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PAsg8, le il y a 8 années et 6 mois.
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Il est 1h36 du matin quand je démarre ce papier. Comme souvent, l’inspiration vient quand on ne s’y attend pas. J’étais péniblement en train d’essayer d’avancer dans mon rapport de stage (eh oui, j’alternais à l’époque avec le mémoire, c’est plus rigolo), quand je me suis rendu compte que je n’étais tout simplement pas heureux à faire ce que je faisais là. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, Pe4nuts m’a partagé cette excellente vidéo sur la procrastination il y a quelques temps. Pour les flemmards, il existe un petit singe appelé « instant gratification monkey » qui pousse continuellement à procrastiner. Dans mon cas, il se trouve que je suis incapable de faire rapidement quelque chose qui ne me plait pas, parce que ça ne me rend pas heureux. Mon petit singe perso se charge donc de me trouver moult occupations bien plus réjouissantes que de théoriser sur les communautés virtuelles. Et je le comprends, parce que la joie est un moteur pour l’être humain.
Je m’égare, alors ramenons ça au poker. Je partagerai bientôt avec vous certains résultats de mon étude. J’ai été rassuré de voir que la plupart des joueurs mettaient en avant le côté plaisir du jeu. De l’amateur qui touche les cartes une fois par mois dans son club local, au professionnel qui effectue son volume quotidien, la passion anime la plupart d’entre nous. Pourtant, je croise une flopée de joueurs qui ne laisse pas transparaitre ce sentiment. On peut parler du tilt, qui va aller jusqu’à pousser les joueurs à frénétiquement spew leur bankroll sans aucune raison logique, si ce n’est l’accumulation de choses négatives. On peut parler des insultes aux tables, émanant souvent de joueurs frustrés de ne pas voir les choses se dérouler comme ils le souhaitent. On peut parler des gens qui tirent la tronche en live, prenant parfois bien trop au sérieux ce qui ne reste avant tout qu’un jeu. Eh oui, ne l’oublions pas ! Et pourquoi jouons-nous à un jeu ? Pour nous amuser, nous divertir. Certains trouvent leur plaisir dans l’étude de la stratégie, certains dans l’adrénaline de fin de tournoi, et d’autres s’amusent simplement de la musique et des différentes couleurs qui défilent en attente de savoir quel sera le jackpot de leur expresso.
Ce que je cherche à mettre en oeuvre, c’est qu’il ne faut pas perdre cette notion de joie. Les anglais ont un terme, l’happiness EV. De manière générale, est-ce que ce que vous faites va vous amener à être plus heureux dans votre vie ? Combien de fois ai-je vu un joueur aller faire son volume alors qu’il n’en avait pas envie ? Combien de fois ai-je vu un joueur faire un call pourri en sachant pertinemment qu’il n’était pas bon ? Combien de fois ai-je entendu une histoire sur une souris qui s’écrase contre un mur, voire même un ordinateur qui termine dans une piscine (Tim, si tu me lis, elle est cadeau) ? La gestion des émotions est cruciale dans ce jeu. D’un côté, j’aurai envie de vous dire qu’il serait plus simple si nous étions des robots sans coeur, et que nous cliquions inlassablement de façon manichéenne sur les boutons les uns après les autres. Mais de l’autre, ça m’embêterait de ne pas ressentir les frissons quand on passe un flip en demie-finale d’un MTT (il parait qu’il y en a qui y arrivent, de rien, c’est cadeau), quand on fait un hero call dans un pot de 200bb en ayant suivi son read, ou quand on voit la table freezer un quart de seconde sur le jackpot x10 000.Au fond, êtes-vous heureux dans votre pratique du poker ? Tout du moins, est-ce que jouer au poker vous permet d’une manière ou d’une autre de gagner en happiness EV ? L’autre jour, j’ai par exemple complètement cassé ma mécanique de grind pour aller jouer un deepstack à 1€ simplement pour le plaisir de jouer quelques mains sans aucune pression.
