- Ce sujet contient 301 réponses, 2 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Menako, le il y a 3 années et 12 mois.
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SOMMAIRE:
- La découverte chez Ryu
- Learn to fail or fail to Learn
- Le départ à Paris
- Les choses sérieuses commencent (ou pas)
- Du sit’n’go au Cash Game: la transition clé
- Démarrer sur un bon run good…
- La rencontre avec Cuts
- La période la plus intense de ma vie
- La Thaïlande, un nouvel espoir
- Il est l’heure du départ…
- La découverte de Chiang Mai
- NL200 vs Moi – Round 2… Fight!
- TOP3 de mes plus beaux souvenirs à Chiang Mai
- L’arrivée à Phuket, mieux qu’au Paradis!
- Run good et volupté
- Si vous avez la chance de voyager, faites-le!
- Toutes les bonnes choses ont une fin
- La découverte du mental au Poker
- Faire ce qu’on aime, ça paye
- Coaching, Thaïlande et prise de conscience
- La première rencontre avec de vrais ballas
- Credit card roulette, paradis et objectifs
- La consécration chez les Limpers
1. La découverte chez RyuJe joue ma première partie de No-Limit Hold’em à une date qu’il est facile de garder en mémoire: le 1er Janvier 2006. Ce qui est plus flou dans mes souvenirs, et qui l’était déjà en ce 1er Janvier 2006, c’était la soirée du jour de l’an de la veille. En effet, on avait fait une giga big soirée de 120 persones dans la villa d’un pote d’un pote médecin à Cannes. Le truc assez balla, en tout cas à 20 ans, c’était sûrement ma plus grosse soirée « privée » ever. Soirée de folie et beaucoup trop arrosée, endormi à 8h du matin et réveillé le 1er Janvier à… Franchement je sais plus, mais je me rappelle clairement que c’était en fin d’aprem et qu’il faisait presque nuit, donc je dirai aux environs de 17h. Alors oui, il faut s’avoir qu’à l’époque, l’hygiène de vie était bien le dernier de mes soucis, c’est le moins qu’on puisse dire…
Mais revenons au sujet principal de cette entrée de blog, à savoir ma découverte du NLHE. L’ironie veut que cela se produise dans le restaurant Vietnamien d’un excellent pote à moi, restaurant qui est aujourd’hui immédiatement mon voisin du dessous (si vous êtes fort vous avez deviné que j’habite donc au 1er étage puisque les restaurants sont bien souvent au rez-de chaussée)! À l’époque j’habitais déjà à Nice, mais j’étais encore chez mes parents… Et après mes aventures à Paris, puis en Thaïlande, le retour à Nice se fit donc, après moultes recherches infructueuses, dans cet appart’ loué! Totalement par hasard, je me retrouve donc à habiter juste au-dessus de l’endroit où j’avais joué ma première partie de NLHE ever! Kill Tilt sera créé à cet endroit-même (chez moi hein, pas dans le restau de mon pote, faut pas déconner!).
Bref, me voilà donc un lendemain de jour de l’an, la tête bien enfarinée, et cette micro angoisse qui me caractérise dès que je me lève excessivement tard. Je sais pas si ça vous le fait d’ailleurs, mais personnellement dès que mon heure de réveil est tardive, je me sens un peu « sale » et pas très en paix avec moi-même. En réalité, dans mon groupe de potes niçois on a baptisé ça comme étant le fait de se sentir « pouark », ou encore « sensation tort ». Ca désigne tous les moments où on ne se sent pas très bien parce qu’on sait qu’on subit les conséquences de mauvaises décisions de la veille: avoir trop bu, trop mangé, s’être couché trop tard, avoir agi de façon déplacée avec quelqu’un, etc… Bref, quoiqu’il en soit, je me sens « pouark », et je reçois un coup de fil d’un pote giga enthousiaste qui me dit: « Hey on va chez Ryu, le restau est fermé mais on peut squatter la salle pour se faire un poker, ça te chauffe? » Alors oui en fait et vous l’aurez sûrement compris, Ryu c’est le nom de notre pote du Restau, qu’on a baptisé comme ça au lycée de par sa ressemblance à Ryu de Street Fighter. Ni une ni deux je me dis qu’en ayant déjà bien la tête engluée, dans une journée qui s’annonce courte, autant cumuler les vices et aller jouer au poker!
Arrivé sur les lieux, mon pote me dit cash qu’il faut pas qu’on joue au « vieux poker » à 5 cartes, parce que c’est nul et qu’il y a désormais une nouvelle variante qui cartonne aux US et qui se joue à seulement 2 cartes: le No Limit Hold’em! Je suis assez sceptique dès le début, mais mon pote tente de me convaincre: « Mais si tu vas voir c’est génial j’te jure, j’ai vu ça dans l’émission de Canal+ avec Patrick Bruel, le World Poker Tour ». Pour être franc, ça ne m’a pas du tout convaincu sur le coup. Pourtant, si un devin m’avait dit à l’époque que mon destin allait être partiellement lié à celui de Patrick via Winamax, j’aurai sûrement perdu un ou deux testicules en pariant le contraire…
Quoiqu’il en soit, comme je sentais mon pote super motivé je lui dit ok pour lui faire plaisir, et il a commencé à rapidement expliquer les règles qui, il faut l’avouer, étaient assez simples. De plus, j’avais bien joué une vingtaine de parties de poker fermé dans ma vie (sick volume!) donc j’ai vite pu me repérer… Eh ouais, j’étais tellement sharky à l’époque que je savais déjà que le full était supérieur à la quinte! Après 1 tour de table j’étais littéralement à fond! J’étais assez surexcité, j’avais envie de jouer plus de mains, plus vite… Je n’ai honnêtement aucun souvenir précis d’un coup un d’une main jouée dans cette première partie live, mais je me rappelle que j’avais rarement autant accroché à un jeu.Ni une ni deux, je rentre chez moi, allume instantanément mon pc pour aller sur google et taper « poker » sur le fameux moteur de recherche pour voir un peu ce que ça donne. Je vois qu’il est possible de jouer en ligne, je cherche même pas à comprendre et je clique sur un lien « poker.fr », télécharge le logiciel et dépose instantanément 10€ (~12$) sans réfléchir, les étoiles dans les yeux. Je n’ai jamais été ce genre de joueur à avoir peur de perdre mes 10€ dans des jeux d’argent genre « c’est le mal », peur de devenir addictif… Et même si je ne savais même pas qu’on pouvait jouer en playmoney ou en freeroll, de toute façon j’aurai jamais eu la motivation de passer par cette étape. Je voulais gagner du cash au plus vite, monter les limites!
