- Ce sujet contient 9 réponses, 6 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
, le il y a 11 années et 5 mois.
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Avec toutes les séries que je matte, je commence à ingurgiter pas mal d’expression anglaises qui me marquent plus ou moins, selon leur pertinence ou l’état d’esprit dans lequel je suis dans lequel je les entends! La dernière fois en regardant la saison 6 de Dexter (super série d’ailleurs), j’ai entendu plusieurs fois ce fameux « Better safe than sorry ». Je ne saurais pas trop vous dire pourquoi, mais ça a attiré mon attention, je trouve l’opposition assez pertinente et marquante. C’est difficile à traduire parfaitement en français, mais cela signifie littéralement « mieux vaut jouer la sécurité qu’être désolé ». C’est un peu une maxime qui incite donc à la prudence. C’était déjà une vertu dont Aristote vantait tous les mérites, ce qui avait un peu attiré mon attention dans ma  seconde année de philo. Comme j’ai un peu oublié tous mes cours, j’ai relu quelques trucs sur Wikipedia.
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La vertu chez Aristote peut prendre deux formes : la vertu éthique ou « prudence » (phronesis) et la vertu intellectuelle ou « sagesse » (sophia).
La prudence : phronesis
La prudence, ou sagacité, (????????)23 est une vertu morale qui s’attache aux actes contingents, c’est-à -dire relativement au bon agir. Cette disposition a pour fin le sujet agissant lui-même, c’est-à -dire que la prudence permet de se constituer vertueux24. Elle réglemente en quelque sorte l’usage des passions c’est-à -dire qu’elle consiste en un juste usage des passions et des affects (pathoi) selon les circonstances. […] La prudence consiste par exemple à savoir quand il faut être en colère, jusqu’à quel point et avec qui. Elle est donc capacité à agir selon les circonstances de façon adéquate : l’homme prudent sait appliquer, après délibération, les principes universels aux situations particulières.
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Dans le monde du poker, et même dans la vie de tous les jours, on assimile presque les gens « prudents » à des loosers ou des gens un peu « chiants » voire limite fiottes (excusez moi l’expression :D). Forcément, tout ce qui nous fait rêver, les héros qui nous ont fait vibrer quand on était petit et encore maintenant, sont des « vrais durs ». Ce sont des types qui bravent le danger et la prudence au profit de la prise de risque à  tout prix, afin d’atteindre les sommets le plus rapidement possible, et briller par sa bravoure. Faut avouer, c’est assez kiffant de se dire qu’on pourrait être pareil. On peut, parfois. Mais souvent le réel nous rattrape, et comme on n’est pas dans un film, si on prend trop de risques on finit par se casser inévitablement la gueule. Surtout, ce qu’on anticipe rarement, c’est qu’une fois qu’on s’est cassé la gueule, on peut mettre bien plus de temps à se relever que prévu.
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Pour revenir sur le poker, beaucoup de joueurs veulent griller les étapes et jouer « comme les pros ». Ca donne souvent lieu à plusieurs erreurs, dont les deux plus classiques qui sont une vraie plaie pour le joueur de poker:
– Jouer à une limite alors qu’on n’est pas prêt à encaisser un downswing de 20 caves.
– Jouer super agressif parce que « c’est ça le vrai poker », et tilt comme un malade parce qu’on n’a pas les épaules pour encaisser la variance qui découle d’un style de jeu aussi agressif.
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Les conséquences de ces deux erreurs sont très souvent super mal vécues. Logique, quand on prend le risque on se dit « ouais mais allez ça va passer, je vais vibrer, ça sera de la balle, tant pis si ça marche pas, c’est ça, vivre! » Et c’est pas faux, c’est sympa de ressentir pas mal d’adrénaline, être motivé et partir avec l’esprit guerrier. Seulement, le problème est qu’on a du mal à s’arrêter. Même si notre risque est récompensé et que tout se passe bien, on a alors envie de plus, de plus haut, plus loin, plus vite et plus fort. Mais mon dieu, que ça finit souvent mal!
Si vous saviez le nombre incalculables d’histoires que j’ai de joueurs de petites limites qui ont run good et ont voulu shot 2 ou 3 limites plus haut pour finalement se broke totalement. A ce moment là évidemment, le joueur regrette, culpabilise, se dit qu’il ne le refera plus jamais, etc… Sauf qu’il n’est pas si facile de changer son mode de fonctionnement. Changer une habitude est d’ailleurs sûrement une des choses parmi les plus difficiles au monde. Mais ça vaut le coup. Ca vaut le coup parce que quoiqu’il arrive, jouer la sécurité au poker ne vous fera que perdre un peu de temps au maximum. Par contre il y a beaucoup d’avantages. Vous éviterez de tilt et de vous broke. Vous apprendrez la patience et le bienfait de rester serein lorsque les choses se passent mal. Bien sûr, cela ne signifie pas du tout qu’il faut arrêter de prendre des risques. On a tous une tolérance au risque qui varie selon notre caractère. Mais il y a une façon de prendre des risques de façon « safe ». Il faut contrôler, encadrer et limiter sa prise de risque en fonction de ce qu’on est prêt à supporter. Il faut apprendre à bien se connaître, et anticiper nos réactions et notre plan futur si notre prise de risque ne marche pas.Â
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Bref, je vous encourage tous à contrôler votre prise de risque et à anticiper vos réactions et vos plans si votre risque ne passe pas. Être désolé et se lamenter ne sert à rien. Anticiper, être prudent, doser le degré de risque qu’on est prêt à prendre, ça sert bien plus!
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A bientôt tout le monde!
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C’est l’épisode 6 que j’ai adoré, le 7 m’a un peu déçu!
Ma best serie ever reste « In treatment » égalité avec six feet under!
Les deux sont utilisés, mais de plus en plus le big bet est abandonné pour le « big blind », puisque plus simple à comprendre. De plus, les trackers mettent par défaut en bb/100 (big blinds) et non pas en BB/100 (ptbb ou big bets donc)
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