Réfléchissez. Vos avis m’intéressent, et m’intriguent. N’oubliez cependant pas une chose. Si à un moment donné vous ne vous sentez pas dans de parfaites conditions pour jouer, c’est que vous avez probablement mieux à faire pour votre bien-être. N’hésitez pas à demander conseil à votre petit singe, il saura sûrement ce que vous appréciez.
Il est 02h05, et en 30 minutes, j’ai été plus prolifique ici qu’en trois heures devant mon rapport. Mais cette fois-ci, j’ai aimé ce que j’ai fait.
Salut P-A super article merci.
Comme tu le sait en ce moment, je me suis mit à essayer de faire du volume un peu plus que d’habitude sur les expressos et en effet la notion d’émotion n’est pas prendre à la légère.
Avec les gros swings qu’engendre ce format,on peut souvent être soit pas heureux du tout soit trop heureux et cela peut impacter notre A-game si l’ont est pas préparer.
Ça me rappelle un passage du livre Mental au poker où Jared explique l’importance de l’intensité de notre émotion dans le niveau de performance.
C’est pour cela qu’il faut alterné grind,repos,loisirs pour pouvoir garder un niveau de jeu optimal.
Personnellement j’essaye de faire du sport quotidiennement et cela recharge mes batteries en quelque sorte.
J’aime bien aussi de temps en temps faire un petit tournoi pour changer les habitudes de grind et d’ailleurs me suis qualifié pour un live au wsop et cela me rend super heureux car j’adore tâter du jetons.
J’aime beaucoup l’aspect stratégie,mental,technique et compétitif de ce jeu qui me rappelle ma période de judoka de haut niveau où il fallait s’adapter à ses adversaires rapidement(combat de 5 min) et gérer de longue périodes de compétions( la journée voir de fois sur 2 jours) ce qui se rapproche des tournois .
En tout cas comme tu le dit prendre du plaisir doit rester important et à chacun de trouver ce qu’il lui plait dans ce vaste domaine qu’est le poker.
A bientôt.
Je ne peux que plussoyer, puisque pour moi le but de la vie est vraiment d’être heureux, et de travailler au quotidien à l’être de plus en plus!
Ce qui est vraiment difficile au poker en fait, c’est de lutter contre les effets de la variance sur nous-même: sentiment d’injustice, de pas avoir « ce qu’on mérite », notamment.
L’autre difficulté selon moi c’est que beaucoup de joueurs ont des objectifs qui sont totalement inadaptés à leur pratique du poker. Cela peut être d’ailleurs plus ou moins inconscient. Mais plein de joueurs de poker jouent sans trop savoir pourquoi au final, à part parce qu’ils « veulent gagner », mais c’est bien trop flou. Surtout, on ne peut pas avoir comme objectif lorsqu’on lance une session de « gagner », c’est bien plus la variance qui en décidera que notre niveau de jeu.
Ces objectifs plus ou moins conscients combinés à la variance et au fait qu’on joue de l’argent créent en partie tilt, frustration, dégoût… Mais si un joueur change son approche et qu’il comprend pourquoi il joue au poker et comment il y trouve son plaisir, ça change totalement son objectif quand il lance sa session: le but n’est plus de « gagner » mais de « prendre du plaisir à jouer ».
Bon après si on prend du plaisir à jouer que lorsqu’on fait le lagtard spewy faut en être conscient aussi, car ça peut coûter plutôt cher…
Trés bon papier la vidéo de Tim URBAN me décrit parfaitement
concernant la pratique du poker j y prends toujours autant de plaisir meme quand je run bad car je prends ca comme une sorte de test et je me dis toujours qu il y a des gens qui sont beaucoup plus mal lotis que moi .
Merci tout le monde pour les retours
@judoka66 : Yep, la gestion des émotions c’est crucial dans ce format. Et c’est dur de faire du volume quand on se fait défoncer !
@hustlerdg : Ouaip, j’ai l’impression que ça concerne pas mal de monde, je trouve cette vidéo vraiment géniale
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