La capture d’écran que vous pouvez-voir ci-dessous est extraite d’un screenshot que j’ai sur mes disque dur depuis… ben 10 ans! Enfin environ, car ça devait être environ 6 mois après avoir déposé sur poker.fr. D’ailleurs je me rappelle très bien de l’excitation ressentie ce jour-là! J’avais du appeler ma copine pour lui dire que j’allais être en retard au dîner chez sa mère, parce que j’étais trop bien placé dans un tournoi de poker avec 250$ à la gagne! L’émotion était tellement forte, c’est fou quand j’y repense… Pour la petite histoire, j’ai fini 2ème sur ce tournoi pour environ 150$ de gains, et c’était une de mes plus grosses émotions poker de mes débuts!Pour revenir au soir-même où je dépose mes 10€ cash, je me rappelle avoir enchaîné 3-4h de poker d’affilée avant d’aller me coucher car j’avais cours le lendemain. Je me rappelle aussi que j’avais lancé 1 table de cash game en NL4, puis très rapidement une deuxième, car je chattais ma race. Comme vous pouvez le voir, très très bon BRM à l’époque . J’avais du finir up d’environ 15-20$, un truc du style. Le lendemain, j’ouvre immédiatement 4 tables, sans même savoir que le concept de multitabling existait. J’avais passé des milliers d’heures (oui, milliers!) à jouer à Starcraft, et je voulais que les choses aillent vite et s’enchaînent sans interruption, et sur 4 tables ça me convenait bien à l’époque.
Bref, j’ai passé les 5 soirées suivantes en rentrant de la fac’ à jouer au poker en ligne, totalement excité. Je faisais n’importe quoi, mais je jouais très agressif, pas du tout « nit » comme cela a pu être le cas à un moment donné plus tard… Je relançais toute main potable et je faisais vraiment ce qui me passait par la tête en cliquant sur les boutons, en bon LAGtard. Je me rappelle que je relançais toutes mes pocket paire preflop à 1$. Soit 25bb… Oui oui, vous avez bien lu! Car j’avais remarqué que les joueurs payaient trop souvent preflop, et ça me gonflait, je voulais faire le ménage! Et quand je mettais 1$ preflop, soit tout le monde couchait, soit seulement un ou deux joueurs me payait… Et du coup, au flop le pot faisait 2$ ou 3$, et lorsque je faisais un cbet en bluff ça passait souvent (je connaissais pas le concept de cbet à l’époque bien évidemment!)! Et quand je touchais un brelan, soit 1 fois sur 8, soit je checkais ma main en slowplay, soit je misais tout petit pour garder les joueurs dans le pot. Bien évidemment c’est une stratégie désastreuse de nos jours, mais à l’époque, il y a 10 ans, il faut savoir que le concept de 3bet light n’existait même pas! Donc être agressif de façon totalement absurde pouvait très bien fonctionner en micro limites. Bon, et soyons clair, je runnais comme Jésus aussi! Quoiqu’il en soit, à la fin de la semaine, j’avais converti mes 12$ en 134$. J’étais encore plus à fond qu’au début, et je pensais tout le temps au poker, je ne pensais qu’à ça!La suite, je vous la raconterai la semaine prochaine si ça vous intéresse! En attendant, faites pas les gros fishs comme moi à l’époque, respectez un bon BRM et travaillez votre jeu!
Pe4nuts
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Haha merci pour vos retours! J’ai edit le post car je me suis rendu compte que je me suis planté! J’ai découvert le poker en Janvier 2006, et non Janvier 2004!
Sinon, Starcraft c’est la vie!
C’etait quoi ton pseudo Starcraft sur bnet ? parsqu’on a du se croiser alors Pseudo : exp(x)
Sur brood war j’ai eu plusieurs pseudos: kkwet, headinclouds, TiFoN et je sais plus trop les autres… ^^
Sur Starcraft II j’ai basiquement eu: PeanutsCa manque de pas jouer mais bon en dessous de 15h / semaine, trop difficile de rester compétitif et bien travailler ses builds et tout!
Dans ce cas, juste avant ta capture d’écran c’est « … Ben 10 ans » et pas « 12 ans ».
Thx je viens d’edit!
Je sais pas pour toi mais j’ai eu beaucoup de mal a jouer a Starcraft 2, pas la meme magie..
Ben honnêtement je l’ai énormément geek, mais ouais, clairement pas la même magie… Le fait de pouvoir mettre toute l’armée dans un seul groupe de control a un peu tué le truc ptete!
Slt Simon pour le brm ça me semble correct 2,5BI pour l’epoque
Ouais pas mal hein! Puis avec mon edge de l’époque ça allait!
Par contre pour ta story tu te foutrais pas un peu de notre gueule… Bah ouai il y avait pas le .fr en 2006
Eh ouais, moi j’étais là avec les début sur le .com!
Ah non mais par contre les gars ça s’appelait vraiment poker.fr hein! Preuve ci-dessous et petit teaser du prochain article…
C’était juste un skin de « doylesroom.com », même soft et tout, mais ils avaient pris un nom de domaine .fr du coup! Aaaah cette nostalgie…
cool cette article sa nous rajeunis pas tous ça » hein les trentenaires » club Dorothée super ness et mégadrive
Et les pogs surtout, LES POGS! J’ai retrouvé ma collection y a pas longtemps, j’ai failli chialer!
