- Ce sujet contient 17 réponses, 13 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par my name iz, le il y a 8 années.
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Mon dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux. »
Cette phrase est attribuée à Marc Aurèle, qui n’était pas moins qu’empereur romain et philosophe stoïcien. Si cette citation est désormais célèbre, ce n’est pas pour rien: après bientôt 2000 ans, elle reste toujours criante de vérité, et peut s’applique à énormément de nos problèmes de la vie en général. Bien évidemment et vous l’aurez deviné, cela se prête particulièrement bien au monde du poker… Car en effet, on sait bien que les résultats sur le court terme de tout joueur de poker sont influencés à la fois par son niveau de jeu, mais aussi par la variance. Et il est parfois bien difficile de faire la différence entre les deux…
Prenons un exemple concret: Vous êtes en NL5 depuis 1 an, où vous avez joué 350 000 mains avec un winrate correct de 4bb/100. Votre Bankroll pointe désormais à 1 200€, et vous avez atteint votre premier objectif dont vous êtes assez fier: monter une bankroll d’au moins 1 000€ et être gagnant en NL5 sur un échantillon conséquent. Mais le moment est maintenant venu de passer à l’objectif suivant, à savoir de vous installer en NL10 avec un winrate au moins égal à ce que vous aviez en NL5 (4bb/100), sur uné chantillon similaire (au moins 300k mains).
Vous êtes un peu sous pression car vous n’êtes pas certain de ce qui vous attend en NL10: Les regs sont-ils beaucoup plus agressifs? Y a t’il autant de fishs? Vais-je devoir faire de gros changements dans mon jeu? Mais comme vous êtes bien décidé à en découdre, vous lancez vos tables en étant plutôt confiant car vous êtes dans un bon état d’esprit, votre Bankroll est large, et l’envie est là!
Votre première session se passe comme dans un rêve: En 2h de jeu, vous prenez 8 caves, soit 80€. Vous avez run good et vous le savez bien évidemment, mais vous avez très bien joué également! Pas de tilt ou de spew. Vous avez pris votre temps à chaque décision. Vous avez calé de bons bluffs cohérents dans les bonnes situations.Plusieurs semaines passent, et si toutes les sessions ne sont pas aussi bonnes que la première, les résultats sont là! En réalité, après deux mois de jeu, faut faites un « refresh » sur votre tracker et constatez que vous avez joué 50 000 mains en NL10, et avez un beau winrate de 6.41 bb/100. Encore une fois, vous vous doutez que vous n’avez pas été du mauvais côté de la variance, mais vous sentez que vous avez vraiment passé un cap: non seulement vous jouez bien, mais vous estimé avoir bien progressé: Vos 3bet light et votre jeu preflop sont plus cohérents ; en NL5 vous aviez trop tendance à hero call en plein level, mais c’est désormais du passé ; quant à l’autopilote, c’est quasiment inexistant: vous jouez 95% du temps en étant hyper concentré et attentif.
Mais par ce Dimanche aprem pluvieux, les choses se gâtent. Vous avez bien fêté l’anniv’ d’un pote la veille, et vous n’êtes pas le plus frais du monde. Vous estimez cependant que « ça va », vous n’êtes certes pas dans une forme olympique certes, mais ça suffira, même si vous avez le cerveau un peu engourdi. Vous lancez une session, et les choses ne commencent pas très bien: un coin flip perdu, deux setup, et un 3barrel bluff river discutable mais qui ne passe pas. Vous êtes perdant de 3 caves et demi après 30 minutes de jeu, et vous décidez d’arrêter les frais pour aujourd’hui, sentant la frustration monter. « Restons solides, je jouerai demain tranquillement et dans de meilleures conditions » vous dites-vous. Et vous avez raison, mieux vaut éviter de jouer dans ces moments-là. Cependant le lendemain, même si vous êtes dans de bonnes conditions, les choses se passent très mal. Bilan, -8 caves. Et le surlendemain, c’est moins horrible mais vous perdez encore 3 caves (vous vous en voulez un peu d’ailleurs, car vous n’êtes pas sûr d’avoir bien fait de placer un 5bet light preflop, « c’est peut-être un spew » estimez-vous). Cependant vous savez que c’est de la variance, que des downswings de 15-25 buy-ins ne sont pas rares et tout à fait standard.
Mais après encore une semaine de sessions cauchemardesques, vous faites un beau refresh sur votre tracker, et vous vous rendez compte que vous êtes désormais breakeven en NL10 sur 85k mains. Bien pire: vous venez de vous prendre un downswing de 32 caves dans la tête, et vous le vivez mal. Très mal. Vous n’êtes pas fier de vous parce que vous savez que vous avez mal joué un bon paquet de mains les dernères sessions… Des spews, il y en a eu, des levels aussi, et ce que vous appeliez avant des « hero call » vous paraît tout simplement être des coups mal joués. Pour ce qui est de l’autopilote, il est revenu à plein régime. Le A-game ça ne vous dit plus grand chose, et le C-game se fait bien trop présent. C’est le moment de faire un break, un bilan sur votre jeu, et de réfléchir à ce qui s’est passé.
