- Ce sujet contient 8 réponses, 6 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par democrite68, le il y a 4 années et 8 mois.
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Yo. J’étais plus motivé pour glander au soleil que pour grinder. J’en ai profité pour écrire un petit article sur le fameux ‘range avantage’. C’est écrit un peu à l’arrache, pas très rigoureux, mais je crois que ça fera l’affaire. J’ai essayé de rester simple , sans trop dénaturer la théorie.
Pourquoi miser au poker. Jouons une main sans tenir compte de notre range.
Schématiquement, on mise pour trois raisons au poker :
- La value. On est souvent payé par des mains moins fortes.
- Le bluff. Â On fait souvent folder des mains plus fortes.
- La protection. On fait folder des mains moins fortes mais qui ont une équité décente.
On compare donc notre main avec la range de vilain pour déterminer la meilleure action en fonction du board. Le plus compliqué est d’estimer correctement le range adverse.
(Dédicace à Ludovic Lacay qui a mis sur le droit chemin toute une génération de joueurs français. RIP le bet pour infos.)
Pourquoi faut-il considérer toute sa range pour établir une stratégie contre un bon joueur ?
Quand on prend toujours la meilleure décision pour notre main en particulier, on construit des ranges caricaturales et exploitables.
Imaginez qu’on décide de miser toutes les mains qui aimerait value-bet ou bluffer.
Dans une situation où notre range a peu de value bet et beaucoup de candidat au bluff, on va over-bluffer et inversement. Notre range de check va être également trop orientée vers des mains moyennes.
En pratique, contre un joueur faible, on peut se permettre de jouer notre main sans tenir compte de notre range. On peut donner des exploits évidents en micro – limite et même encore en NL50 ; la perche sera rarement saisie.
Il faut apprendre à marcher avant de savoir courir (©Peanuts ce coup-ci). Avant de vouloir jouer correctement son range, il faut savoir jouer correctement sa main contre le range adverse. Néanmoins, avoir une idée de l’équilibre de Nash range contre range (le fameux GTO), permet de progresser dans la compréhension du jeu et d’affiner les stratégies les plus exploitantes.
Comment équilibrer ses ranges : principes basiques
C’est la range de value/protection qui va déterminer la fréquence de bluff. Plus on a de value bet, plus on pourra bluffer.
En conséquence, quand on n’a pas beaucoup de mains fortes, on va miser peu en bluff et avoir une grosse range de check.
A l’inverse, quand on a beaucoup de mains à value / protection, on va miser potentiellement jusqu’à 100%.
Si on a une range de check, elle doit contenir des mains fortes sur toutes les cartes à venir.  On veut donc checker aussi quelques mains fortes et quelques bons draws ; particulièrement oop.
L’avantage d’équité. Qu’est ce que ça implique ?Â
L’avantage d’équité désigne comme son nom l’indique la différence d’équité entre les deux ranges. On peut le mesurer en utilisant un logiciel comme Equilab.
L’avantage d’équité permet d’estimer la fréquence de mise. Tout simplement, parce que plus il est important, plus on aura tendance à avoir des mains qui veulent value bet. La corrélation n’est pas tout à fait linéaire, mais en gros ça donne une bonne indication. (Le besoin de protection qui dépend de la texture du board influence la stratégie de bet à équilibre. La position est également un facteur très important).
Attention, ce n’est pas parce qu’on a un avantage d’équité qu’on veut miser tout et n’importe quoi ! On continue à miser pour les 3 raisons du paragraphe 1. Simplement, ça nous donne une indication sur le % de mains autorisées à miser.
Contrairement à une idée répandue, la fréquence de mise ne donne pas d’indications sur le sizing idéal. On peut très bien miser cher à haute fréquence ou petit à petite fréquence.  C’est plus rare que le classique range bet 1/3 pot, mais celà existe.
L’impact de la position      Â
En théorie, on mise beaucoup moins souvent OOP que IP. (d’autant plus que le SPR est élévé). Plusieurs raisons à cela :
- On ne pourra pas contrôler la taille du pot, donc l’ev des thin value bet diminue.
- Vilain peut float plus large car il va réaliser plus d’équité, donc moins de bluff profitable.
- Checker des mains fortes gagne en ev , parce qu’on ne perd pas nécessairement une street de value.
L’impact de la position est tellement fort, qu’on check quasiment 100% dès qu’on a 50% d’équité ou moins. C’est la raison pour laquelle il y a peu de donk bet en NLHE à l’équilibre.   Â
En pratique, on conseille souvent l’inverse contre les joueurs faibles. Miser OOP et checker IP quand on hésite. Ils vont faire beaucoup plus d’erreurs face à un bet que face à un check , et le coup sera en général plus facile à jouer pour nous grâce à leur passivité. Là encore l’ajustement GTO n’est pas forcément celui qui rapportera le plus d’argent aux tables.
Choisir le bon sizing grâce à l’avantage de nuts
Chaque main a un sizing optimal qui extrait un maximum de value. Plus cher, elle n’est plus payée assez souvent par moins bien ; moins cher elle rate de la value et elle perd des bluffs. En effet, plus le value bet est cher, plus on va pouvoir associer des bluffs.   Â
Pour jouer parfaitement GTO, on devrait utiliser plein de sizings différents et distribuer chaque main à son sizing optimum tout en mixant pour être équilibré. En pratique, même un bon solver rame à partir de 3 sizings au flop. On doit donc choisir un ou deux sizing qui maximisent l’ev pour notre range. Â
Les mains très fortes veulent value bet le plus cher possible. Par conséquent, plus on a de mains fortes qui n’existent pas dans la range adverse, plus on a tendance à vouloir miser cher. Quand on a beaucoup de mains moyennes qui veulent thin value, on aura tendance à miser plus petit.
La texture du board influence également le sizing idéal via le besoin de protection. Sur un board très static , on aura plus tendance à miser petit (on s’en fout de donner des bonnes côtes à des draws qui n’existent pas). Si le board offre beaucoup de draws, alors on veut miser plus cher pour protection.
Résumé / section de la simplification abusive :
- L’avantage d’équité et la position détermine la fréquence de la mise.
- L’avantage de nuts et la texture détermine le sizing optimal
- Contre un joueur faible, on s’en fiche de jouer notre range optimalement. On joue notre main optimalement.
- Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 9 mois par democrite68.
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ça se produit quand on a un énorme avantage de nuts et une range condensée. Par exemple, HJ contre BB sur QJT. On veut value cher tellement de mains qu’on se retrouve à quasi range 3/4 pot.
C’est bien la proportion qui compte. Dans ton exemple, range 1 miserai à haute fréquence pas cher. Pour défendre suffisamment, la range 2 devra payer avec des mains très marginales bien qu’elle ai plus de nuts dans l’absolu. Sur 1/3 pot, elle doit défendre 75%. La range 1 peut donc presque value bet tous les A high.
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