Chapitre 2: Learn to Fail or Fail to Learn
La semaine dernière je vous laissais à la fin du premier épisode de ce blog sur mes 134$ accumulés lors de ma première semaine de grind ever! Parti de 10€ soit ~12$, j’avais bien évidemment des étoiles dans les yeux, et je me voyais déjà continuer sur cette lancée! Je trouvais absolument incroyable de pouvoir gagner de l’argent en jouant à un jeu de stratégie. Pour moi, le poker n’était vraiment ni plus ni moins qu’un jeu vidéo de stratégie en ligne (c’est toujours le cas d’ailleurs). J’abordais le poker de la même façon que lorsque je jouais à Counter Strike ou Starcraft. Sauf qu’en plus, lorsque je gagnais, je gagnais de l’argent: totalement incroyable! Il faut bien se rappeler qu’à l’époque, le poker en ligne n’était absolument pas connu en France, c’était vraiment les tous premiers balbutiements! Je me rappelle que lorsque j’en parlais à mes potes à la Fac ou dans mon entourage, tout le monde hallucinait un peu. Je voyais bien dans le regard des gens qu’ils se disaient quelque chose du style « ah lala il me fait bien marrer Simon avec son poker, mais c’est qu’un jeu de hasard il ne pourra jamais véritablement gagner de l’argent. » Et puis bon, à l’époque, il faut bien avouer que mon style de vie et mon attitude ne m’aidaient pas spécialement à être pris au sérieux! Étudiant de philosophie à la fac’, qui passe son temps à jouer aux jeux vidéos ou au poker, et à faire des soirées avec les potes jusqu’à pas d’heure…
Bref, j’accrochais à fond au poker, mais les semaines suivantes, tout ne fût pas aussi rose que la première. A force de jouer comme un fish et de faire n’importe quoi, ça finit toujours mal… Après quelques semaines de poker donc, mon pic de gains avait était à 134$ dès la première semaine, mais j’étais retombé à ~85$. Je me rappelle très bien du montant car c’est ce que j’ai mis sur la table, full bankroll, en NL100. Sisi, je vous jure, l’erreur classique de gros fish, je l’ai faite!
Il était 5h du matin et j’avais passé toute la nuit pour finir une dissertation de philo. J’étais assez content du résultat, et je me suis dit que de toute façon je n’allais pas dormir seulement quelques heures pour aller finalement en cours à 9h du matin. Et là idée « géniale »: « Oh tiens, si je me faisais un petit poker! » Ça faisait quelques jours que je perdais en NL4 et j’en avais marre de jouer aussi « petit ». J’avais observé pas mal de tables en NL50 et en NL100, et je trouvais ça génial: là au moins quand on gagnait une cave, on avait de quoi se faire kiffer! Ce à quoi je n’avais pas trop pensé à ce moment-là, c’est que lorsqu’on perdait une cave à ces limites, on perdait aussi quelque chose de conséquent. Et ça fait pas kiffer. En l’occurence et pour moi, ça revenait à perdre l’intégralité de ma maigre bankroll. Mais bon, je me croyais bien au-dessus du lot, et je sentais que ça allait bien se passer. Je ne connaissais pas les règles de bankroll management et la variance même si j’en avais une vague intuition… Mais de toute façon, si quelqu’un avait essayé de me raisonner à ce moment-là, je ne l’aurai pas écouté. Parfois, on a besoin de se prendre le mur en plein dans la gueule, tout seul, en suivant sa bêtise jusqu’à bout. Et ça n’est qu’après coup qu’on peut rebondir pour mieux avancer.Animé par une témérité aveugle, je me suis donc assis à une table de NL100 6-max, où un seul joueur était à la table avec ~100$ devant lui. J’ai mis toute ma bankroll soit 85$, et j’ai commencé à jouer. Dans les 2 ou 3 premières mains, j’ai fait une énorme bluff river à tapis, et c’est passé. J’avais le coeur qui battait comme jamais, une adrénaline de folie, c’était vraiment incroyable! C’est impossible à décrire quand on ne joue pas au poker, mais vous tous savez bien ce dont je parle: une intensité émotionnelle absolument énorme, qui nous fait « nous sentir en vie », vibrer…
Et puis ce qui devait arriver arriva. Seulement 3-4 mains plus tard, je me retrouve de nouveau à tapis en plein bluff. Mais cette fois, je suis payé, je vois toute ma bankroll partir dans les mains de mon adversaire et je me sens absolument vide. Défait. Choqué. Je me rappelle vraiment de cet état là, car je l’ai rarement ressenti dans ma vie. Je n’étais pas du tout en tilt mais vraiment « vide », abasourdi. En mode « What the fuck just happenned?!« . Je crois qu’à l’époque je n’avais pas réalisé que oui, quand on joue full bankroll, qu’on bluff et qu’on perd, toute notre bankroll y passe. Ainsi que toutes les heures de grind précédentes qui avaient permis de monter, petit à petit. Et du coup ben on se retrouve à 0, et c’est choquant… En tout cas moi ça m’a vraiment choqué! J’étais vraiment étonné d’avoir fait quelque chose d’aussi stupide! L’émotion de colère envers moi-même ou de frustration que j’aurai pu ressentir était insignifiante par rapport à l’immense émotion d’étonnement et de honte vis à vis de ce que je venais de faire. 3-4 semaines de grinds et environ 60h de jeu envolées en même pas 10 mains. En 3 minutes. Wtf…Je ne sais plus trop ce que j’ai fait ensuite, mais j’ai du aller me faire une partie de starcraft ou autre, et je suis allé à la Fac. Comme dit plus haut je n’étais pas en tilt mais vraiment abasourdi, et j’avais un peu honte. Je m’en voulais d’avoir été aussi stupide en fait, je n’en revenais pas. Comment était-ce possible de faire une erreur pareille, aussi grossière? Mon ego en avait pris un gros coup, et c’était tant mieux. J’ai passé la journée à réfléchir à tout ça en nuit blanche, et j’ai du laisser couler quelques jours ensuite, je ne me rappelle plus très bien des détails. Ce dont je me souviens très bien c’est qu’au bout de quelques jours je me suis dit quelque chose du style: « Bon ok Simon tu as merdé, c’est pas grave. Je vais pas perdre mon temps à redéposer 10$ et espérer remonter jusqu’à 100$, j’ai pas la motivation. Je vais déposer 100$, et à partir de là, je ne redéposerai plus jamais un centime sur les sites de poker si je perds tout. » À l’époque j’avais beau être étudiant, je vivais chez mes parents. 100$ c’était environ 75€ donc pas non plus la mer à boire. Je donnais des cours particuliers de Maths et je bossais 1 fois par semaine au marché, donc c’était plus ou moins ce que je gagnais en une semaine.