Et c’est là que notre citation de Marc Aurèle va être de plus haute importance:
1. Avoir le courage de changer les choses que je peux changer: Vous le savez pertinemment, vous avez fait des erreurs. Au début quand tout se passait bien, vous jouiez bien. De façon propre et solide, calme et réfléchie, avec patience pour attendre les bons spots sans forcer l’action. Mais lorsque le bad run s’est trop fait sentir, vous avez commencé à dévier de plus en plus de votre jeu optimal. Vous savez donc que vous avez votre part de responsabilité et que vous devez travailler votre mental pour rester dans le A-game dans les moments difficiles. Mais le problème n’est clairement pas que mental… Techniquement, vous n’êtes pas autant au point que vous ne le pensiez sur certains spots… En effet, certains bluffs ou hero call vous paraissaient super bien joués quand tout se passait bien, mais désormais vous doutez, et vous vous demandez si ça n’est pas trop spewy. Vous savez du coup que vous devez vraiment travailler ces situations pour être confiant sur le rentabilité long terme.
2. Avoir la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer: Ça je ne vous le cache pas, c’est très difficile. Mais il faut y travailler si on ne veut pas se faire régulièrement malmener par la variance. Il faut savoir accepter sereinement les périodes difficiles et inévitables, lorsqu’on en prend plein la gueule et qu’on ne peut juste absolument rien faire, même si on a parfaitement bien joué le coup. Pour ce faire, apprenez à gérer vos émotions. Reprenez le contrôle sur tout ce qui peut vous aider à être plus serein dans votre vie en général: sport, méditation, sommeil, alimentation, relations sociales, hobbys, finances équilibrées, etc…
3. Avoir la sagesse de distinguer entre les deux: Lorsqu’on perd AA vs QQ preflop, ça reste facile de se rendre compte que c’est un bad beat inévitable. Mais encore faut-il être capable de faire la distinction entre un coup perdu à cause de la variance ou à cause d’une erreur de notre part… Revenons sur l’exemple du 5bet light tout à l’heure. Vous faites face à un 4bet d’un bon joueur régulier, décidez de 5bet votre A5 de coeur, villain vous snap call avec JJ, et vous perdez le coup. Est-ce que vous avez mal joué ou pas? Avez-vous juste perdu le coup parce que « pas de chance, ce coup-ci c’est pas passé », ou est-ce que clairement non, votre move est EV-? Cela peut être difficile à déterminer, surtout si vous n’avez pas encore tout à fait le niveau technique pour évaluer ça. Dans ce cas, redoublez d’efforts pour travailler votre jeu, et demandez conseil à des joueurs bien meilleurs que vous. Peut-être ressortirez-vous soulagé de tout ça, car en réalité votre 5bet light était parfait dans cette situation pour plusieurs raisons: le villain qui vous 4bet est à tendance loose / agressive, il est au bouton donc il a un range particulièrement large, vous avez une bonne image car il ne vous a jamais vu spew, etc… Ou au contraire, vous réaliserez peut-être que les conditions n’étaient pas réunies, et que c’était donc un véritable spew parce que vous avez juste 5bet light par simple frustration. Pas grave, on apprend de ses erreurs, et vous ferez mieux la prochaine fois car vous avez progressé sur ce sujet.
Comme j’espère avoir pu vous le montrer ici, on a toujours plus de responsabilité qu’on le croit. Au final, on peut toujours soit changer concrètement les choses (compétences techniques et mentales), soit changer notre façon de voir les choses (accepter sereinement ce qu’on ne peut pas changer). Et pour ce faire, il faut apprendre à faire la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. Au poker, ça demande beaucoup de travail et d’expérience, mais ça marche. Comme d’habitude il n’y a pas de secret: il faut allier expérience et travail donc…
GL à tous et au boulot!
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Merci pour vos retours!
Content de voir que ça plaît, c’est pas mal de taff de faire des posts du style! Je compte écrire 1 ou 2 articles par semaine en plus de quelques autres projets secrets de traduction que j’ai!
Pour ma part je pens que oui, il faut avoir des prédispositions pour réussir dans ce domaine (comme dans n’importe quel domaine d’ailleurs). Après tout dépend de ce que tu appelles réussir bien sûr. Être gagnant sur les tournois de 1 à 20€, et battre la NL20-30, c’est à la portée de presque tout le monde avec travail, régularité et sérieux.
Mais pour aller plus loin, il faut avoir certaines prédispositions! Quant à savoir lesquelles, je te laisse patienter un peu car… Demain je sors une vidéo intitulée « 7 compétences clés pour réussir au poker », donc à mon avis ça devrait taper dans le 1000 pour ta question!
Il faut vraiment savoir ce qu’on cherche avec le poker:
1. Privilégier le fun et le plaisir pur, en cherchant juste à se faire des kiffs de temps à autre, tant qu’on est breakeven sur le long terme, ou qu’on perd pas plus de 500€ / an par exemple
2. Gagner concrètement de l’argent de façon plus ou moins régulière
Très bon post et c est effectivement un cap assez difficile à passer et très utile. Marc aurele c est pas l empereur « méchant » dans gladiator ?
Nop le méchant c’est Comode justement!
Bon ba la qualité du post mérite bien de mettre la page en favori pour ne pas l’oublier et y revenir le moment venu.
J’aime bien ce genre d’article (celui-ci mais aussi d’autre sur divers forums). Le seul défaut, c’est qu’ils tendent à se perdre au fin fond du forum et tomber dans l’oubli avec le temps. Faire un index ou bien une catégorie dédiée dans le forum pourrait y remédier.
Iop!
Désormais tous nos articles du style sont rangés ici:
Et quand on aura pas mal d’articles on fera aussi des sous-catégories, par exemple: Mental, Technique, Portrait, Blog, etc…
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