l’approuve, et je fais le pire. » Prenons un exemple
concernant notre vie pour illustrer cette idée… Manger sain, ne pas rentrer trop tard des soirées et ne pas trop picoler. Je sais que c’est quelque chose qui est bon pour moi, qu’il faut respecter. Pourtant que c’est difficile! Une fois la soirée lancée, les potes arrivés, l’ambiance au top, je m’empresse d’éclater le paquet de chips, et manque de m’étouffer entre les curlys et autres chipsters qui font une boule salée dans la bouche trop dure à avaler. Du coup, une bonne gorgée de vodka, et hop, voilà le problème résolu! ^^ Malheureusement, ce genre de petits rituels peuvent durer toute la soirée, trop longtemps, et même si je passe une soirée mémorable, le lendemain le réveil est difficile. Mes capacités à être productif en sont souvent très entamées!
Je me dis alors qu’il faut arrêter tout ça, être un peu plus sérieux, et ne pas autant abuser! Pourtant, pourtant… Difficile à faire! L’entraînement et la discipline sont les seules choses qui permettent de contrer ces vices (à mon sens en tout cas!)Au poker, c’est un peu la même chose. Sauf qu’heureusement, avec le temps et le travail, j’ai réussi à dompter les vices qui peuvent apparaître dans mon jeu lorsque les choses ne se passent pas bien. Au lieu de me laisser aller à mes émotions, à mon impulsivité, j’arrive maintenant à totalement accepter la variance. Je peux me calmer, faire un break de 30 secondes simplement où je ferme les yeux, je respire, je prends du recul sur ce qui est en train de se passer dans ma tête. Pourtant, il y a quelques années, il m’était tout à fait impossible de faire ça! Dès que les sessions se passaient mal, je ruminais dans ma tête des tonnes de phrases du style « Non mais putain comment est-ce que put${@] de ~#éo » de õ{]^# a encore pu chatter cette main! Il est teeeeeeellement nul ». Je me mettais alors à jouer de façon automatique, rapide. Je ne prenais aucun recul. En plein milieu de la tempête émotionnelle qui jaillissait dans mon esprit, au lieu de calmer le jeu, abaisser les voiles un moment et me remettre sur pied pour reprendre un bon cap… Je fonçais tête baissée, je jouais de plus en plus mal, je râlais de plus en plus, mon coeur battait plus vite et chaque coup perdu était comme une sorte de coup de marteau sur mon cerveau!
Si j’ai pu dompter tout ça petit à petit, c’est d’abord parce que j’ai été patient, trèèèès patient, et je n’ai pas cessé de m’attaquer à ce problème. Mais ce qui m’a le plus aidé a été de jouer lentement. Si vous jouez lentement, en respirant calmement, vous ne pouvez pas vous énerver autant et commencer à jouer n’importe comment. C’est justement quand on ne réfléchit pas que nos émotions prennent totalement le dessus, qu’on se met à s’énerver de plus en plus et à jouer de plus en plus rapidement. C’est un peu comme si, lorsqu’un feu s’allumait, notre technique pour l’éteindre était de jeter de l’essence dessus. Au lieu de jeter de l’essence sur le feu, on peut décider de l’observer. Comprendre comment il a pu s’allumer, et réfléchir à comment l’éteindre. Si jamais on ne peut pas l’éteindre, on peut aussi décider de quitter l’endroit qui brûle. Revenir quand tout sera calmé, et qu’il n’y aura plus que des cendres. Alors, on pourra de nouveau analyser calmement la situation. Au poker, les bad beats allument le feu du tilt. Si le tilt est trop fort, autant arrêter de jouer. Mais si vous jouez lentement, vous verrez le tilt à sa toute première manifestation, lorsqu’il est tout petit. Vous pourrez alors lentement l’éteindre, le faire taire. Pour ça, apprenez à jouer lentement. Apprenez à détecter et observer précisément ce qui se passe en vous lorsque vous commencez à avoir des émotions négatives qui jaillissent. Prennez le temps, jouez lentement, afin d’avoir cette opportunité d’observer ce qui se passe en vous, et de prendre des décisions rationnelles, logiques et réfléchies.
Souvent, les élèves que je coach sont beaucoup plus forts qu’ils ne le pensent. Seulement, ils ne prennent pas assez le temps. Ils ne réfléchissent pas assez en profondeur au coup qu’ils sont en train de jouer, et ils prennent la décision en fonction de leur émotion. Ou plutôt devrait-on dire, l’émotion prend le contrôle de leur logique, et guide alors leur décision. Si vous jouez lentement, vous aurez le temps de prendre conscience dans ces moments-là que vous êtes en tarin de jouer avec votre émotion, et non pas avec votre logique et votre capacité d’analyse.
Petit à petit, session après session, votre jeu gagnera en profondeur et en qualité. Votre courbe sera moins volatile, vos gains plus réguliers, et votre plaisir de jeu augmentera! =)
A bientôt tout le monde, et merci à tous pour votre soutien et vos témoignages qui sont super motivants!
Pe4nuts
Finalement je crois qu’on va te nommer Maitre Yoda !
@ROM2QC: Rien ne peux me faire plus plaisir que si on me surnomme maître Yoda! ^^
@Yoshi: Et oui, on vit tous ce genre de trucs quand on joue au poker, mais c’est dur de travailler dessus! =)
Content que les illustrations d’articles vous plaisent!
Pour continuer sur Ovide, » Trancher cette alternative sera capital car si l’homme échoue à faire le meilleur alors même qu’il le connaît, comment seulement imaginer un autre moyen pour mobiliser sa volonté à accomplir le meilleur ? « .
Sinon, pour la photo, un très beau flop très connecté avec beaucoup de tirages possibles
La patience c’est donc un check call sur trois streets sur ce flop ou pour les impatients, directement un 4 bet shove ( on a beaucoup d’outs!)
Je connaissais pas la suite d’Ovide, merci beaucoup!
Sinon pour une meuf de cette qualité, si elle tombe dans ton lit, tu en fais ce que tu veux!
« Mais si vous jouez lentement, vous verrez le tilt à sa toute première manifestation, lorsqu’il est tout petit »
tellement vrai
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