La leçon m’a donc coûté 85$, mais elle en valait le coup! À partir de ce moment-là, j’ai fait très attention à ma bankroll. Je n’ai pas immédiatement appris le concept de « Bankroll management » de façon théorique, mais je l’appliquais sans le savoir. Car le bankroll management, je l’avais appris de façon violente et émotionnelle: en voyant ma bankroll voler en éclat en 3min. J’ai donc continué à faire un peu de cash game, mais je me suis rapidement mis aux Sit’n’go: le niveau était encore plus catastrophique qu’en cash game, et en jouant 1 ou 2 tables à la fois, il n’y avait pas beaucoup de variance. De plus, on pouvait faire des SnG à 1$, soit 1% de ma bankroll, ce qui me rassurait vraiment quant au risque de potentiellement tout reperdre. En jouant aussi sérieusement qu’il m’était possible de le faire à l’époque j’ai pu m’en sortir et monter petit à petit une bankroll de 500$, en environ 8 mois de grind. À cette époque je ne passais que très peu de temps à lire de la stratégie poker. Tout le temps que je consacrais, c’était du grind. Je lisais bien sûr de temps à autre un petit article, un petit tableau de statistiques ou autre, mais pas grand chose. Le niveau était littéralement déplorable, donc ça suffisait à avoir un petit edge.
Je ne sais pas pourquoi, mais ce cap de 500$ signifiait vraiment quelque chose pour moi, ça paraissait très concret. Je me disais: « ok, si y a moyen de gagner 500$ à ce jeu, en s’y prenant beaucoup mieux et en devenant meilleur, y a peut-être moyen de gagner bien plus… » Je vous raconterai dans le prochain épisode comment j’ai commencé à réellement prendre le poker au sérieux et ce qui m’a aidé à faire un peu décoller tout ça…
Cya!
C’est vraiment un plaisirs de te lire ! Vivement le prochaine épisode !!!
Héhé thx, je prends un pied fou à écrire aussi, ça fait putain de longtemps! Je viens de finir justement l’écriture du prochain épisode pour la semaine prochaine…
Salut P4enuts, Un plaisir de lire tes débuts au poker, on attend la suite jusqu’au crush de la Nl100 ! Keep going.
NL200!
Enfin ça a mis plus longtemps que la NL100 par contre, et la NL200 de l’époque était sooo soft!
Chapitre 3: Le départ à Paris
Dans le Chapitre 2, je vous avais laissé sur mon premier gros cap psychologique franchi avec 500$ de bankroll atteint. Quelques mois plus tard, je me retrouvais à quitter ma ville natale, Nice, pour aller continuer mes études de philosophie à Paris. Je m’inscrivais donc en MASTER 1 de Philosophie Politique à l’Université Paris IV, à la Sorbonne (putain comme ça claque d’écrire ça!). Même si j’adorais le poker, j’adorais encore plus la philosophie. C’est d’ailleurs encore le cas je crois! Cette période étudiante m’a vraiment énormément marqué, et beaucoup apporté… J’y ai développé des compétences qui sont vraiment essentielles pour mon propre bonheur: l’esprit critique, l’ouverture d’esprit, l’articulation logique des idées, et bien évidemment plein de concepts et thématiques que je n’aurai jamais pu découvrir sans la philosophie! Par exemple, lorsque j’ai écrit il y a quelques semaines l’article « Changer ce qui dépend de nous et accepter sereinement le reste« , c’est directement inspiré de l’étude des philosophes stoïciens, qui insistaient beaucoup sur l’importance de savoir distinguer entre les choses qui dépendent de nous et celles qui n’en dépendent pas. Quand j’ai pris de gros risques dans ma vie, j’étais rassuré par Nietzsche qui disait qu’ « il faut vivre dangereusement« . Et quand je pense encore aujourd’hui à l’avenir, j’essaie de me rappeler la sagesse de Spinoza et son amour pour la béatitude (le fait d’être aussi heureux que possible), qui est selon lui le souverain bien en ce bas monde!
Bref, je sais bien que la plupart d’entre vous voient la philosophie comme quelque chose de ringard, inutile, ou au mieux « sympa deux minutes mais un peu ennuyeux. » Je ne vais donc pas trop développer ici, mais je continue de penser que notre monde manque cruellement de sagesse et de raison, et que réhabiliter comme il se doit la philosophie pourrait grandement aider à redresser un peu la barre… Allez qu’importe, revenons au poker! En partant à Paris, j’étais bien évidemment le cliché parfait du bon étudiant bien brokish. Fort heureusement, mes parents m’aidaient financièrement histoire de me payer un petit loyer, mais c’est tout! Heureusement j’avais des APL pour me payer la bouffe, et les cours particulier pour le reste… Mais vous l’aurez deviné, mon plan était de faire rentrer de l’argent avec le poker! J’avais beau être motivé à fond, j’étais aussi réaliste: je n’étais pas du tout au stade de prétendre pouvoir gagner 200-300€ / mois avec le poker, donc je me fixais juste comme objectif de monter ma bankroll petit à petit, et voir si justement j’arrivais à avoir un gain horaire d’au moins 10$ avec le poker.
Comme tout cela était encore loin, il faut en venir à la triste réalité: avec le petit budget que j’avais, c’était bien difficile de trouver des studios corrects! J’ai d’abord fait une coloc de 3 mois avec un de mes meilleurs potes, dans son studio de 25m² rue Lecourbe. Je dormais par terre sur un futon, et tout se passait très bien mais ce n’était pas tenable long terme… J’ai donc trouvé un premier « plan », mais qui s’est avéré désastreux, jugez par vous-même:Alors première chose: oui si vous voulez, vous pouvez faire la blague sur le rouleau de sopalin qui est sur la photo, c’est un classique toujours bon à noter. Bien sûr maintenant que j’en ai parlé ce sera beaucoup moins drôle donc à vous de voir ! Deuxième chose comme vous pouvez le voir: c’est vraiment la loose! En fait ce plan studio était un « tuyau » filé par mon voisin de palier de l’époque à Nice. C’était une coloc dans un appart’ à 3, où on avait chacun une « chambre ». La mienne était dans un état si déplorable que j’ai arraché la moquette, et qu’on a repeint les murs avec le proprio. Mais même après ça, c’était dur de se réveiller sans ressentir une violente vague de dépression arriver! Il faisait toujours froid dans la chambre déjà car on était à Paris en Novembre, et ensuite parce que le proprio était ulra radin. Il n’allumait le radiateur que pendant les heures creuses de 23h à 6h du matin, l’enfer! On avait une Livebox pour l’adsl qui traînait par terre dans le couloir, une salle de bain avec un carrelage si froid que ça transformait mes doigts de pieds en Mr. Freeze quand je marchais, et comble de tout ça… Le proprio venait utiliser nos toilettes pour la « grosse comission » chez nous parce que dans son appart’ (qui était sur le palier à côté) les WC ne marchaient plus. Il n’y avait pas non plus de cuisine, donc je vous raconte pas le bordel pour se faire ne serait-ce qu’un plat de pâtes… Je faisais cuire le tout sur une mini plaque électrique, et faisait la vaiselle dans le lavabo. Quand j’y repense je me demande comment j’ai pu tenir 2 mois et demi dans ces conditions. Surtout qu’à l’époque je faisais des Sit’n’go 6max en lisant Poker Cadillac de François Montmirel, et ses conseils me tiltaient totalement. Je m’efforçais d’appliquer sa stratégie en SnG mais je sentais bien que ça ne marchait pas! Je me disais « ouais mais c’est un pro, suis ses conseils »… Et après 2 semaines ma façon de jouer était devenue tellement horrible que j’ai totalement envoyer péter tous ses conseils, pour rejouer à ma façon, en essayant moi-même de trouver mes propres erreurs et de les corriger. S’il y avait quelques conseils ultra basiques sur les statistiques ou autre, dès que ça parlait vraiment stratégie poker, ce bouquin était déjà dépassé à son époque. Bref, j’avais atteint le point de rupture: le seul endroit où j’étais bien, c’était à la fac de philo ou en soirée! Dès que je rentrais dans ma chambre pourrie et/ou que je jouais au poker, c’était le tilt!
Je me rappelle de la scène comme si c’était hier: après plusieurs jours à râler sur la précarité de cette chambre et à me rendre compte que j’étais pas du tout heureux dans ces conditions de vie, je me suis tout simplement tiré de « la grotte », comme on l’appelait pour se marrer avec mes potes et ma copine! Le proprio faisait tout au black sans caution, profitait d’étudiants sans le sou pour louer un appart’ dans des conditions déplorables, et venait utiliser nos toilettes en ouvrant la porte sans frapper, donc je n’ai eu aucun scrupules… Je suis retourné chez mon pote avec qui j’avais fait 3 mois de coloc pour cette fois 3 semaines, le temps de trouver un autre appart’ bien mieux, vers Alésia (14ème arrondissement). Là c’était le jour et la nuit! Certes je payais plus cher, 650€ / mois, mais l’appart’ était refait à neuf, 32 m² avec une grande chambre, petite cuisine / couloir séparé, et petite salle de bain séparée. Les nuts total pour un étudiant qui vit la bohème à Paris! Qui plus est, 2 mois après un de mes meilleurs potes est arrivé sur Paris et on a fait une coloc pendant 6 mois, ce qui a sensiblement allégé mon loyer! Bref: j’étais enfin calé!
C’est là que tout a enfin pu « sérieusement » commencer. Par « sérieusement », je veux dire que j’avais vraiment de réelles ambitions au poker. Je voulais à tout prix que le poker me rapporte au moins autant que mes cours particuliers que je donnais sur Paris, soit 15€ / h. Je voulais prendre mon temps et y aller étape par étape, et d’abbord monter une vraie bankroll solide d’au moins 2000 ou 3000$ pour grind pour grind des NL10-NL25 , et « après on verra ». C’était mon « plan » de l’époque! Je savais qu’avant de me fixer pour objectif de gagner 15€ / h, il me fallait au moins 3 éléments:1. Être capable de jouer des heures entières au poker en étant concentré et motivé
2. Avoir une bankroll permettant d’encaisser des swings
3. Avoir une bonne expérience et maîtriser non seulement les concepts techniques de base, mais aussi les concepts avancés (donc apprendre des meilleurs)Tout était en place et je n’avais plus d’excuses: j’avais un bon appart’ et un beau setup de grind, des potes, ma copine qui me soutenait, et les cours à la FAC ne me prenaient pas plus de 15-20h par semaine. C’était le moment d’y aller à fond mais ça, c’est une histoire que je vous raconterai dans le prochain épisode! Mais c’est là que tout va commencer en mode « à fond »!
on comprend que tu aies eu envie de te tailler les veines avec le cutter jaune sur le lit.
haha non c’était pas à ce stade quand même, heureusement!
Le cutter jaune venait de servir pour arracher la moquette désastreuse qu’il y avait juste avant!
+100% : AMHA, on a tous bien des choses à apprendre des grands maîtres si on garde l’esprit critique et l’ouverture d’esprit.
Il me semble aussi, mais dans notre société la sagesse, la raison et la prudence sont plutôt méprisés au profit de l’extravagance, du clash et de l’instantanné… Ce serait bien de trouver un juste milieu imo car sinon j’ai bien peur qu’on aille au devant de sacrés problèmes…
650€/mois… Wow, la vie à Paris semble bien dur.
Oula bah c’était y a 10 ans, maitenant mon studio de l’époque doit se louer entre 800 et 900€ easy… Le prix des loyers c’est totalement n’imp’ à Paris!
L’ampli branche sur la table te servait d’enceinte pour le PC ?
Haha yep bien vu! Peu après ma chérie m’a offert des enceintes pour Noël et c’était quand même plus pratique!
Chapitre 4: Les choses sérieuses commencent (ou pas)!
Dans le chapitre 4, je vous avais expliqué comment j’étais enfin installé à Paris dans de bonnes conditions: un beau studio, un super pote en coloc avec moi pour partager le loyer, la motivation à bloc, et la fac de philo qui me plaisait toujours à fond sans que ça soit trop contraignant niveau horaires de cours! Pour moi les choses sérieuses commençaient… On était début Janvier 2007. Mais comme le titre le sous-entend, il s’est avéré en réalité que dans les faits, j’étais bien loin de faire les choses bien, surtout les premiers mois! En effet, en étant en coloc avec un pote, c’était difficile d’avoir des moments au calme, tranquille, soit pour bosser mon jeu soit pour grinder. Et puis, il faut le dire, on ne se gênait pas pour cumuler les apéros au pastis dès 18h, jouer aux jeux vidéos ou refaire le monde en faisant les cons! J’arrivais malgré tout à trouver quelques créneaux tranquille, mais la plupart du temps je jouais avec mon coloc à côté, et évidemment on parlait en même temps donc j’étais vraiment pas très focus! En témoigne la vidéo ci-dessous, que j’ai retrouvée dans les archives de mon disque dur, totalement epic! Je « discute poker » avec ma copine qui me rail à côté! Sick sick… Désolé pour la qualité son et vidéo, j’avais record ça avec un appareil photo numérique de l’époque…
Comme vous pouvez le voir, je suis un total fish à l’époque, je fais un bluff avec JTs et vu que ça passe je me dis que c’est bien joué, totalement result oriented!
Petit passage intéressant aussi sur le « j’ai l’impression que j’ai jamais de mains… » Enfin comme quoi, on peut vraiment partir de très bas, et progresser petit à petit! Faut dire que là, y avait vraiment de la marge de progression! Bref, j’ai passé les 3ers mois à grinder en dent de scie, mais j’arrivais malgré tout à jouer pas mal d’heures, et ma bankroll continuait de monter en Sit’n’go. J’ai d’excellents souvenirs de ces premiers mois à Paris, car on a rencontré plein de gens sympas, et c’étaient mes premières années « d’émancipation ». Je me suis même retrouvé dans une soirée avec Bouba et Greg le millionnaire, c’est vous dire la classe (2nd degré obv, ils ne font pas vraiment partie de mes idoles! ). Pour la petite histoire, c’était pas mal nawak cette soirée! Mon coloc (qui est manequin), sortait à l’époque avec Gysèle Soares qu’il avait rencontré à l’île de la tentation (wtf!). Du coup cette Gysèle connaissait vaguement des « gens », et pour sa pendaison de crémaillère certaines « personnalités » étaient là… Je me rappellerai toujours du moment où j’ai entendu Bouba dire à son pote « non mais vazy Diams elle m’a trop soulé » et chais pas trop quoi après, j’ai pas entendu la suite. J’avais grave envie de troller Bouba mais pour ceux qui me connaissent, niveau gabarit c’est un poil risqué… Même si je suis ceinture verte-jaune au Judo, le move consistant à aller taquinner Booba ne me paraissait pas très EV+ . J’ai fait des rencontres heureusement moins superficielles, notamment plein d’étudiants en philo vraiment géniaux, c’était super de pouvoir parler avec toutes ces nouvelles personnes de plein de sujets qui me passionnent!
BREF c’était un peu le boxon cette période, mais c’était bien tripant de faire un peu n’importe quoi sans penser à l’avenir! Justement en parlant d’avenir, vous verrez dans les prochains chapitres qu’il m’a fallu retomber les pieds sur terre, et l’attérissage fût un peu violent…Quoiqu’il en soit, en Avril 2007 les choses avancèrent pas mal niveau poker: j’avais découvert Club Poker et même si je lurkais (c’est à dire que je lisais le forum sans participer), j’avais pris conscience de pleins de concepts basiques mais fondamentaux au poker. Aussi, j’avais découverts mes deux premiers gros potes Poker: Harri & Loïc. Mon niveau a littéralement explosé à ce moment-là (n’oubliez pas que je partais de très, très bas! ). C’est aussi à ce moment que j’ai découvert le site de Sngicons, qui cartonnait à l’époque avec le top des coachs en SnG. C’est à partir de ce moment que j’ai compris plusieurs choses:
– On peut vraiment gagner beaucoup d’argent avec le poker sur le long terme, en appliquant une stratégie EV+
– Il y a beaucoup de variance, et c’est normal d’avoir de gros swings
– Les trackers sont des logiciels puissants permettant de bosser notre jeu, et d’analyser nos résultats
– Le multitabling est indispensable pour tout joueur pro online
– Il y a des notions techniques et mathématiques indispensables (ranges d’open, cotes, Cbet, equity, EV, implied odds, 3bet light, etc…)
– Il faut avoir une bonne bankroll pour affronter l’avenirLà les choses sont allées assez vite. J’étais vraiment passionné à ce moment-là, et je pensais tout le temps au poker. J’en rêvais, je me réveillais avec l’envie de jouer, j’adorais parler poker avec Harri et Loïc… Je dévorais les vidéos de SnG icons et je rêvais de gagner ne serait-ce que le quart de leurs gains: les coachs fieryjustice ou bigjoe faisaient des mois à 10-15k$. Comme j’arrivais très vaguement à gagner avant de découvrir tout ça, le fait de faire les choses sérieusement m’a pas mal fait décoller. Je tenais un journal de bord (l’ancêtre du Poker Doc), et ça m’aidait à structurer mon approche du jeu, à définir des axes de progression, et à passer à autre chose après mes sessions.
J’ai aussi fait mon premier bootcamp à cette époque (Juillet 2007) ! Harri était passé sur Paris avec un autre pote à moi, et on a passé environ 10j à ne faire que jouer au poker, enfermés dans mon studio, environ 10h par jour. Je me rappelle que je n’arrivais pas à m’arrêter de jouer, j’étais avide de monter ma bankroll et de progresser! Je n’ai plus jamais eu autant de facilité à faire du volume qu’à cette époque! La raison à cela est tout d’abord que ma motivation était à 2000% car je venais à peine de comprendre qu’il était tout à fait possible de vivre du poker en ligne. Ensuite, je n’étais pas du tout en mode « pro ». Mes parents m’aidaient encore pour payer le loyer, et je donnais des cours particuliers. Je ne touchais jamais à ma bankroll poker pour justement la faire monter le plus haut possible, et je ne dépendais donc absolument pas du poker pour vivre.Tout se passait bien, et entre Février 2007 et Septembre 2007, ma bankroll était passée d’environ 650$ à 2800$. J’étais passé du 1-Tabling sur des SnG à 5$, à du 9-Tabling sur des SnG à 20$. J’étais « habitué » à swing 500$ en quelques jours. Bien sûr je n’étais pas un bon joueur, mais j’étais suffisamment bon pour vraiment battre ma limite sur un sample raisonnable d’environ 5000 sit’n’go. J’avais une bankroll correcte, la rage d’aller plus loin, et je maîtriser les notions les plus élémentaires du poker. J’étais entouré de bons joueurs eux aussi motivés, et j’avais enfin atteint mon premier « but » poker: je gagnais ~10$ / h quand je jouais au poker. Il était temps de passer à la vitesse supérieure, et c’est là que je me mis de nouveau au cash game et que les choses prirent une toute autre tournure!
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J’ ai que 2 minutes de vidéo sur les 45, je ne sais pas si c est normal.
Yep c’est un bug de l’ancienne vidéo, je vais edit ça sur Youtube! ^^
ET sinon, t’avais pas d’autres babes que booba et greg le millionnaire à montrer ??
Sisi voilà une photo de Gysèle en mode retouche super cheap haha:
Put*** je sens que j’ai fait une connerie en publiant cette vidéo d’il y a 10 ans, jamais malin de sortir des vieux dossiers!
Chapitre 5: Du sit’n’go au Cash Game: la transition clé!
Ça y est. J’avais atteint un premier gros « cap » psychologique, pour ma part du moins c’était vécu comme tel! À peine plus d’un an et demi après avoir découvert le poker, j’étais passé du débutant complet qui captait rien du tout à ce jeu, au joueur qui avait quelques notions, travaillait son jeu, savait grinder 8h/jour, et était motivé à bloc. Surtout, ma Bankroll était passée de 10$ à 2800$, et j’avais atteint un premier objectif très important à mes yeux: je gagnais 10-15$ / h en jouant au poker, soit plus ou moins le SMIC horaire. C’était un peu un « rêve » lorsque j’avais fait mon premier dépôt à l’époque… Cependant soyons très clairs: je n’étais pas bon. Je pense même que j’ai longtemps eu un problème de confiance au poker: je me sous estimais constamment, j’avais tout le temps peur de perdre plusieurs buy-ins… Pourtant, la réalité était là: si je voulais aller plus loin (et dieu que je le voulais!!), il fallait que je passe à la vitesse supérieure: Le Cash Game. Je tiens aussi à préciser que ce que je décris là n’était possible que parce que le niveau était très faible à l’époque. Il est toujours possible d’avoir une telle progression en un an de nos jours mais c’est plus rare: il faut fournir plus d’efforts, plus travailler son jeu, être plus carré… Mais l’un dans l’autre, il y a aussi infiniment plus de ressources pour progresser de nos jours, même si le niveau est plus dur! J’ai quand même pas mal d’exemples de membres KT et potes qui ont tout à fait réussi en 1-2 ans à s’installer en NL10 ou en NL30 avec un bon winrate et une bankroll de 2000€+, donc pas d’excuses!
Mais revenons à mon histoire de l’époque: Je vous ai parlé dans les chapitres précédents de deux très bons potes qui m’ont énormément aidé à mes débuts (et même après): Harri et Loïc. Au tout début je ne connaissais que Harri que j’avais rencontré via le forum Club Poker, et celui-ci m’avait fait découvrir le site de coaching en Sit’n’go SnGIcons: une révélation! On avait beaucoup grind ensemble ce format. Mais début Septembre 2007, tout change: Harri découvre le cash game et m’en parle comme d’un nouvel eldorado. « Il y a beaucoup plus à gagner qu’en sit’n’go! » me dit-il en trépignant d’excitation! « Si tu voyais les tables, il y a des fishs énormes qui font n’importe quoi, parfois il y en a 3, même 4 à la table, c’est incroyable! » Vous l’aurez compris: mon cerveau s’était recâblé dans l’instant pour jouer en cash game.
Je me rappelle d’une phrase qui m’avait vachement marquée parce qu’à l’époque je trouvais ça incroyable… En effet, Harri me parlait donc de stratégie en Cash Game, et il me disait que c’était vraiment différent du Sit’n’go, qu’on jouait beaucoup plus de mains, et qu’on pouvait se permettre de relancer de mauvaises mains UTG par exemple. C’était l’avantage de passer du Full-Ring au 6-max. Il avait lu des posts de ManuB à l’époque sur le Club Poker, et il m’a dit, comme une découverte « magique » : « C’est génial! Tu vois, ce qu’il fait ManuB, c’est qu’il relance TOUTES les mains qu’il joue, il ne limp jamais! Du coup quand il relance il peut aussi bien avoir une paire d’As que 78s ou KJ, et l’adversaire ne peut pas du tout deviner sa main du coup! » Le simple fait d’écrire ces lignes me remplit de honte, mais à l’époque c’était un peu une révélation. Tout comme le 3bet light le fût aussi: tous les joueurs de poker qui ont connu ce jeu en 2006-2007 pourront en témoigner: Open, Cbet ou 3bet « en bluff » avec rien, c’était vraiment une « technique » un peu magique. Car en effet, en cash game, il y avait énormément de gens qui jouaient un poker basiquissime: les joueurs misaient en fonction de la force de leur main, et la plupart n’osaient quasiment jamais bluffer. Aujourd’hui, personne ne considère le Cbet comme un « bluff », mais pourtant à l’époque miser au flop alors qu’on n’a rien touché était déjà une line « agressive » en NL25…Bref, je vous la fais rapide: j’ai été incroyablement conquis et enthousiasmé par le lobbying intense de mon pote Harri pour le Cash Game. Ni une ni deux, je dépose alors toute ma Bankroll de 2 800$ sur une toute nouvelle room pour m’asseoir sur 4 tables de NL25 les jours qui suivent. Et les choses se passent bien dès le début. Je run good, et le niveau est déplorable. D-É-P-L-O-R-A-B-L-E!!! Je regrette de ne pas avoir filmé de vidéos à l’époque pour vous apporter la preuve, mais en gros j’avais 100% du temps au moins 2 fishs par table de style 54/9, passifs et Calling station, le rêve… Et parfois c’était 3-4 fishs à la table, c’était incroyable… Et il faut savoir que les « regs » qui étaient à côté n’étaient pas du genre « chiants à jouer » avec 3bet light, 4bet light, floating et compagnie hein! Entre « regs » on ne se livrait presque aucune bataille: on avait tellement d’argent à faire sur les fishs, qu’on ne se jouait quasiment pas… Bien évidemment je n’avais pas du tout le niveau pour bien exploiter de façon optimale ce field incroyable, mais ça suffisait… J’exagère un peu, mais globalement il suffisait de jouer tight voire nit, attendre ses AA / KK, les brelans et autres mains nutsés, et laisser les fishs s’empaler dessus avec leur top paire.
Ce premier mois de cash game en NL25 se passe parfaitement bien, je prends 800$ soit 32 buy-ins. Les choses bouillonnent dans ma tête. Je commence à me dire qu’il y a quelque chose à aller chercher… Problème: je suis encore à la FAC a priori, et c’est la rentrée pour le MASTER 2 en Philosophie Politique. Je me rappellerai toujours de la scène que je vais vous décrire ci-dessous, car c’était très intense, et que ma « vie » a un peu basculé à ce moment-là…Un de mes meilleurs potes dormait chez moi, et je lui parlais de tout ça, que j’étais certain qu’il était possible de gagner sa vie en jouant au poker, et que j’hésitais presque à tenter de m’y mettre à fond 1 an pour monter un bankroll… Je lui disais que la fac de philo j’adorais, mais que je ne voyais aucune perspective professionnelle excitante: je n’avais pas envie de passer le CAPES pour enseigner la philo à des gamins de Terminale qui n’en ont rien à faire et n’écouteront même pas le cours… Et en philosophie, difficile de trouver un autre débouché que prof’. Du coup je lui ai dis: « Franchement t’en penses quoi si jamais cette année je vais pas en MASTER 2, et à la place je joue 6h par jour minimum au poker, tout en donnant des cours particuliers pour assurer le coup financièrement? » Il m’a répondu: « Bah franchement grave, tente-le, t’as rien à perdre! » Et en une fraction de seconde, ma décision fût prise: je n’irai pas à la FAC cette année, et je tenterai de monter une bankroll d’au moins 10 000$ tout en donnant des cours particuliers pour assurer le coup et ne pas cashout de ma bankroll. Et si j’atteins au moins 10 000$ de Bankroll, je tenterai de vivre du poker une année entière et à 100%, sans autre source de revenus.
C’était à la fois très stressant, mais extrêmement excitant et stimulant. Pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression d’être 100% libre dans ma vie, mais d’être aussi du coup à 100% responsable de ce qui allait se passer… Dans le prochain billet, je vais vous raconter ce que tout ça a impliqué: des moments de joie et d’euphorie intenses, mais aussi des boules au ventre et des angoisses pas possibles. On était fin Octobre 2007, et si j’avais su ce que j’allais devoir traverser, j’aurai peut-être jeté l’éponge!
- Cette réponse a été modifiée le il y a 7 années et 10 mois par Pe4nuts.
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Quand je vois déjà l’état d’excitation dans lequel je suis quand je passe d’une limite à la suivante (avec la BR et le WR requis), j’imagine à peine comment tu devais te sentir en te lançant dans cette aventure…
Ah bah laisse tomber j’étais totalement à fond, les émotions au maximum, la méditation ça existait pas pour moi à l’époque! J’étais du genre super excité à constamment faire l’ascenseur émotionnel!
« Si tu voyais les tables, il y a des fishs énormes qui font n’importe quoi, parfois il y en a 3, même 4 à la table, c’est incroyable! » Que j’aimerais être dans ces années là ! ? ?
T’imagine même pas, c’était tellement magique. Et je ne réalisais pas à l’époque, sinon j’en aurai vraiment 10 fois plus profité!
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